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2023, année du low-code
Selon Gartner, le low-code progressera de près de 20 % au cours des quatre prochaines années. Gordon Van Huizen, de Mendix, en analyse les cinq drivers.
Le low-code a le vent en poupe. « D’ici à 2026, les développeurs n’appartenant pas aux départements IT officiels représenteront au moins 80% de la base d’utilisateurs des outils de développement low-code, contre 60% en 2021 », prédit Gartner.
Le low code est principalement utilisé pour l’automatisation des flux de travail (workflows), la création de formulaires web et de rapports, le rapprochement de données entre différents logiciels en mode « as-a-service) et la création de visualisation de données. Le déficit de talents technologiques et l’accès croissant à une main-d’œuvre hybride ou sans frontières contribuent à l’adoption croissante de technologies low code, estime Gordon Van Huizen, Senior Vice-President, Mendix. La diffusion de « l’hyperautomatisation » et les déploiements d’architectures et applications composables y participent également, estime la filiale de Siemens, aujourd’hui la mieux placée par Gartner pour l’exhaustivité de sa vision dans le Magic Quadrant for Enterprise Low-Code Application Platforms.
Composabilité
Si le développement d’applications low-code n’est pas nouveau, la confluence des perturbations numériques, de l’hyperautomatisation et de l’essor des activités composables a entraîné un afflux d’outils et une augmentation de la demande, analyse Gartner.
Pour Gordon Van Huizen, la « pensée composable » -philosophie qui examine l’architecture d’entreprise pour voir comment il est possible de soutenir l’adaptabilité et l’agilité avec les technologies- est un des cinq drivers du low-code. « Devenir plus adaptable signifie repenser les aspects de votre entreprise qui ont été difficiles à changer. Cette résistance au changement pourrait être le résultat de logiciels ou de processus hérités qui sont trop fragiles ou rigides pour être restructurés. »
Grâce à des fonctionnalités métier packagées, les entreprises disposent en fait d’une bibliothèque de blocs de construction à partir desquels elles peuvent composer, personnaliser, étendre des solutions ou créer de nouvelles expériences numériques, plutôt que de se cantonner à l’utilisation de monolithes logiciels. « Ce faisant, vous accélérez votre réponse aux perturbations et opportunités liées aux changements du marché. Comme le rapporte Gartner, les organisations qui adoptent une approche composable dépassent de 80 % la concurrence en termes de vitesse de mise en œuvre des nouvelles fonctionnalités. »
Équipes fusionnées
La façon dont les organisations sont structurées pour créer et accepter les demandes de logiciels peut également entraver le chemin vers la transformation numérique en 2023. « La façon dont l’entreprise demande un logiciel, l’informatique l’ajoute à son carnet de commandes, puis joue des chaises musicales de priorisation avec d’autres demandes est intenable pour une entreprise qui doit s’adapter rapidement et souvent.
C’est là que le mouvement des équipes fusionnées joue », explique Gordon Van Huizen. C’est une tendance forte à laquelle il faut prêter attention, une évolution à l’encontre de la tendance typique de l’informatique et, plus généralement, des organisations héritées. En clair, c’est l’association de technologues d’entreprise ayant une expertise dans un domaine proche et de développeurs professionnels qui travaillent ensemble dans le cycle de développement logiciel.
Dans son rapport « Fusion Teams : Democratized and Distributed Technology Delivery for Digital », Gartner considère que la portée stratégique du CIO ou de l’IT Manager augmente à mesure que l’informatique permet aux autres d’utiliser et de développer des capacités numériques.
Places de marché internes
Pour assembler des solutions à partir de différents PBC (Packaged Business Capabilities) , les organisations doivent créer une bibliothèque pour les héberger. « En 2023, vous allez voir de nombreuses entreprises tirer parti des places de marché internes où les membres des équipes fusionnées peuvent récupérer des composants prêts à l’emploi pour construire des solutions », assure Gordon Van Huizen.
Un bon marché interne hébergera des composants dont la qualité et la sécurité ont déjà été pré-testées afin que les équipes fusionnées puissent se concentrer sur la composition et l’extension de leurs solutions. Du simple fait que les développeurs n’auront pas à re-tester certains aspects d’une solution, cela signifie que les équipes peuvent rapidement développer des solutions pour aider à répondre aux changements du marché.
Gouvernance organique
« Si la façon dont vous vous organisez pour créer des logiciels va changer, attendez-vous à ce que la façon dont vous gérez ces méthodes et solutions change également ! Les modèles de gouvernance du passé ressemblent beaucoup aux systèmes qu’ils régissent : rigides, fragiles, inflexibles ! » Les équipes fusionnées et les solutions construites en assemblant des PBC ont besoin d’un modèle de gouvernance qui crée des « routes pavées » adaptées à chaque situation afin que les équipes puissent se déplacer rapidement tout en évitant les risques.
Une infographie de Gartner résume bien le scénario : il y a beaucoup plus d’employés adeptes du numérique -les soi-disant technologues d’entreprise- qui personnalisent ou créent des solutions en dehors de l’informatique qu’à l’intérieur. « Vous devez accepter cela, vous n’avez pas le choix ! Dites-vous que les technologues en entreprise peuvent représenter entre 30 et 55 % de la main-d’œuvre… »
Vous devez repenser votre modèle de gouvernance qui a toujours tous les points de contrôle associés au DevOps, mais qui est adaptable aux besoins de chaque équipe. Une équipe fusionnée du département Marketing aura des besoins très différents de celle des Finances, mais il y aura des règles de déploiement que les deux devront suivre.
« Être prêt au changement signifie reconnaître qu’il n’y a plus qu’une seule façon de tout faire – je dirais qu’il n’y en a jamais eu. Mais n’ayez crainte, cela ne permet pas à n’importe qui de construire n’importe quoi comme il le souhaite ! »
Low-code, collaboration communautaire
La collaboration n’est pas une idée nouvelle. Alors pourquoi l’inclure dans une liste de tendances de transformation numérique ? Parce que les organisations doivent créer et favoriser de nouvelles méthodes de collaboration pour garantir la composabilité, les équipes fusionnées, les marchés internes et la gouvernance.
« Avec des outils de productivité et de collaboration qui augmentent la communication, je vois des communautés de pratique jouer un rôle plus important dans le développement de logiciels et l’utilisation de la technologie. » Les personnes ayant un intérêt commun pour une discipline ou un outil donné se rassemblent et tirent parti des portails communautaires pour aider à partager des projets, des conseils et des solutions de dépannage.