Cybersécurité : il manquera 1,5 million de professionnels
Crise des compétences en cybersécurité : Kaspersky Lab et European Schoolnet débattent de l’avenir d’une profession vitale
Au plan mondial, le secteur de la sécurité informatique va au-devant d’une grave pénurie : il manquera 1,5 million de professionnels à l’horizon de 2020. Tel fut le principal point de discussion abordé lors d’un événement d’une journée organisé par European Schoolnet et Kaspersky Lab, et axé sur la crise à laquelle se confronte le secteur de la cybersécurité et les façons de ‘sécuriser le futur’ de la profession.
Accueilli par le Future Classroom Lab, un environnement d’apprentissage inspirant situé à Bruxelles, l’événement fut l’occasion pour des intervenants clés du secteur d’examiner ce qui peut être fait pour encourager plus de jeunes à embrasser des carrières dans la cybersécurité afin de sauvegarder notre environnement en ligne dans les années à venir. Alors que des rapports estiment que la demande mondiale d’experts en cybersécurité dépassera l’offre d’un tiers avant la fin de la décennie, les experts se sont réunis pour mieux comprendre comment le secteur, les éducateurs et les gouvernements pourraient coopérer pour remédier à ce manque de qualifications croissant.
L’événement, qui coïncidait avec la semaine de l’enseignement de l’informatique, comportait deux sessions distinctes. La session du matin consistait en une table ronde réunissant des intervenants de la Commission européenne, de Deloitte, Robert Half et l’Université de Namur, en plus des contributions de Kaspersky Lab et d’European Schoolnet. L’après-midi, un atelier de co-création interactif visait à approfondir la compréhension des atouts liés aux carrières dans la cybersécurité et à concevoir des moyens permettant de mieux les communiquer aux jeunes.
Certains des principaux défis mis en évidence par les panélistes sont la méconnaissance générale des parcours professionnels dans la cybersécurité, le manque de collaboration entre les universités et le secteur pour créer des filières claires d’accès aux différents métiers, les difficultés perçues de la profession -comme la nature exigeante du travail et l’absence relative de récompense ou d’appréciation pour le travail extrêmement important qui est réalisé.
«Je compare les professionnels de la sécurité aux gardiens de but. Ils sont largement responsables du succès de leur équipe, mais ils ne bénéficient pas nécessairement de la même reconnaissance que les attaquants, illustre Jean-Noël Colin, professeur à l’Université de Namur. Malheureusement, lorsque quelque chose va mal, cela peut devenir vraiment catastrophique et ils sont alors souvent les seuls à porter le chapeau. Les spécialistes de la sécurité ont aujourd’hui une responsabilité énorme. Cela peut effrayer certains jeunes…»
La récente étude de Kaspersky Lab visant à mesurer l’étendue de la crise, “The Cybersecurity Skills Gap: A Ticking Time Bomb” , a montré qu’un très grand nombre de professionnels de la sécurité informatique (93%) reconnaissent que la profession doit évoluer avec le paysage actuel et futur, alors que 87% d’entre eux s’accordent sur la nécessaire contribution des jeunes dans la lutte contre le cybercrime. Alors que les jeunes générations sont plus proches que jamais de la technologie, on risque fort, si leur intérêt n’est pas correctement canalisé ou exploité, de perdre des talents techniques ou pire, les jeunes pourraient être tentés d’utiliser leurs compétences à des fins criminelles.
«La pénurie de compétences en cybersécurité est un problème urgent qui nous affecte tous, dans la mesure où nous vivons des existences de plus en plus numériques, estime Martijn Van Lom, General Manager, Kaspersky Lab Benelux. Le fossé ne pourra être comblé que par un effort concerté du secteur et de l’enseignement si nous voulons enthousiasmer les jeunes au sujet des carrières dans la cybersécurité.»