Tout change: on nous le dit, on nous le répète et nous le voyons autour de nous. Dans son Technology Vision annuel, Accenture a clairement identifié un virage à 180 degrés vers ce qu’il convient d’appeler la «We Economy», qui remodèle les marchés et change nos modes de travail et de vie.
Philips va faire équipe avec Salesforce pour constituer une plate-forme destinée à la réorganisation et à l’optimisation des soins de santé. Objectif: créer un écosystème de développeurs réalisant des applications de santé pour faciliter la collaboration et les échanges entre le corps médical et les patients tout au long du parcours de soins. L’écosystème permettant d’obtenir ces améliorations englobe des dossiers médicaux électroniques ainsi que des informations sur les diagnostics et traitements fournies par les équipements d’imagerie et de monitoring de Philips, mais aussi par des appareils personnels.
Philips entre dans la «We Economy». L’entreprise d’Eindhoven n’est pas la seule, ni la première. Dans son Technology Vision 2015, Accenture relève l’exemple de Home Depot, qui travaille avec les fabricants pour veiller à ce que tous les produits domestiques connectés commercialisés par l’enseigne soient compatibles avec le système domotique Wink, ce qui lui permet de créer son propre écosystème domotique et de développer de nouveaux services potentiels et des expériences inédites pour les utilisateurs de Wink.
DANS L’ECONOMIE DU PARTAGE. A l’avenir, les différents secteurs d’activité vont voir leurs frontières s’estomper considérablement à mesure que les plates-formes technologiques les transforment en écosystèmes interconnectés.
Tandis que 60% des participants de l’Accenture Technology Vision 2015 (1700 cadres supérieurs interrogés) prévoient de nouer de nouveaux partenariats dans leur secteur respectif, 40% envisagent de s’appuyer sur des partenaires numériques en dehors de leur domaine et 48% de faire appel à des leaders en matière de plates-formes technologiques numériques.
Pour Bart De Ridder, Managing Director Technology, Accenture BeLux, c’est clairement un changement de paradigme. «Dans la précédente édition de notre rapport, nous observions que les grandes entreprises réaffirmaient leur rang de leader sur leurs marchés en adoptant le numérique pour gagner en efficacité dans leurs processus et transformer leurs modes d’accès au marché, de collaboration avec leurs partenaires, d’interaction avec leurs clients et de gestion de leurs transactions. Maintenant que le numérique est inscrit au cœur de leur ADN, ces entreprises repoussent leurs limites pour capitaliser sur un écosystème plus vaste de partenaires numériques afin de façonner une nouvelle génération de produits, services et modèles économiques et d’opérer le changement à une échelle plus vaste.»
Les entreprises pionnières s’appuient sur un large éventail de partenaires, clients, voire équipements numériques extérieurs à leurs réseaux traditionnels, afin de créer de nouveaux écosystèmes numériques. Ces pionniers utilisent d’ores et déjà les nouvelles technologies pour se muer en entreprises numériques et s’attachent désormais à conjuguer leur expertise sectorielle à la puissance du numérique pour remodeler leurs marchés respectifs. Ces entreprises y voient un fort potentiel de différenciation -et de profitabilité- dans le fait d’exercer leurs activités en tant qu’écosystèmes plutôt que comme entités isolées, suscitant ainsi l’émergence de la «We Economy.»
LES RESULTATS VONT SUCCEDER AUX PRODUITS ET SERVICES. Dans un IoT (Internet of Things) industriel en plein essor, les entreprises exploitent des écosystèmes numériques pour proposer de nouveaux services, réinventer les expériences et aborder de nouveaux marchés.
Aujourd’hui déjà, 35% des personnes interrogées recourent à des API tierces pour l’intégration des données et la collaboration avec leurs partenaires, tandis que 38% supplémentaires prévoient de le faire. C’est notamment le cas du distributeur Home Depot. En s’appuyant sur des écosystèmes numériques, les entreprises se donnent les moyens de développer et de générer de nouvelles sources de revenus auxquelles elles n’auraient pas accès seules.
«Plutôt que de simplement faire porter leurs efforts en interne sur l’amélioration de leurs propres opérations, les entreprises vouées au succès se tournent vers l’extérieur afin de créer et d’intégrer
des écosystèmes numériques, conclut Bart De Ridder. Elles commencent à prendre conscience
de l’importance de vendre non plus de simples produits et services, mais des résultats, ce qui passe
par l’intégration de leurs activités dans un tissu numérique élargi à leurs clients, partenaires, employés et secteurs d’activité.»