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La culture hybride deviendrait-elle moins hybride ?

Mar 30, 2023 | L'opinion de l'Expert | 0 commentaires

Comptez-vous prolonger le bail de vos bureaux ou pensez-vous à le résilier, questionne Philippe Cammaert, Country Manager Belux, VMware.

« Hybride, dites-vous ? Faut-il exiger que tout le monde revienne au bureau pour justifier le loyer, quitte à mécontenter les employés ? Ou bien faut-il conserver une politique de travail en tout lieu, y compris à long terme, et réduire en conséquence la taille des bureaux, au risque de nuire à la collaboration, à l’innovation et à la productivité ? »

La culture hybride deviendrait-elle moins hybride, questionne Philippe Cammaert, Country Manager Belux, VMware. Les organisations se demandent si elles veulent toujours offrir un travail flexible dans tous les bureaux. La question est d’actualité. De fait, les baux doivent être prolongés et les dirigeants sont confrontés à des décisions financières difficiles. Le contexte économique n’y est pas étranger.

Les horaires de travail flexibles sont de plus en plus courants. 47 % des travailleurs choisissent en effet leur entreprise en fonction des horaires, des temps et de la durée du travail. D’un autre côté, les dirigeants d’entreprises telles que Twitter et Starbucks veulent limiter le télétravail. Ils exigent que les employés reviennent au bureau, mettant ainsi la pression sur le travail hybride. C’est surtout le cas lorsque les organisations s’occupent constamment de nouveaux aspects du travail hybride, tels que la supervision à distance, la culture d’équipe et l’innovation sur le lieu de travail.

Le bail, incidence sur le travail hybride

Les employés qui ont fait l’expérience du travail hybride dédaignent les organisations qui les obligent à se rendre au bureau. Entre deux organisations qui offrent le même emploi, un salaire et des avantages similaires, le choix ira vers  celle qui propose un travail flexible. Quel est l’avenir du bureau dans ces conditions ?

Qu’il s’agisse de renouveler ou de résilier un bail, les décisions en matière d’immobilier ont une incidence sur les politiques relatives au travail hybride. « Certaines organisations ont déjà pris leur décision, observe Philippe Cammaert. Selon notre étude, une organisation sur dix dans la région EMEA a tout simplement dit adieu au bureau physique depuis la pandémie, et plus de la moitié loue actuellement moins d’espace de bureau. Mais qu’en est-il des autres ? À quoi les chefs d’entreprise doivent-ils penser avant de se décider à renouveler leur bail ? »

Une solution qui repose sur le bureau ou sur le poste de travail physique

Le modèle hybride est un compromis : soutenir une main-d’œuvre distribuée tout en reconnaissant la valeur du contact personnel. Cependant, « notre étude montre que les politiques de travail flexible ont un impact négatif sur la capacité des organisations à innover, nuance Philippe Cammaert. Les employés réclament plus de liberté. Mais si cela se fait au détriment des objectifs professionnels, le modèle hybride est-il vraiment approprié aux organisations modernes ? »

Près des deux tiers des sondés déclarent qu’ils sont plus créatifs dans leur travail lorsqu’ils sont au bureau. Ce qui plaide en faveur du renouvellement des baux. Même si cela ne fait pas plaisir aux télétravailleurs, les organisations doivent en tenir compte. Les équipes qui peinent à innover à distance menacent la survie de leur organisation. Et l’innovation est essentielle à la réussite. « Soyons clairs : si les employés ne parviennent pas à être créatifs et à trouver des idées à distance, le travail hybride aura fait son temps ! »

The hybrid way, or the highway

De là à dire que le travail flexible est un échec parce que l’innovation ralentit il n’y a qu’un pas, que Philippe Cammaert n’entend pas franchir. « Ne négligeons pas les équipes distribuées. Aujourd’hui, 81 % des salariés en EMEA déclarent éprouver plus de satisfaction professionnelle lorsqu’ils peuvent travailler n’importe où. Bien entendu, tout dépend de l’emploi occupé ! »

Les politiques de travail « en tout lieu », mises en place pendant et après la pandémie, ont eu un impact positif. Dans la moitié des pays de la zone EMEA, la communication avec les managers, le moral et la collaboration se sont améliorés. La culture d’entreprise traditionnelle, où les employés considèrent comme normale la surveillance des managers ou bien acceptent de passer de longues journées à leur bureau, appartient définitivement au passé. Selon le Future Forum, plus d’un tiers des travailleurs au Royaume-Uni, en France et en Allemagne sont de retour au bureau à temps plein, mais moins de la moitié d’entre eux l’ont fait de leur propre initiative, la majorité préférant travailler de manière flexible. En Belgique et au Luxembourg, le télétravail ou le travail à domicile n’est ni un droit ni une obligation. Aussi bien les employeurs que les employés peuvent opter pour cette solution sur une base volontaire.

Techno, culture, site…

« Les chefs d’entreprise ne peuvent pas se permettre de douter de la valeur du travail flexible. Ils risqueraient de voir leur personnel partir et leur recrutement stagner, assure Philippe Cammaert. Nous en avons tous vu les conséquences, par exemple lorsque Elon Musk a exigé que les employés de Tesla reviennent au bureau… »

Mais face à la popularité du travail hybride, les espaces ouverts ne doivent pas être aveuglément supprimés, pas plus que les alternatives au lieu de travail hybride. « Les organisations doivent trouver un équilibre. Une bonne stratégie doit exploiter les atouts de la technologie, de la culture et, bien sûr, des employés eux-mêmes, afin qu’ils puissent effectuer leurs tâches au meilleur endroit, que ce soit à la maison ou au bureau. La question est de savoir comment une organisation peut trouver cet équilibre. » 

Accélérer l’innovation grâce à une approche de la productivité axée sur le numérique

La créativité et la technologie ne s’excluent pas mutuellement. La technologie a optimisé tous les canaux de l’entreprise et tous les aspects de la vie quotidienne. Avec les bonnes bases, la créativité numérique peut prospérer.

Les organisations doivent mieux utiliser les outils qui facilitent l’innovation, conseille Philippe Cammaert. « Un accès sécurisé aux informations clés de l’entreprise pour tous les employés, quel que soit leur lieu de travail, est essentiel pour stimuler la créativité numérique. Les organisations qui veulent renouveler le lieu de travail doivent tirer parti de la technologie, mais aussi proposer des formations continues, renforcer la sécurité du travail à distance et enrichir la finalité de l’entreprise. Tout ceci permet de créer une culture homogène basée sur l’authenticité et la collaboration. Ces éléments sont indispensables pour que les employés puissent tirer profit de la puissance des outils numériques. »

La transformation numérique au service de la créativité

Pour Philippe Cammaert, il n’est pas judicieux d’imposer une présence obligatoire au bureau sur une base permanente. L’innovation et la productivité ne doivent pas souffrir de l’absence des employés au bureau. « Pour y parvenir, les organisations doivent donner la priorité au travail à distance, sans juger les employés qui travaillent à la maison ou au bureau. Travailler n’importe où fait désormais partie intégrante de l’ADN des organisations modernes. Il peut être nécessaire de réduire la surface occupée pour se préparer à l’inévitable avenir numérique. Les dirigeants doivent se concentrer sur les investissements les plus avantageux pour le développement de leur organisation. »