Bien que chaque rôle comporte des responsabilités distinctes, CFO et CIO convergent. Ce qui n’empêche pas les grincements. Mark Coggin, VP, Portfolio Marketing, Rimini Street, tente de faire la part des choses.

Oui, il y a convergence entre CFO et CIO. C’est d’ailleurs le premier constat du rapport « C-Suite Imperatives : Evolving IT and Enterprise Investments » de Rimini Street, réalisé avec le concours de Censuswide Research (panel : 3 000 CFO et CIO). Objectif : recueillir des données et une analyse plus approfondie de l’impact de la collaboration entre les responsables informatiques et financiers sur les décisions liées aux investissements technologiques émergents, aux tendances budgétaires et aux services informatiques.

Le renforcement des relations entre les directeurs financiers et les directeurs informatiques est bien réel. 86 % des personnes interrogées ont noté que leur relation s’est améliorée de manière significative ou légèrement. C’est beaucoup.  « Pareille collaboration est non seulement bénéfique, mais essentielle pour aligner les stratégies financières sur les avancées technologiques », note Mark Coggin, VP, Portfolio Marketing, Rimini Street.

En s’interrogeant sur les raisons pour lesquelles le lien s’est renforcé, les personnes interrogées citent « l’accent mis sur la sécurité, la conformité et le risque », « le besoin urgent de collaborer pour prendre des décisions technologiques agiles », « l’engagement d’autres dirigeants » et « le besoin de réduire rapidement les coûts informatiques de manière plus rapide ». Soit autant de signes de convergence, à tout le moins de début de convergence.

Et Mark Coggin de s’en féliciter. « En travaillant en étroite collaboration, ces dirigeants peuvent garantir que les investissements technologiques sont non seulement alignés sur les objectifs commerciaux, mais génèrent également des résultats commerciaux tangibles tels que la croissance des revenus. »

Des CFO de plus en plus engagés dans la tech

Deuxième constat : CFO et CIO envisagent les investissements IT sous des angles différents. Les financiers s’impliquent de plus en plus dans les investissements technologiques. Ils se concentrent sur les résultats commerciaux tangibles, les revenus et les résultats des investissements technologiques. « Aujourd’hui, seulement 20 % des CFO sont satisfaits de l’impact des investissements technologiques sur leur entreprise. Ce qui met en évidence un important domaine d’amélioration, observe Mark Coggin. Priorité est donnée aux investissements qui génèrent une valeur réelle. Quant aux projets à faible valeur, tels que les mises à niveau ou les migrations de l’ERP, ils sont relégués. 23 % des directeurs financiers les citent comme générant le moins de valeur… »

Les CIO concentrent leur attention sur la résolution des pressions commerciales et technologiques croissantes en tirant parti des technologies émergentes. 50 % des répondants investissant déjà massivement dans ce domaine. Malgré tout, 31 % des CIO adoptent une approche prudente. Ils estiment que les solutions adaptées constituent la meilleure option par rapport à la mise à niveau vers la plate-forme la plus récente de leur fournisseur (27 %), voire  au remplacement complet des systèmes actuels (23 %).

Pour Mark Coggin, « les CIO doivent mettre l’accent sur le retour sur investissement de chaque projet technologique. S’assurer que chaque euro technologique dépensé contribue aux objectifs stratégiques de l’organisation. Cette concentration sur les résultats est cruciale.  C’est la condition sine qua non pour garantir l’adhésion des dirigeants. Et démontrer la valeur des initiatives technologiques. Pour les directeurs financiers, collaborer avec les directeurs informatiques pour comprendre les défis et les opportunités d’accélération commerciale que les investissements technologiques peuvent apporter à l’organisation contribuera à une meilleure collaboration pour des investissements réussis. »

Convergence… de la nécessité de s’épauler

Troisième constat : les CFO et les CIO aspirent à la compréhension du « langage » communication. Selon l’enquête, 85 % des financiers ont indiqué que leur homologue IT doit avoir un meilleur sens des affaires pour mieux communiquer avec eux. Pour les IT, 86 % ont indiqué que leur CFO doit être plus à l’aise en technologie.

« Les CFO s’appuient fortement sur les CIO en raison de la complexité des décisions IT, analyse Mark Coggin. Ils nécessitent l’expertise des CIO dans la gestion des priorités technologiques telles que la sécurité et les technologies émergentes. Parallèlement, les CIO se tournent vers les CFO pour obtenir de l’aide en matière de budgétisation et de plaidoyer auprès des dirigeants. »

Pour Rimini Street, il en résulte que CIO et CFO doivent tous deux prendre l’initiative de se familiariser avec les objectifs commerciaux, les terminologies et les mouvements du secteur de chacun. Ils doivent aussi communiquer en utilisant des termes et des indicateurs qui seront importants pour l’autre. Cela garantira des victoires des deux côtés.

Comme l’indiquent les données de l’enquête, 49 % des directeurs financiers estiment que l’amélioration de leurs relations est la raison de l’amélioration des résultats commerciaux. 42 % d’entre eux pensent que le partenariat y contribue, même s’il ne constitue pas le principal moteur de l’utilisation de la technologie.

« Lorsque les CIO ont contacté les CFO avec une proposition IT raisonnable qui nécessiterait davantage d’investissements et fournirait un retour sur investissement supplémentaire, 26 % des CFO étaient prêts à contacter le conseil d’administration pour obtenir le financement », épingle Mark Coggin. Une preuve de convergence.