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Sauvegardes : sur site ou dans le cloud ?
Sur site ! Dans le cloud ! Les avis sur des sauvegardes restent partagés. A3 Communications a tenté de rassembler les arguments des uns et des autres. Rien n’est définitif.
Des clouds privés et publics aux solutions sur site en passant par un cocktail des deux, les sauvegardes peuvent se faire là où chaque entreprise en a le plus besoin.
Bien que la transition vers les clouds publics et hybrides continue de croître, la demande pour les sauvegardes de données sur site n’est pas en reste, comme l’explique Alexander Ivanyuk, CTO, Acronis. «Les organisations qui traitent des données extrêmement sensibles, comme le secteur pharma, mais aussi les agences gouvernementales et militaires, privilégient toujours le stockage de leurs données sur site ou sur un cloud privé.»
Les spéculations abondent sur l’avenir des sauvegardes de données sur site. Beaucoup pensent qu’elles vont tomber dans l’oubli d’ici quelques années à la faveur des options à architecture cloud. «Les solutions de sauvegarde sur site n’ont plus la cote en raison de leurs exigences matérielles coûteuses et de leur incapacité à évoluer, estime Aron Brand, CTO, Ctera. A l’écart du site, les sauvegardes cloud permettent de tirer profit des économies d’échelle. Cela les protège des défaillances catastrophiques pouvant survenir sur un site, comme un incendie ou des inondations.»
De plus en plus d’options hybrides
Cela étant, les solutions hybrides peuvent aider les organisations à associer le meilleur des deux mondes. Avec une sauvegarde sur site et une autre dans le cloud, les équipes IT peuvent sauvegarder les données sensibles -en interne et en toute sécurité. Qui plus est, elles profitent d’une évolutivité flexible et économique durant les pics d’utilisation.
De plus en plus d’options hybrides font leur apparition sur le marché. Ce sont autant de réponses aux hésitations des entreprises craignant de transférer l’ensemble de leurs données dans le cloud. L’hybridation pourrait bel et bien être la voie à suivre, estime Christophe Bertrand, Senior Analyst, ESG Global. «Tout sera bientôt hybride, et pour très longtemps. Particulièrement en matière de sauvegarde et de récupération.»
La fin des sauvegardes en interne ? Non. Celles-ci ont toujours leurs défenseurs. «En termes d’efficacité du contrôle et de la sécurité de vos données, le cloud ne peut rivaliser avec un environnement sur site, estime Veniamin Simonov, Director Product Management, Nakivo. Dans de tels cas de figure, l’optimisation de ce contrôle et de cette sécurité se fait au prix d’une flexibilité moindre et de dépenses initiales plus importantes.»
Oui au cloud… malgré ses eaux troubles
Paul Speciale, Chief Product Officer, Scality, observe une nette hausse de l’adoption du cloud. Plus particulièrement de l’approche hybride. «Désormais, les entreprises tirent pleinement profit du cloud hybride, en utilisant un fournisseur de cloud public comme AWS ou Azure comme site secondaire, et une réplication des données dans le cloud hybride pour préserver la synchronisation des données entre le centre de données et le cloud public.»
Mais pour les organisations qui songent à transférer leurs sauvegardes dans le cloud, les eaux se troublent lorsqu’elles s’intéressent aux coûts. «Il existe une multitude de facteurs qui entrent en ligne de compte pour déterminer le coût total de possession d’une solution de sauvegarde qui utilise le cloud public, note Krista Macomber, Senior Analyst, Evaluator Group. Les frais de sortie, le volume de données à protéger, la croissance de ces données et la durée de conservation ne sont que quelques exemples…»
Les frais de sortie, en particulier, ne sont pas à prendre à la légère. Le rapatriement de volumes conséquents de données vers le site d’origine peut rapidement faire grimper la note. De plus, le coût de l’hébergement des sauvegardes dans le cloud va bien au-delà des simples frais de stockage des données, comme l’explique Christophe Bertrand (ESG Global). «Je pense que nous ne comprenons pas encore pleinement le véritable coût des sauvegardes dans le cloud. Pour une entreprise, ce qui compte bien plus que le coût de la sauvegarde et de la récupération, c’est le coût qu’entraînerait l’incapacité de récupérer ces données.»
Le cloud… parce que plus de choix
Paul Speciale (Scality) abonde dans ce sens et indique les éléments à rechercher dans une solution cloud. «Comme pour tout projet informatique, il est essentiel de prendre en compte le coût total de possession d’une solution de sauvegarde. Cela inclut le compromis lié à la réorientation des dépenses en capital vers les économies opérationnelles dans le cloud. S’il est parfois vrai que les sauvegardes dans le cloud permettent de faire des économies, elles peuvent tout aussi bien se révéler plus onéreuses qu’une solution sur site.»
