Accès indirects : SAP se devait de clarifier. Une réaction attendue
SAP s’apprête à proposer une facturation au volume de données manipulées pour régler la question des accès indirects. Une avancée, qu’il s’agit encore de confirmer.
Durant la conférence Sapphire Now, qui vient de s’achever à Orlando, SAP a annoncé la mise en place d’une tarification pour les accès indirects. Enfin ! Celle-ci sera basée sur le volume de commandes pour les scénarios Procure-to-Pay et Order-to-Cash dans ses ERP; les accès aux données en lecture seule à partir d’un logiciel tiers ne seront pas facturés. Les conflits avec Diageo et, surtout, avec AB InBev, ont fait grand bruit.
SAP se devait de réagir… A ces deux clients, SAP a exigé des coûts de licence supplémentaires pour pouvoir accéder de façon indirecte à leurs données. Au Royaume-Uni, le fournisseur de boissons alcoolisées Diageo s’est vu réclamer l’équivalent de 64 millions EUR pour utiliser les données des applications SAP à partir de Salesforce. Idem pour AB InBev, à qui SAP réclamait 542 millions EUR, soit quatre fois ce que ce client a dépensé au total en logiciel en 2016 !
Jusqu’à présent, les accès indirects étaient facturés en fonction du nombre d’utilisateurs. Désormais, sur base de deux scénarios, Procure-to-Pay et Order-to-Cash, SAP bascule sur une facturation assise sur le volume -c’est-à-dire les données manipulées, par exemple le nombre de commandes. Pour être plus clair, si jusqu’à présent pour accéder aux données des applications SAP depuis l’extérieur de l’entreprise, les droits de licence à payer étaient calculés en fonction du nombre d’utilisateurs, l’entreprise a opté pour les calculer en fonction du volume de données manipulées, notamment sur le nombre de commandes. Quant aux accès en lecture seule ou statiques, ils ne donneront pas lieu à paiement.
La politique nécessite cependant aux clients de souscrire à la nouvelle licence, avec la possibilité de convertir leurs licences actuelles pour dépendre des nouvelles conditions. SAP répond parallèlement à une revendication de longue date des utilisateurs : les données appartiennent aux clients -à eux et eux seuls.
Cet ajustement était nécessaire. Lors de son keynote, en ouverture de Sapphire Now, Bill McDermott, le CEO de SAP, a reconnu que la question des accès indirects générait «une certaine anxiété» chez les clients… L’entente cordiale entre SAP et ses clients sur les accès indirects n’est cependant pas encore d’actualité. L’éditeur doit encore communiquer les conditions précises de sa nouvelle politique tarifaire.
Par ailleurs, tous les accès indirects facturés au nombre d’utilisateurs ne sont pas remplacés par une facturation à l’usage. On sait aussi que SAP travaille par ailleurs sur d’autres scénarios.
Si l’annonce peut donner l’impression que SAP a reculé sur ce dossier, nombre d’experts ITAM (IT Asset Management) appellent à la prudence. De fait, aucun indicateur n’a été avancé. Qui plus est, pour chaque organisation, il s’agira d’examiner attentivement sa propre situation, vérifier aussi si la mesure proposée par l’éditeur est raisonnable pour les finalités de son activité.