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VMware : risques de pratiques abusives
La Commission européenne alertée sur les risques de pratiques abusives auxquels le rachat de VMware par Broadcom pourrait conduire.
Voice en Allemagne, Beltug en Belgique, CIGREF en France et CIO Platform Nederland alertent la Commission européenne sur les risques de pratiques abusives auxquels le rachat de VMware pourrait conduire, compte tenu de la situation dominante de VMware sur les services de virtualisation, et des pratiques contractuelles et commerciales observées par les clients de Broadcom.
L’inquiétude est d’autant plus grande que VMware occupe une position de premier plan dans la virtualisation, voire dominante. Et que cet éditeur est devenu absolument essentiels pour accompagner les organisations dans leurs stratégies de transformation numérique ainsi que dans la maîtrise de leurs coûts d’infrastructures. Car demain, dans le giron de Broadcom, tout pourrait changer.
Courrier sans suite
Les grandes associations d’utilisateurs craignent l’agressivité de Broadcom, ses pratiques qui pourraient être qualifiées d’abusives et de déloyales. Et de rappeler les rachats antérieurs de CA Technologies en 2018 et de Symantec en 2020. Ceux-ci ont provoqué des changements de pratiques commerciales et contractuelles que les clients de ces sociétés jugent très sévèrement.
Dans un courrier de décembre 2020 auquel les dirigeants de Broadcom n’ont jamais jugé utile de donner une suite formelle, le Cigref dénonçait déjà les difficultés et l’irritation croissante exprimées par ses membres au regard de la politique tarifaire et contractuelle du fournisseur. Ce courrier dénonçait d’une part, la hausse des prix sur la partie mainframe, jugée arbitraire et indécente par les clients ; d’autre part, le recours à un contrat standard aux clauses juridiques inacceptables par eux (et non négociables sans un « effort » commercial de leur part).
Des prix qui risquent de s’envoler
Pour VMware, Broadcom a publiquement indiqué viser un doublement des marges générées dans les trois ans qui suivraient le rachat. Un tel objectif ne pourrait être atteint qu’en supprimant un nombre substantiel de collaborateurs de VMware. Et en augmentant de manière injustifiée et unilatérale les prix des produits de l’éditeur. Les rachats de CA Technologies et Symantec ont créé des précédents qui renforcent la probabilité d’une telle perspective inquiétante.
Par ailleurs, plusieurs clients de VMware font état, depuis l’annonce de ce projet d’acquisition, de comportements qui pourraient caractériser une « réalisation anticipée » de la concentration, notamment en termes de contrôle par Broadcom des opérations commerciales en cours de VMware et de limitation de certaines clauses contractuelles. La prohibition de la « réalisation anticipée » a pour objet de garantir qu’une opération de concentration ne commence pas à produire ses effets sur les marchés concernés avant que les autorités de contrôle, notamment la Commission européenne, n’aient rendu leurs décisions d’autorisation, d’autorisation sous condition ou d’interdiction.
Regain de vigilance
Avec le futur Digital Markets Act, le législateur européen s’attache à réduire les pratiques déloyales de manière « ex ante » des contrôleurs d’accès. Seul un petit nombre de très grandes plateformes numériques est visé par le texte, que les associations accueillent favorablement. De là, ce regain de vigilance. Dans leur échange avec la Commission, les associations estiment que Broadcom contrevient aux «11 Fair Principles » quelles viennent de publier.