LESG commence à devenir une réalité. Réduire sa gestion sur Excel ne suffira pas.

ESG… Alors que les États musclent l’obligation des entreprises de faire des rapports sur leurs émissions de carbone, une étude de Sweep et le cabinet Capgemini Invent révèle l’étendue du chantier à mener.

Pour beaucoup d’entreprises européennes, la question de l’ESG (Environnement, Social et Gouvernance) est devenue une réalité tangible avec l’entrée en vigueur début 2024 de la CRSD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Un texte qui prescrit, pour le moment aux seules entreprises de plus de 500 salariés et/ou 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, des obligations de reporting extra-financier sur leurs données ESG.

78 % des entreprises utilisent Excel pour suivre leurs émissions !

 Le constat est édifiant : 81 % des entreprises situées dans quatre grands marchés affirment qu’elles ne survivront pas dans une économie bas carbone si elles ne se transforment pas ! Plus de 500 responsables du développement durable de petites, moyennes et grandes entreprises et d’institutions financières ont été interrogés sur leurs programmes de développement durable. Selon cette étude, plus des trois quarts (78 %) des entreprises utilisent encore des feuilles de calcul pour suivre leurs émissions, ce qui pourrait entraver leur capacité à s’adapter aux demandes croissantes des régulateurs, des investisseurs et des consommateurs en matière de transparence.

Près de la moitié (47 %) des entreprises déclarent être frustrées par la complexité des données qu’elles gèrent et considèrent qu’il est difficile de les interpréter.

« Cette étude nous a montré que les organisations des principales économies dans le monde reconnaissent la nécessité du changement, commente Rachel Delacour, co-founder, CEO, Sweep. Néanmoins, sans une bonne compréhension de leurs données ESG, cela ne sera jamais possible. Il ne s’agit pas seulement de répondre aux exigences réglementaires, il s’agit ici de poser les fondements d’une entreprise qui veut survivre et surtout prospérer dans une économie bas carbone. »

Scope 3, le grand absent

L’étude a également mis en évidence un certain nombre de lacunes dans la manière dont les entreprises suivent leurs émissions. Près des trois quarts (72 %) des entreprises interrogées déclarent ne pas cartographier leurs émissions de Scope 3, bien que celles-ci représentent généralement plus de 70 % de l’empreinte carbone totale d’une entreprise.

« Il ne suffit pas de cocher des cases pour atteindre des objectifs climatiques et sociaux. Il faut également identifier les bons indicateurs pour piloter la transformation durable au sein de l’entreprise, renchérit Roshan Gya, General Manager, Capgemini Invent. Une action efficace repose sur des données précises et exploitables, puisque des informations granulaires et vérifiables sont essentielles à des stratégies de développement durable efficaces. »

ESG … englués dans des tâches de gestion chronophages

Face à la difficulté que peut représenter la collecte et la consolidation efficaces des données sur les émissions, 61 % des responsables du développement durable interrogés consacrent 4 heures ou plus à ces tâches chaque semaine, soit au moins 10 % de leur semaine de travail moyenne. Pourtant, 53 % d’entre eux estiment que leurs données ne sont pas encore assez complètes pour nourrir leur stratégie.

Et Rachel Delacour d’ajouter : « Notre enquête montre que trop de responsables du développement durable dans le monde, bien intentionnés et engagés dans leur mission, sont englués dans des tâches de gestion de données inutilement chronophages au lieu de pouvoir consacrer leur temps à travailler la stratégie de l’entreprise et à réaliser des transformations utiles pour assurer l’avenir de leur organisation. »

 

Photo: Benjamin Schmuck/Sweep