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Un retour au bureau de plus en plus difficile
Le retour au bureau avec des horaires non flexibles influe négativement sur le bien-être des employés et leur fidélité. Danger !
N’imposez pas le retour au bureau, ce serait une erreur, une grave erreur. Telle est la conclusion du dernier rapport de Future Forum Pulse, une étude trimestrielle reposant sur des données recueillies auprès de plus de 10 000 salariés aux États-Unis, en Europe et au Japon. 55 % des salariés qui ont dû retourner au bureau cinq jours par semaine l’ont fait à contrecœur !
D’une manière générale, le retour généralisé sur le lieu de travail avec des horaires non flexibles influe négativement sur le bien-être des employés et leur fidélité. Les rapporteurs ont noté un sentiment de stress et d’anxiété 2,2 fois plus élevé. Egalement un équilibre entre vie professionnelle et vie privée 1,7 fois moins bon. Et, enfin un surmenage professionnel 1,4 fois plus important.
Rassembler les équipes autour d’un objectif
Ces signes sont à prendre au sérieux. Les dirigeants risquent de rapidement subir une vague de mécontentement qui se traduira par des départs qui pourraient être massifs. Les salariés qui indiquent être mécontents du manque de flexibilité quant à leurs lieux et horaires de travail sont trois fois plus susceptibles de chercher un nouvel emploi au cours de l’année à venir.
« Rassemblez les équipes autour d’un objectif commun et donnez l’exemple, conseille Brian Elliott, Executive Director, Future Forum. Vous obtiendrez de meilleurs résultats. Vos salariés seront plus épanouis si vous leur offrez la possibilité de travailler où, et quand, cela leur convient le mieux ».
Gare aux inégalités entre distanciel et présentiel
Un danger indirect guette : le favoritisme au profit des collègues travaillant en présentiel dans un même bureau. Aujourd’hui, la première inquiétude des cadres par rapport à la flexibilité au travail (citée par 41 % des cadres interrogés contre 33 % au trimestre précédent) est le risque de voir se développer des inégalités entre les salariés en distanciel et ceux en présentiel.
Pourtant, malgré cette crainte, les cadres continuent de passer plus de temps au bureau que leurs équipes. Actuellement, 71 % des cadres déclarent travailler en présentiel au moins trois jours par semaine contre 63 % des salariés non-cadres. Et cette disparité risque de s’accroître. Parmi les salariés actuellement en télétravail, les cadres sont bien plus nombreux que les non-cadres à vouloir travailler au moins trois jours par semaine au bureau (75 % contre 37 %).
On voit aussi que les femmes ont plus tendance que les hommes à travailler en distanciel (33 % contre 27 %). Les mères et pères de famille ont plus tendance que les personnes sans enfants à opter pour des modèles de travail flexibles (75 % contre 63 %).
Repartir de zéro
Pour la psychologue du travail Ella F. Washington, fondatrice d’Ellavate Solutions, c’est l’occasion pour les entreprises de réévalue le travail. Voire de repenser complètement certaines de leurs stratégies de management. Le champ est large : de l’évaluation des performances à la gestion de la diversité et de l’inclusion. « Personne n’aime l’entendre, mais adopter cette nouvelle façon de travailler en appliquant les vieux modèles est peu efficace. Repartir de zéro peut offrir de véritables opportunités. »
Un nouvel équilibre est à trouver entre les valeurs essentielles de l’entreprise, comme l’inclusivité ou l’égalité. S’assurer que tous les collaborateurs sont traités avec équité. Il peut s’agir par exemple de limiter le nombre de jours par semaine que les cadres passent au bureau. Ou, encore, d’établir une politique visant à ce que tous les salariés en distanciel ou en présentiel participent aux réunions virtuelles.