Gartner constate un manque de communication sur le lieu de travail

La collaboration entre collègues se réduit dans les entreprises. Un phénomène accentué par la montée en puissance de l’intelligence artificielle, le télétravail et les différences générationnelles, relève Gartner. Et c’est grave !

« Les employés d’aujourd’hui ont plus de connexions, mais une collaboration moins précieuse en raison des normes de connexion incertaines suite à la pandémie et des nouvelles technologies qui peuvent isoler les employés. » Tel est l’avis de Russ McCall, Future of Work Advisor, Gartner. Le fossé technologique est apparu comme une préoccupation majeure. Une enquête d’août 2024 auprès des utilisateurs de l’IA a indiqué que 41 % du temps gagné grâce à la mise en œuvre de l’IA est gaspillé en raison d’une mauvaise communication concernant l’impact de la technologie sur le lieu de travail…

Plus généralement, Gartner constate, après avoir interrogé 18 000 employés, que seulement 29 % d’entre eux étaient satisfaits de la collaboration sur le lieu de travail… contre 36 % en 2021 ! Cette insatisfaction a bien évidemment un impact significatif sur les performances. 

Revenir, pour plus de collaboration, à l’intelligence collective

Pour améliorer la collaboration, Russ McCall plaide du « Guided Collaboration », un concept de collaboration guidée, qui remodèle activement la façon dont les individus interagissent pour maximiser l’utilité des connexions existantes.

L’étude a également identifié des lacunes persistantes en matière de compétences que les approches de développement traditionnelles ne peuvent pas combler de manière adéquate. Une enquête de mai 2024 a révélé que seule la moitié des employés se sentent équipés pour gérer les changements inattendus dans leur travail. « Près de 60 % des employés ne bénéficient pas d’un accompagnement sur le lieu de travail qui soutient leurs compétences professionnelles de base. »

Pour combler ce fossé, les organisations doivent tirer parti de l’intelligence collective, préconise Gartner. Et cela en se concentrant sur deux facettes clés : les emplois dynamiques et la collecte d’expertise à partir du travail. Les emplois dynamiques impliquent de prioriser les rôles subissant des changements importants, tandis que le second met l’accent sur l’utilisation de la technologie pour capturer les connaissances d’experts du travail en cours, plutôt que de s’appuyer uniquement sur l’apport direct d’experts.

Désalignement technologique

Le fossé technologique apparait de plus en plus comme une préoccupation majeure. « Les employeurs n’impliquent souvent pas du tout les employés dans les discussions sur la technologie », regrette Russ McCall.

Pour remédier à cela, les organisations doivent adopter une approche d’IA axée sur l’humain. Concrètement, adopter la priorité aux personnes plutôt qu’à la technologie. Cette méthode améliore non seulement les performances des employés -les rendant 1,5 fois plus susceptibles d’exceller et 2,3 fois plus susceptibles d’être engagés-, mais favorise également un environnement de travail plus productif.

Alors que les organisations s’orientent vers cette réinitialisation, il sera essentiel de combler ces lacunes pour aligner les stratégies HR sur l’évolution des besoins de l’entreprise.