En 2020, notre pays comptera quelque 80 millions d’objets connectés ! Et plus de 50 milliards dans le monde, contre 25 aujourd’hui. Un changement de paradigme s’opère sous nos yeux à la vitesse de l’éclair ! Tous les business models sont à revoir. Une brèche s’ouvre dans laquelle s’engouffre Proximus avec son Digital business moment. Rencontre à Louvain-la-Neuve avec Geert Rottier, Director Corporate Market, et Stefan Bovy, Director Medium Enterprise Market, lors de l’événement InspireIT organisé par Proximus.
A l’heure où la globalisation étend les distances, rester au plus près de ses clients est la préoccupation majeure des chefs d’entreprise. Dès aujourd’hui, capteurs et réseaux, sont disponibles à des coûts toujours plus bas pour faire de l’Iot (Internet of Thing) le fer de lance de nos business.
Toujours plus numériques, les modes de contacts deviennent fondamentalement différents de ce qu’ils sont dans un univers commercial physique. Révolution qui, pour Proximus, ne signifie pas dépersonnalisation des rapports, mais, au contraire, l’occasion unique d’apporter une touche humaine aux interactions digitales.
«Nous évoluons actuellement vers des solutions plus proches du business, alors qu’hier nous étions davantage axés sur des solutions individuelles ou tarifaires», explique Stefan Bovy. Cette transformation de l’opérateur résulte d’une réflexion avec la clientèle dont les conclusions aboutissent aujourd’hui à une stratégie déclinée en cinq thèmes : la continuité du business quoi qu’il puisse arriver; assister le client à mieux travailler dans sa routine quotidienne; l’aider à motiver ses collaborateurs et à les rendre plus productifs; supporter son service envers ses propres clients.
Dans l’instant
«Nous mettons le client au cœur de notre travail, de notre portefeuille de solutions; nous facilitons au maximum son travail et l’accompagnons avec un service de qualité», précise Geert Rottier. Une stratégie générale qui s’adapte bien entendu à la dimension de chaque client.
«La demande est poussée par les clients de nos clients. Etre dans le moment est la tendance. Bientôt, tout communiquera ! Actuellement, nous travaillons avec une chaîne de distribution sur le concept du frigo qui se remplit lui-même via l’IoT connecté à l’environnement. Du business-to-business nous entrons ainsi dans l’ère du business-to-business-to-consumer» souligne Geert Rottier. Un domaine ouvert à la concurrence internationale. «Dès que tout est connecté, le client peut basculer sur d’autres offres, des propositions émises depuis l’autre bout du monde par des concurrents en quête de marchés nouveaux», ajoute Stefan Bovy.
Irréversible
Technologiquement, le Digital business moment s’appuie sur l’omniprésence et la connectivité en permanence de l’entreprise; la disponibilité constante de ses applications; la business continuty; le big data; l’Internet of Things; la sécurité et la confidentialité. Parfaitement dosé, ce cocktail permet de nouvelles méthodes de travail, une collaboration optimale, de meilleures interactions avec la clientèle et fait naître de nouveaux business modèles.
Bref, de quoi faire la différence. Si les entreprises sont conscientes de la puissance de l’IoT, il y a encore de l’évangélisation à faire. La nouveauté fait toujours peur, surtout lorsqu’elle touche aux fondamentaux. Cela dépend du type d’entreprise. Les grands comptes sont plus ouverts; chez les autres, certains secteurs, comme la finance et le retail, sont plus réceptifs à la technologie que d’autres. Quoi qu’il en soit, le mouvement est irréversible.
La concurrence internationale est un booster et le fait de découvrir une technologie, qui permet de réaliser des choses qui n’existaient pas encore, incite les entreprises à aller de l’avant. Ici, Proximus mise sur ses succes stories. Ainsi, cette boulangerie pourra désormais réassortir ses distributeurs automatiques de pains au bon moment et au bon endroit. Ou encore la maintenance de bâtiments qui, à l’aide de capteurs, gère l’occupation des salles, les problèmes techniques, etc. Un domaine sur lequel, Proximus va résolument de l’avant en tant que membre de l’Alliance internationale LoRa, dont la technologie radio longue portée entend surveiller et commander des objets à distance, via des capteurs. Le marché est immense : smart cities, machine-to- ans laquelle s’engouffre Proximus avec son ‘Digital business moment’.machine, suivi de bagages, monitoring à distance, etc.
COMBINAISON UNIQUE. Qui dit marché illimité pense concurrence féroce. Ce qui est loin d’effrayer Proximus. «Nous proposons des conditions globales, construites sur plusieurs réseaux qui communiquent entre eux. Des solutions échafaudées dans un écosystème de partenaires de réputation internationale pour offrir une combinaison en adéquation avec les besoins du client. Notre combinaison IT et Télécom est unique en Belgique et l’Internet of Things n’est pas pour nous exotique, mais l’un des cinq points de notre stratégie d’innovation», affirme Stefan Bovy. On l’a compris, l’Internet of Things est le socle sur lequel Proximus bâtira ses propositions de valeur.
Quid du coût ? Il dépend de l’ampleur de la solution, qui doit être rentable pour le client, estime Proximus. «Il y toujours un coût, mais celui-ci doit être mis en balance avec les gains en productivité. Pour nous, c’est la logique de consommation qui détermine le prix. Payer plus, pour plus de bénéfice est certainement un questionnement, sinon un challenge pour les départements IT qui vivent dans des logiques d’investissements; des départements qui doivent justifier leurs coûts alors que les bénéfices réalisés par leurs décisions se font ailleurs. Mais peu importe, d’ici 2020 estime Gartner, 90 % du budget IT sera contrôlé hors du département IT !», conclut Geert Rottier.
Jean-Claude Quintart