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Quand Gartner parle de lassitude face au changement
Lassitude, fatigue… Gartner y voit partiellement l’explication de la réduction des dépenses IT en 2023. La dynamique reprendra en 2024, soutient le cabinet, avec une augmentation globale des dépenses informatiques de 6,8 %.
« La lassitude face au changement peut se manifester par une résistance au changement. Les CIO hésitent à signer de nouveaux contrats, à s’engager dans des initiatives à long terme ou à embaucher de nouveaux partenaires technologiques, explique John-David Lovelock, Distinguished VP Analyst, Gartner. Pour les nouvelles initiatives lancées, les CIO exigent des niveaux plus élevés d’atténuation des risques. Ils attendent aussi une plus grande certitude des résultats. »
La dynamique reprendra en 2024, avec une augmentation globale des dépenses informatiques de 6,8 %. Contre 3,3 % l’année passée… Un mieux, donc. Qu’il s’agit cependant d’analyser. « Même avec le regain d’élan attendu en 2024, l’environnement plus large des dépenses informatiques reste légèrement contraint par la lassitude du changement », soutient John-David Lovelock.
Les services IT deviendront le segment le plus important des dépenses informatiques en 2024
Les services IT continueront de connaître une croissance accrue en 2024, devenant pour la première fois le segment le plus important des dépenses technologiques. Gartner avance une croissance de 8,7 % ! « L’évolution tient en grande partie aux entreprises qui investissent dans des projets d’efficacité organisationnelle et d’optimisation, commente David Lovelock. Ces investissements seront cruciaux en cette période d’incertitude économique. »
La catégorie des logiciels, qui a connu une forte baisse de la croissance des dépenses l’année dernière, va se redresser, s’attend Gartner, avec une hausse de 4,6 %. L’IA générative n’aura cependant pas d’impact majeur sur les dépenses IT. « 2024 sera l’année où les organisations investiront réellement dans la planification de l’utilisation de la GenAI, déclare encore David Lovelock. « Les dépenses informatiques seront dictées par des forces plus traditionnelles. Retour à la rentabilité et la main-d’œuvre. En revanche, elles sont freinées par une vague continue de lassitude face au changement. »
Changement de statut de l’IT
Tout sauf une surprise. Les taux d’adoption des appareils et des services de communication par les consommateurs ont atteint un plateau il y a plus de dix ans. Les niveaux de dépenses des consommateurs sont principalement déterminés par les changements de prix. Les cycles de remplacement, ne laissant place qu’à des croissances progressives. Il était donc inévitable d’être dépassés par les logiciels et les services, estime David Lovelock. Les entreprises continuent de trouver de plus en plus d’utilisations de la technologie. L’informatique est passée du back-office au front-office ; aujourd’hui, elle génère désormais des revenus.
« Tant qu’il n’y aura pas de plateau quant à la manière et au lieu où la technologie peut être utilisée dans une entreprise, il ne peut y avoir de plateau dans les dépenses informatiques de l’entreprise. »