Décalage entre la prise de conscience et les actes
78 % des décideurs affirment reconnaître l’importance des solutions locales pour préserver l’indépendance stratégique du Vieux Continent, mais seulement 32 % en font effectivement un critère déterminant dans leurs choix d’investissement de souveraineté numérique
Une enquête Ipsos Digital, commandée par YouSign et menée auprès de 4 000 professionnels en France, Allemagne, Espagne et Italie, montre que l’importance des outils technologiques souverains fait consensus dans les discours, mais que leur adoption concrète reste marginale.
Le contraste est d’autant plus frappant que presque la moitié (46 %) des répondants européens expriment une inquiétude vis-à-vis de la dépendance à des acteurs américains comme Google, Microsoft ou Amazon.
Où sont les serveurs ? Où sont les données ?
Ce paradoxe s’étend à d’autres aspects de la chaîne numérique. Si 58 % des répondants considèrent la localisation des serveurs en Europe comme un critère important de choix de prestataire cloud, 37 % ne savent pas où sont basés les serveurs de leurs outils numériques. Au sein des services les plus concernés dans l’entreprise (finance, juridique, HR…), 31 % ne savent pas où sont stockées les données critiques !
« Face aux défis géopolitiques actuels, la souveraineté de l’Europe est devenue une nécessité, et la véritable bataille se joue désormais sur le terrain numérique, commente Alban Sayag, CEO, Yousign. La dépendance critique de l’Europe envers des solutions étrangères dans de nombreux domaines clés nous expose à des risques importants. En tirant parti de la diversité et des atouts de chaque nation européenne, nous pouvons créer des champions technologiques de taille critique, capables de rivaliser avec les géants étrangers. »
La souveraineté numérique serait-elle trop chère ?
Enfin, l’adoption des solutions européennes est encore freinée par des perceptions contradictoires. Si 28 % des décideurs estiment que ces solutions sont plus coûteuses et 20 % doutent de leur fiabilité, elles bénéficient pourtant d’un cadre réglementaire strict (GDPR, NIS2, DSA…), garantissant sécurité et transparence.
A l’inverse, 28 % des répondants ne perçoivent aucun obstacle majeur à l’utilisation de solutions européennes, signe d’un intérêt croissant pour les alternatives locales et d’un début de transition vers une plus grande autonomie.