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Les PC AI arrivent. Et ça va tout changer !
L’adoption rapide des capacités GenAI et des processeurs IA sur les appareils deviendra à terme une exigence standard pour les fournisseurs de technologies
Place aux PC AI ! Si l’on en croit les dernières prévisions des cabinets d’études, les PC conçus pour accélérer les traitements d’intelligence artificielle devraient rapidement s’imposer sur le marché. Selon Gartner, les PC AI représenteront 22 % des PC expédiés cette année et près du double en 2025. Pour sa part, IDC estime que leurs livraisons passeront de 50 millions d’unités en 2024 à plus de 167 millions en 2027, pour atteindre alors près de 60 % des expéditions mondiales !
IDC met en avant trois grands arguments qui plaident en faveur d’un traitement des charges de travail d’IA en local sur les appareils : « améliorer les performances en éliminant l’aller-retour que les charges de travail d’IA actuelles doivent effectuer vers le cloud et revenir sur le réseau, améliorer la confidentialité et la sécurité en conservant les données sur l’appareil plutôt qu’en mouvement et, enfin, réduire le coût en limitant le besoin d’accéder à des ressources cloud coûteuses. »
APU, NPU et TFU
Gartner définit les PC AI comme ceux équipés d’accélérateurs ou de cœurs d’IA dédiés, d’unités de traitement neuronal (NPU), d’unités de traitement accéléré (APU) ou d’unités de traitement tensoriel (TPU), conçus pour optimiser et accélérer les tâches d’IA. C’est un changement majeur.
Jusqu’à récemment, l’exécution locale d’une tâche d’IA sur un PC se faisait sur l’unité centrale de traitement (CPU), l’unité de traitement graphique (GPU) ou une combinaison des deux. Cependant, cela peut avoir un impact négatif sur les performances de l’ordinateur et la durée de vie de la batterie, car ces puces ne sont pas optimisées pour exécuter l’IA de manière efficace. Les fournisseurs de silicium pour PC ont maintenant introduit dans leurs SoC du silicium spécifique à l’IA, qui exécute ces tâches de manière plus efficace.
PC AI, trois générations d’appareils
Cette année sera donc l’année du PC AI, soit des machines avec de l’intelligence artificielle à bord, du moins selon Intel et d’Advanced Micro Devices. Ces deux acteurs signalent leur intention d’apporter des capacités d’intelligence artificielle significatives à l’ordinateur personnel, avec leurs partenaires Dell, HP et Lenovo, entre autres.
IDC segmente cette catégorie en trois générations d’appareils. Aux PC AI de première génération, avec des NPU offrant des performances inférieures à 40 TOPS (Tera Operation Per Second), succéderont à partir de cette année des PC AI de nouvelle génération avec des NPU de 40 à 60 TOPS, puis des PC AI avancés qui dans les prochaines années apporteront des performances supérieures à 60 TOPS.
Le marché attend l’argumentaire des constructeurs
« L’adoption rapide des capacités GenAI et des processeurs IA sur les appareils deviendra à terme une exigence standard pour les fournisseurs de technologies, souligne aussi Gartner. Cette omniprésence posera des défis aux fournisseurs pour se différencier de leurs concurrents, ce qui rendra plus difficile la création d’arguments de vente et l’augmentation des revenus. »
Le cabinet d’analyse estime ainsi que l’intégration de l’IA dans les PC n’entrainera pas de forte augmentation tarifaire. Par ailleurs, les entreprises, en attendant que leurs avantages soient clairement démontrés, « exigeront des raisons impérieuses d’investir ». La création de valeur viendra donc plutôt de la partie applicative et des services associées.