APD, toujours personne à la tête !
Six mois après l’entrée en vigueur du GDPR, aucune direction n’a encore été nommée à la tête de l’Autorité de Protection des Données. Danielle Jacobs, directrice de Beltug, s’en inquiète.
Les entreprises en appellent à la désignation urgente d’une équipe de direction pour l’APD (Autorité de Protection des Données). Danielle Jacobs, directrice du Beltug, la principale association belge de décideurs ICT, s’en inquiète : «rien ne s’est passé depuis la date-butoir du GDPR du 25 mai… Une grande incertitude continue de régner sur le sujet tandis que les entreprises demeurent demandeuses d’accompagnement.»
La Commission Vie privée a été transformée en Autorité de Protection des Données, héritant de compétences beaucoup plus larges. Pourtant, six mois plus tard, la direction de l’Autorité de Protection des Données (APD) n’a pas encore été nommée. Cette situation est intenable. Les entreprises désirent se conformer à la réglementation, mais butent contre de nombreuses inconnues. Par ailleurs, les amendes prévues en cas de non respect du RGPD sont colossales.
«Un groupe de spécialistes Vie privée, venant de 30 entreprises, travaille sur ces questions au sein du Privacy Council de Beltug. Ils se réunissent très régulièrement afin de discuter de leur action. Ces concertations, ainsi que les nombreuses questions que nous recevons d’autres entreprises, montrent combien il est difficile de traduire les dispositions légales en processus, informatiques ou autres, en raison des importantes marges d’interprétation, explique encore Danielle Jacobs. Le rôle et un pilotage par l’APD sont cruciaux en la matière.»
Beltug reçoit énormément de questions concernant la gestion des données personnelles dans le contexte du GDPR. Lorsque ces questions sont relayées à l’APD, il est signalé, en guise de réponse, que les informations disponibles sur son site Internet en matière de ‘vie privée au travail’ n’ont pas encore été actualisées, parce qu’il s’agit d’une matière que l’on désire mettre entre les mains de la nouvelle direction de l’APD, compte tenu du fait qu’elle concerne l’ensemble des entreprises ainsi que leurs employés.
«Nous comprenons que la direction actuelle désire confier des choix fondamentaux à la nouvelle direction, mais cette situation est intenable, estime Danielle Jacobs. Beltug a dès lors rédigé une lettre dans laquelle elle exprime son inquiétude. Cette lettre a été envoyée, fin octobre, au président de la Chambre, Siegfried Bracke, ainsi qu’aux différents présidents de groupe afin de convaincre le monde politique de l’urgence de ces nominations. Il est réellement nécessaire d’accélérer la procédure de désignation. Les incertitudes en matière de gestion de la vie privée des clients et des employés sont en effet néfastes.»