Pas de transformation digitale sans transformation organisationnelle
Organisé autour du thème «Realize Your Digital Future», le Brussels Dell EMC Forum 2017 a mis en avant la transformation organisationnelle, préalable à la transformation digitale.
Et votre transformation organisationnelle, y avez-vous songé ? Pour assurer le succès de la transformation digitale, il ne suffit plus d’intégrer les nouvelles technologies dans l’entreprise, annonce tout de go Nigel Moulton, EMEA CTO Converged Platforms and Solutions Division, Dell EMC. «La clé est de repenser et conduire le changement à la fois dans la structure et dans le mode de fonctionnement de l’organisation… et non en fonction des technologies.»
Pour le premier orateur du Brussels Dell EMC Forum 2017, sur le thème «Realize Your Digital Future», il serait illusoire de penser que la transformation digitale ne s’aborde que sous un angle technologique. L’erreur, par conséquent, serait de croire qu’il suffit d’engager un Chief Digital Officer pour assurer cette transition. «La transformation digitale suppose une évolution organisationnelle et culturelle profonde dont la finalité est de remettre le client au cœur de la stratégie des entreprises… Sans changement organisationnel, vous ne pourrez pas conduire la façon dont les gens travaillent et consomment des services !»
Concrètement, il s’agit de mettre en place un processus d’évolution continu afin de coller au plus près aux évolutions du marché. C’est en prenant ce chemin, assure le gourou de Dell EMC, que les organisations traditionnelles pourront survivre, gagner en qualité de service et en attractivité, devenant par conséquent des organisations apprenantes.
Les schémas d’hier sont derrière nous
Les applications à venir sont sans lien avec celles, monolithiques, que nous avons connues. A elle seule, l’association du cloud et de l’IoT illustre cette révolution en devenir… Imaginons le scénario suivant. Ma voiture approche de la maison, envoie un message à ma chaudière pour réguler la température et ma machine à café m’accueille avec un espresso. Ceci semble assez simple, mais implique une chaîne allant d’un constructeur auto, une start-up spécialisée en espresso connecté et un fabriquant de chaudières. Ces acteurs doivent partager un référentiel commun, mais également me permettre à moi, utilisateur, de créer mes propres «règles». Quelles contraintes ou opportunités technologiques pour ce référentiel ? Qui va porter cette charge et créer de la valeur autour ? Quel modèle économique pour valoriser ces interopérations ?
«Les solutions se standardisent et le cloud permet cette unification technique indispensable à la création de nouveaux usages, analyse Nigel Moulton. Le cloud va permettre à la donnée IoT de sortir facilement de silos où elle est parfois depuis plusieurs années en attente d’ouverture.»
Etes-vous bleu ou vert ?
A entendre Nigel Moulton, c’est toujours en silos que fonctionnent encore la plupart des organisations. On voit aussi que deux vagues s’y opposent. La vague bleue représente l’école «waterfall» (concept générique de gestion de projet) et «Perfection» (un produit qui sort doit être abouti et parfaitement fonctionner), alors que la vague verte représente la méthode Agile-Scrum et l’approche «Lean» ou «MVP» (Minimum Viable Product) : pas de perfection, mais un «good enough» évolutif.
Pour Nigel Moulton, «l’agilité a beaucoup évolué, ne s’adaptant plus uniquement aux systèmes d’information. Ses méthodes ont aujourd’hui un impact considérable sur l’organisation des entreprises dans son ensemble, contraintes de muter en profondeur pour se structurer autour du produit à commercialiser.»
La responsabilité de chacun dans l’entreprise est passe d’être redéfinie. De nouveaux métiers sont en train d’émerger. La notion de hiérarchie est petit à petit remplacée par la notion d’interdépendance. Les équipes se font et se défont au gré des projets, apportant ainsi de la diversité aux tâches quotidiennes. Des profils radicalement différents communiquent enfin autour d’objectifs communs. En ce sens, l’agilité n’est pas une destination mais un chemin, pas un objectif mais un moyen. «Vertical hier, le pouvoir devient horizontal, on signera bientôt la fin des silos, de la hiérarchie, on parle d’organisations ‘flat’; sans se diluer, le pouvoir désormais se partage», résume Nigel Moulton.
Et de poursuivre : «Lorsque nous utilisons le cloud comme modèle de livraison et pas comme un emplacement, nous pouvons pleinement tirer parti de ses avantages, comme un paiement à l’usage. Cela évite d’être coincé dans un emplacement, une technologie ou auprès d’un fournisseur.» Aujourd’hui, Dell EMC propose des modèles de consommation particulièrement flexibles qui permettent aux entreprises de réagir extrêmement vite. Ce qui signifie, encore, que la technologie ne doit plus être considérée en termes d’installation. Le besoin de rapidité de livraison est trop élevé. Nigel Moulton est formel : «Désormais, toute entreprise est une entreprise technologique !»
Redéfinir les paramètres
La technologie peut certes être un facilitateur, mais elle peut aussi changer la donne pour les entreprises de toute taille, tous secteurs d’industrie confondus. Les actuels concurrents des grands acteurs historiques dans les secteurs des services, de la finance, des assurances et de la consommation sont de plus en plus souvent de petites organisations, dont beaucoup de start-up agiles, davantage centrées sur la technologie et aux coûts de fonctionnement nettement inférieurs. Selon une étude de Dell EMC, 78% des répondants estiment que la plus forte concurrence à laquelle leur entreprise va désormais devoir faire face émane de start-up du numérique.
Et si tout indique que le monde de l’entreprise dans son ensemble réagit au nouvel environnement digital, un certain nombre de problématiques reste à suirmonter. Dell EMC définit ainsi les paramètres essentiels pour aborder une transformation digitale : innovation agile, prédiction de nouvelles opportunités, transparence et confiance accrues, intérêt pour les expériences personnalisées et évolution au sein d’un framework en temps réel et connecté en permanence.
Premier frein cité, le manque de budget et de ressources, alors que de nouvelles formes de financement sont proposées. Deuxième frein : la formation et le recrutement de talents aux compétences spécialisées. Le problème peut être partiellement comblé par le rapprochement de départements jusque-là en silos et la mutualisation des connaissances ou en ayant recours à des compétences externes.
«Pour réussir la mise en place d’une stratégie de transformation digitale, les dirigeants devraient commencer par évaluer les besoins de leur organisation, les tendances du marché, la demande des clients et les ressources disponibles pour financer et gérer le projet, conclut Nigel Moulton. Avec la prolifération des outils numériques et l’assistance que propose Dell EMC, les intégrateurs et les consultants, il est possible de faire correspondre les meilleures solutions technologiques aux besoins et aux capacités de chaque entreprise, et de profiter d’options de financement flexibles pour que l’échéancier des versements demeure compatible avec un marché de plus en plus complexe et exigeant.»
Axel Cleven