Les grands fournisseurs de services de migration font état de 15 à 30 projets par an en moyenne en Europe. La modernisation et la migration vers le cloud gagnent du terrain.

Hausse des coûts, rareté des compétences traditionnelles… Un nombre restreint mais croissant d’entreprises européennes modernisent leurs applications mainframe. Ou les font migrer, observe  Information Services Group. Direction : le cloud !

La pression est là, perceptible. Les entreprises se disent forcées à revoir  leur utilisation des ordinateurs centraux. En cause, les perturbations causées par la pandémie et l’évolution des besoins. Les fournisseurs européens d’outils et de services de migration mainframe ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 20 % en moyenne l’année dernière, indique ISG.

Les projets de modernisation se suivent, prennent souvent plus de temps que prévu et, parfois, ne sont pas menés à terme. Il s’agit d’un processus de longue haleine. « La demande est forte, mais la mise en pratique ne progresse que lentement. Globalement, le nombre de projets est encore faible, commente Anna Medkouri, Associated ISG, Head of EMEA Technology Modernization. Il n’empêche. Les grands fournisseurs de services de migration font état de 15 à 30 projets par an en moyenne en Europe. »

Cobol, Cobol… encore Cobol !

La question revient toujours sur la pénurie de compétences Cobol dans nos pays. Ces compétences sont absolument nécessaires à la maintenance et à la gestion des systèmes. Et qui dit pénurie, dit  surcoûts. Nombre d’éditeurs profitent de la dépendance pour faire envoler leurs tarifs…

« Sur ce marché, le langage qui compte, le seul, c’est Cobol, résume Erik Aase, Partner & Global Head, ISG Provider Lens. Les petites entreprises rivalisent les unes avec les autres. Toutes proposent des niches spécialisées et s’associent à de grands fournisseurs. »

Limites, perturbations…

Autre facteur, la crise du COVID-19. Elle a clairement mis en évidence les limites des ordinateurs centraux, assure ISG. En Europe, certaines agences gouvernementales n’ont pas réussi à renforcer leurs systèmes assez rapidement pour répondre à la hausse de la demande de leurs citoyens. Des perturbations du système en ont résulté. Ce qui, bien entendu, a renforcé l’intérêt pour la migration des applications mainframe vers le cloud.

Le rapport 2022 désigne Atos, Capgemini, Infosys, Kyndryl et TCS comme leaders du secteur, et DXC Technology et Wipro dans une moindre mesure. Cognizant, Fujitsu, HCL et TCS sont en outre désignés comme « Rising Stars », à savoir des entreprises au « portefeuille prometteur » dans un domaine d’activité en particulier.