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Le télétravail survivra-t-il au 1er juillet ?
Selon Attentia, un nombre record de collaborateurs ont fait du télétravail ces derniers mois. Que se passera-t-il quand il ne sera plus obligatoire ?
En mai, les employés ont presté 41,5 % des heures depuis leur domicile; pour les cadres et dirigeants ce sont 65,3 % ! Dans les deux cas, c’est plus que le précédent record du début de la pandémie, en mars 2020, où les employés passaient 40,1 % et les cadres 62,0 % de leur temps en télétravail.
Cela semble confirmer que le télétravail continuera à jouer un rôle clé à l’avenir, même s’il ne sera plus obligatoire à partir du 1er juillet. Quoi qu’il en soit, les entreprises se préparent au retour sur le lieu de travail, et certains axes de vigilance capitaux sont à prendre en compte.
Un indice, l’absentéisme
Une autre tendance intéressante se dégage des chiffres d’absentéisme. Alors que les maladies de courte durée ont soudainement atteint un pic au début de la pandémie fin mars, ces chiffres étaient nettement inférieurs à ceux de l’année précédente les mois suivants. En décembre de l’année dernière, ils ont même atteint un plancher historique de seulement 2,3 %, soit un quart de maladies de courte durée en moins qu’en décembre 2019.
«D’une certaine manière, nous sommes en meilleure santé grâce au coronavirus. D’une part, nous tombons moins souvent malades car nous ne devons plus nous déplacer. D’autre part, nous avons commencé à investir davantage dans notre bien-être au cours de l’année écoulée, explique Mirabel Hoys, Director HR Consulting, Attentia. «Nous constatons toutefois que l’absentéisme de longue durée continue d’augmenter, en particulier chez les ouvriers et les plus de 50 ans. Et ce sont justement ceux qui ont le plus d’expérience et de connaissances… »
Reconsidérer la flexibilité du travail
La flexibilisation du travail doit donc être un axe de vigilance important pour les entreprises qui préparent le retour au bureau. La flexibilité du travail ne se limite pas à déterminer qui peut venir au bureau ou rester à la maison tel ou tel jour.
«Nous devons oser envisager le travail sous une nouvelle perspective et prêter attention à la façon dont nous travaillons et apprenons, affirme Mirabel Hoys. Combien de temps les gens passent-ils en réunion ? De combien de temps de réflexion et de concentration ont-ils besoin ? Et cetera. Nous devons disséquer les fonctions, puis investir dans les outils, les compétences et l’état d’esprit du personnel. C’est ainsi que nous serons en mesure de mieux harmoniser l’emploi et le talent.»
Cadre durable pour le télétravail
Depuis ce mois de juin, les collaborateurs sont autorisés à être présents un jour par semaine sur leur lieu de travail, à condition que l’occupation totale reste limitée à 20 %. L’obligation de télétravail sera vraisemblablement levée à partir du mois prochain. Le retour se doit d’être préparé, en particulier dans les organisations où la plupart des collaborateurs télétravaillaient en permanence.
De nombreuses personnes ont goûté au télétravail et ne sont pas prêtes à renoncer à cette possibilité dans le futur. Les entreprises doivent commencer à y réfléchir en termes d’organisation. C’est pourquoi elles ont besoin d’un cadre tourné vers l’avenir, qui définit les aspects du télétravail et prend en compte les éléments sur lesquels le télétravail a un impact.
«La plupart des entreprises ont une politique de télétravail temporaire pour la pandémie, mais sont-elles également prêtes pour l’avenir, après le coronavirus, sur le plan socio-juridique ? Que faire, par exemple, des défraiements dans le cadre du télétravail ? Comment gérer la mobilité à l’avenir ? Faut-il opter pour une rémunération flexible ? Les employeurs feraient bien de créer dès à présent un cadre de télétravail durable», commente Valerie Mastelinck, Manager Legal Partners, Attentia.
Impatient de revenir… ou pas !
Certes, ce n’est pas une bonne idée que de forcer les gens à venir au bureau dans les mois à venir. Certains collaborateurs seront impatients de revenir, tandis que d’autres seront plus hésitants et réfractaires. «Les employeurs doivent y prêter attention et soutenir comme il se doit le bien-être psychosocial de ces collaborateurs. La crise sanitaire met le bien-être mental sous pression et les délais d’attente chez les psychologues sont très longs. Mais, en tant qu’organisation, vous pouvez faire appel à votre service externe de prévention et de protection, car il peut aussi vous aider. Les conseillers en prévention aspects psychosociaux peuvent aider vos collaborateurs via un coaching individuel ou des sessions sur mesure pour l’entreprise», ajoute Evelien Buseyne, Manager Bien-être psychosocial, Attentia.
Dans le futur, le lieu de travail prendra une signification différente et l’accent sera davantage mis sur l’apprentissage, la pratique, le coaching, la rencontre et la connexion avec les collègues, les clients ou les fournisseurs.