Le télétravail s’impose. Mais n’est-il pas temps de voir plus loin ?
Télétravail : une entreprise sur trois le permet occasionnellement, le plus souvent depuis le domicile, a chiffré Tempo Team. C’est encore peu.
Une société sur six seulement encourage le télétravail a chiffré Tempo Team à l’issue d’une étude sur la flexibilité du travail en Belgique. Moins d’une entreprise sur cinq permet le travail sans mesure du temps, selon cette enquête réalisée auprès de 1.050 travailleurs et employeurs belges fin 2016. Les horaires dits flottants, lorsque le travailleur détermine lui-même le début et la fin de sa journée de travail, est légèrement plus fréquent : quatre sociétés sur dix y recourent.
Toujours selon Tempo Team, le travail flexible est davantage sollicité dans les grandes entreprises que dans les PME, et plutôt au nord du pays qu’au sud. Un travailleur sur deux préfère choisir ses horaires lui-même et plus de six sur dix déterminent leur emploi du temps. Le choix du lieu de travail est, quant à lui, davantage plébiscité par les moins de 35 ans.
Le télétravail s’impose. En Belgique et ailleurs. Selon un rapport publié à la mi-février par l’OIT, l’organisation internationale du travail, et Eurofound, la fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, le télétravail et le travail nomade numérique touchent entre 2% et 40% des employés… selon le pays, la profession, le secteur d’activité et la fréquence à laquelle les employés se livrent à ce type de travail. En Europe, par exemple, environ 17% des salariés font du télétravail qui, de façon générale, se pratique à titre occasionnel plutôt que de façon régulière.
En Belgique, bien qu’autorisé au sein de nombreuses entreprises du secteur privé, le télétravail occasionnel ne faisait, jusqu’au 1er février 2017, l’objet d’aucune réglementation. Seul le télétravail effectué de façon régulière et non occasionnelle dans le secteur privé était, pour sa part, réglé depuis le 1erjuillet 2006 par la convention collective de travail inter-professionnelle n°85 du 9 novembre 2005.
Le télétravail occasionnel est défini comme une forme d’organisation et/ou de réalisation du travail dans le cadre d’un contrat de travail, utilisant les technologies de l’information, dans laquelle des activités, qui pourraient également être réalisées dans les locaux de l’employeur, sont effectuées, de façon occasionnelle et non régulière, en dehors de ces locaux, soit au domicile du télétravailleur, soit en tout autre lieu choisi par lui.
Reste à faire évoluer les mentalités. Egalement à stimuler le télétravail. Comme le note Tempo Team, les équipements nécessaires pour le travail flexible sont souvent manquants : seul un employé sur trois déclare disposer d’un ordinateur portable, d’un smartphone et d’un accès internet fournis par l’entreprise. De même, les accords clairs et précis entre employeurs et travailleurs à propos du télétravail sont assez rares : seulement un tiers des entreprises a rédigé un règlement à ce propos et une sur cinq a négocié des accords portant sur les prestations à fournir…
Comme le note les experts, ce n’est plus le télétravail qu’il faut développer, mais l’expérience du travail : le rendre plus fluide, plus efficace. Ce qui passera par plus d’autonomie. Ce faisant, expliquent-ils, les entreprises créeraient les conditions de fidélisation et de rétention; elles augmenteraient en même temps l’engagement et le niveau de performance. Selon TalentSoft, il est temps de permettre au salarié de prendre sa carrière en main.