Start-ups et entreprises traditionnelles : le même besoin d’agilité
Comment allier agilité, flexibilité et cadre structuré dans un univers en constante mutation ? Les organisations visionnaires doivent trouver le moyen de stimuler l’innovation pour garder le cap !
«Voir un funambule marcher sur une corde raide au-dessus d’un précipice, tout en jonglant et en chantant l’hymne national… C’est cela, pour moi, l’agilité !» L’image est percutante. C’est ainsi que Marcel den Hartog, Products Marketing Principal, CA Technologies, décrit la situation à laquelle sont confrontées les entreprises traditionnelles, mais aussi les start-ups. Elles sont prises entre deux impératifs : équilibrer les ressources informatiques de leurs équipes et répondre à leurs propres besoins stratégiques. Dans ce contexte, les investissements réalisés pour maintenir leurs environnements existants sont tout aussi importants pour favoriser leur capacité d’innovation. En effet, aujourd’hui, non seulement les entreprises traditionnelles mais aussi les «licornes» risquent de se faire cannibaliser de nouvelles start-ups toujours plus agiles et flexibles.
L’adaptation à ces impératifs est une des conditions de succès dans l’économie des applications, ce monde connecté, basé sur des applications, et accessible par la simple pression d’un doigt sur une icône. Pour prospérer dans cette économie des applications, il faut adopter une approche centrée sur le client, en développant de nouveaux produits et services, de haute qualité, plus rapidement et plus fréquemment.
Trouver le juste équilibre entre innovation, prise de risques et agilité
Alors, comment combiner les exigences en matière de développement rapide tout en appliquant une gouvernance efficace ? Allier «innovation, prise de risque et agilité», en alignement avec la stratégie mise en œuvre est un début de réponse. La solution est de cultiver la liberté créatrice et la flexibilité d’une start-up, mais de s’efforcer de faire preuve de la discipline et de la structure d’une entreprise et vice et versa. Trouver le bon équilibre entre les deux est la clé pour innover rapidement et efficacement.
Pour beaucoup, la solution réside dans les méthodologies de développement Agiles, qui permettent de déployer de nouveaux produits et services plus vite, tout en répondant aux besoins des clients et des équipes métiers. Les startups sont d’ailleurs généralement créées sur ce modèle.
Jusqu’ici tout allait bien, mais il y a un hic, prévient Marcel den Hartog. «Dans une organisation à grande échelle, ces méthodologies de développement doivent être accompagnées de bonnes pratiques de gouvernance. Les entreprises comprennent désormais la nécessité d’une véritable gestion transversale de projets et non pas d’une approche isolée des applications développées. Malheureusement, les métiers ne disposent pas de la visibilité pour déterminer si ce qui est développé est bien ce que veulent les clients. Ils ont besoin d’informations afin de miser objectivement sur la viabilité de produits à l’étude, et pour s’assurer que les ressources des équipes informatiques sont alignées sur les objectifs opérationnels.»
Une course contre la montre
Prenons le cas de l’industrie automobile : les acheteurs sont aujourd’hui plus préoccupés par la capacité d’un véhicule à se connecter facilement à leur smartphone, qu’aux nombres de cylindres du moteur. Les constructeurs qui en sont encore à évaluer l’opportunité d’intégrer (ou pas) l’affichage tête haute ou l’assistance au parking, ont quasiment l’assurance de rester à la traîne du marché sans jamais rattraper les leaders. L’innovation doit être disruptive, afin de se placer en pole position.
Des règles de gestion de projets agiles permettent de déterminer les solutions logicielles à adopter en priorité, en fonction des ressources nécessaires. Cette gestion agile crée différents scénarios de fabrication, comparés de façon intelligente. Il est possible de programmer des fonctionnalités selon la capacité des équipes plutôt qu’en fonction de la durée des tâches, et de générer ainsi plus rapidement des plans plus réalistes.
En matière de développement d’applications, il est crucial de basculer d’une méthodologie en cascade (Waterfall) à un modèle Agile moderne. Les entreprises disposent ainsi des moyens et de la visibilité nécessaires afin de relier la stratégie et sa mise en œuvre. Qu’il s’agisse d’une entreprise en cours de transformation digitale ou d’une start-up qui se voit concurrencée sur son propre marché, cet enjeu demeure similaire.
«Aujourd’hui, quel que soit le type de structures, il faut évaluer de nouvelles idées, planifier les fonctionnalités associées et répartir cet effort tant au niveau des équipes que sur les investissements à prévoir. C’est pourquoi, avant de se lancer dans l’aventure, il est crucial d’analyser des scénarios ainsi que l’impact des changements et d’assurer une bonne gestion du temps. En effet, il est possible de définir rapidement et de façon fiable le risque opérationnel, l’opportunité, et surtout, le retour sur investissement prévu.»
L’enthousiasme, l’innovation et l’agilité ne sont pas l’apanage des start-up. De même, un management solide et la capacité à s’inscrire dans la durée ne riment pas exclusivement avec ‘entreprises traditionnelles’. «Ces deux univers coexistent, évoluent de façon collaborative et s’inspirent les uns des autres pour fonder l’écosystème de demain, conclut Marcel den Hartog. Mais pour ce faire, il faut adopter les méthodologies agiles.»