La sauvegarde des données à l’écart du site propose de nombreux avantages, comme le souligne encore Paul Speciale (Scality). «Les sauvegardes hébergées ou les offres de BackUP-a-a-Service sont prisées. Largement utilisées, elles permettent effectivement de réduire la pression sur les administrateurs IT du point de vue du temps. Ce qui, à son tour, impacte le coût de la sauvegarde. En outre, le cloud propose davantage de choix en termes de classes de stockage corrélées aux performances et au coût.»
Mais, quels que soient les avantages d’une solution de sauvegarde spécifique et la maturité des technologies de sauvegarde, les débats sur la protection des données sont toujours nécessaires. Les avancées technologiques du cloud et des sauvegardes, ainsi que la transition vers le télétravail rendue indispensable par la pandémie actuelle, ont forcé de nombreuses organisations à réévaluer leurs infrastructures de sauvegarde et à les rendre plus adaptées aux nouvelles exigences de leur activité.
Les stratégies de sauvegardes évoluent
«Les organisations reconsidèrent leur politique de protection des données, observe Randy Kerns, Senior Analyst, Evaluator Group. La plupart de mes interventions ont porté sur les situations où les équipes IT doivent assumer la responsabilité des données dans un cloud public. Ou lorsque les projections d’évolution IT ont mené au déploiement de systèmes de cloud hybride à base de conteneurs sur site.»
Il est clair que les stratégies de sauvegarde évoluent. Dorénavant, elles devront continuer à s’adapter pour relever les nouveaux défis qui se profilent. Les exigences en matière de cybersécurité, par exemple, doivent être prises en compte. «Les sauvegardes basiques s’étiolent remarque Alexander Ivanyuk (Acronis). L’avenir semble se dessiner sous la forme d’une cyberprotection associant la protection des données et la cybersécurité.» Cette approche permettra de renforcer le niveau de protection des sauvegardes en protégeant les données contre les cyberattaques, une menace qui ne cesse de progresser depuis un an.
Les infrastructures continueront à évoluer
La protection des données d’entreprise est un sujet bien trop important pour ne pas recevoir l’attention et les ressources qu’il mérite. Par conséquent, la sauvegarde -et tout particulièrement la sauvegarde dans le cloud- est un sujet primordial pour les équipes IT, à un moment où l’impact de la perte ou du vol des données est reconnu par le plus grand nombre.
«Tandis que les données gagnent en valeur, leur sauvegarde et leur protection dans son ensemble resteront des sujets clés, avance Paul Speciale (Scality). Les infrastructures de stockage et de sauvegarde doivent évoluer en permanence. A lui seul, le télétravail augmente le risque de vol ou de perte des données.» Cette évolution des besoins de l’entreprise se répercutera sur les produits, pronostique Krista Macomber (Evaluator Group). «Je pense que les outils de protection des ressources natives du cloud vont devenir plus matures ou plus sophistiqués.»
Selon Aron Brand de Ctera, d’autres innovations seront également mises en œuvre dans les environnements à cloud hybride pour répondre à la popularité croissante des ‘cloud stubs’ à l’intérieur des voûtes de sauvegarde locales.
«Les solutions de sauvegarde hybride modernes font franchir une nouvelle étape à cette approche à double voûte en mettant en place des ‘cloud stubs’. Ainsi, lorsqu’une récupération est nécessaire, les fichiers qui doivent être récupérés dans le cloud sont remplacés par les ‘cloud stubs’, qui sont ensuite extraits du cloud au moment de l’accès, parallèlement à l’opération de restauration. Cela signifie que les utilisateurs ont immédiatement accès à leurs fichiers les plus importants, sans même devoir attendre la fin de la restauration.»
Sauvegarde sous forme de service… rapidement
Les analystes d’Evaluator Group s’accordent à dire que la sauvegarde en tant que service deviendra de plus en plus prisée dans les mois qui viennent. Randy Kerns : «Je pense qu’il sera indispensable pour les équipes IT d’évaluer les options de la sauvegarde en tant que service. Les fournisseurs vont développer cette solution.» Et Krista Macomber d’enchaîner : «Je pense également que nous allons voir une augmentation constante des livraisons à base de services. Cela pourrait être une solution qui utilise le cloud public, voire une approche gérée à base de services.»
On peut faire valoir les avantages de chaque mode de sauvegarde, principalement en fonction des besoins spécifiques de l’utilisateur. La technologie de sauvegarde s’adapte pour répondre aux attentes des entreprises en pleine évolution. Et, à la différence de certaines technologies qui n’ont pas fait long feu, comme MAID, la technologie de sauvegarde ne risque pas de disparaître de sitôt. Bien sûr, de nouveaux produits et de nouvelles législations auront un impact. Mais l’objectif restera toujours le même : quoi qu’il arrive, les organisations devront protéger leurs données et les technologies de sauvegarde auront systématiquement un rôle clé à jouer dans cette stratégie.