Axa lancera en octobre un projet pilote de service autour des objets connectés pour la maison. Même s’il est limité, le service Mon Axa préfigure la manière dont l’IoT (Internet of Things) bouleversera le modèle économique des groupes d’assurance.
Encore frileux sur le créneau des objets connectés, les assureurs européens commencent à s’intéresser au potentiel des systèmes de surveillance automatisés à domicile et aux services associés. Le potentiel est énorme. Par exemple, la start-up américaine Oscar propose à ses clients de faire 10 000 pas par jour pour obtenir une réduction d’un dollar à chaque objectif complété -dans la limite de 240 USD maximum. idem pour Jiff, qui a lancé un programme pour inciter les salariés à réduire le coût de leur assurance-santé. Globalement, à chaque «bon comportement», les assurés sont gratifiés de points leur permettant ensuite de réduire les coûts de leur assurance…
Services autour de la maison
Difficile d’en faire autant en Europe, nos législations étant plutôt restrictives. Avec «Mon Axa», l’assureur d’origine française tentera tout au plus de mieux comprendre les besoins de ses clients. Via les marques partenaires Nest, Myfox et Philips HUE et sur base d’une souscription à un abonnement à l’acte (jour, semaine, mois, année), l’utilisateur pourra recevoir des notifications des détections réalisées par ses objets connectés à domicile, générés par des détecteurs de fumée, thermostats connectés, caméras de surveillance, mais également piloter des outils ludiques comme des lampes connectées.
Selon un observatoire d’étude en 2013, Axa a recueilli 54% de témoignages favorables à la présence de services d’assurance autour de la maison connectée et de la surveillance à domicile. Pour la compagnie d’assurance, ce projet pilote va servir à recueillir du feedback et à évaluer quels sont les besoins les plus prégnants en termes de service pour les assurés.
Tout mesurer… et tout le temps
A la maison, mais aussi dans nos voitures. Ici encore, les assureurs veulent utiliser les informations collectées pour personnaliser les contrats. L’étape suivante sera -si les législations le permettent- l’offre santé… Le principe reste le même : l’IoT permet de produire
des données, beaucoup de données; on peut tout mesurer et tout le temps, ce que veut dire quantifier et cela va tout révolutionner. Ces informations sur nos comportements intéressent au premier chef les assureurs, soucieux de toujours mieux évaluer nos profils : jeune conducteur prudent, homme de cinquante-cinq ans sédentaire, citadin qui ne branche jamais l’alarme de son domicile, etc.
Côté assureurs, le discours est évidemment différent. Ils avancent l’argument de la «proximité» : plus proches des client, en termes de services et de tarifs, personnaliser l’information, voire personnaliser faire la prévention… Encore faut-il se positionner. Les géants de l’Internet affichent de très grandes ambitions dans le domaine des objets connectés : ils pourraient en profiter pour mettre la main sur ces précieuses données et cantonner les compagnies d’assurances à un simple rôle d’indemnisateur. Google, pour ne citer que lui, a racheté l’an dernier Nest (thermostats et détecteurs de fumée), puis Dropcam (vidéosurveillance)…