° Où en sommes-nous en matière de SDN ? Comment nos entreprises accueillent-elles ce concept ?
Alain Dumont (*) : «L’accueil est positif, le concept attire même s’il réclame quelques éclaircissements. Cette année sera celle du SDN ! Un indice me rassure tout particulièrement : quelle que soit l’option prise en matière d’achat d’équipement, l’opportunité d’introduire le principe de SDN est posée.»
° Cette prise en considération suppose-t-elle que les avantages du SDN sont acquis ?
«Je serais plus nuancé. Poser la question confirme l’intérêt. Reste à lever les doutes, à éclaircir. Tout nouveau concept amène un peu de confusion et nécessite un effort pédagogique pour en faciliter sa compréhension. Comme le cloud ou le big data, le SDN souffre de mauvaises interprétations. Régulièrement, en clientèle, il nous faut préciser les contours du SDN, technologie de rupture avec la gestion traditionnelle d’un réseau.
«D’autant que la révolution n’est pas seulement technologique, elle est aussi organisationnelle. Le SDN va modifier la nature de la gestion opérationnelle du réseau. Comme il y a des silos technologiques, il y a des silos opérationnels. Or, par nature, le SDN fédère; cette scission ne fait plus sens. Résultat : la responsabilité et les influences vont de plus en plus dépasser les silos technologiques et nécessiter des collaborations accrues, y compris au niveau des achats. Ce qui veut dire, encore, que le SDN va effacer les frontières; les équipes serveurs et applications vont challenger les équipes réseaux pour le contrôle de la virtualisation du réseau et les réseaux virtuels.»
° Nos entreprises y sont-elles préparées ?
«Toute révolution amène son lot de doutes et d’inquiétudes. Aussi, les phases d’information et de sensibilisation sont très importantes. Dans les grandes organisations, en particulier, il faut pouvoir rassembler les équipes, les fédérer autour du projet. Ce qui veut dire, encore, que le cycle de décision est long. Avec le SDN, on ne remplace pas une technologie par une autre, on reconsidère sa façon d’opérer ! L’accompagnement est donc très important. Chez Dimension Data, nous insistons beaucoup sur ce pré-requis.»
° Les inquiétudes des spécialistes réseaux sont-elles justifiées ?
«Le changement déstabilise, c’est humain. Cela dit, derrière les inquiétudes, il y a assurément de belles opportunités à saisir pour les équipes réseau. Via l’automatisation, le SDN va les libérer des tâches de base et leur permettre de s’orienter vers des tâches plus critiques pour assurer un meilleur alignement opérationnel des différentes disciplines de l’IT. Ce peut donc être très enrichissant. En contrepartie, si l’opportunité est réelle, pour la saisir il faudra acquérir des nouvelles compétences dans les domaines de l’automatisation, l’orchestration et la programmabilité.
«Les questions qui se posent aux équipes réseaux peuvent être étendues à l’ensemble des équipes IT tant les changements sont importants. Ces transformations concernent non seulement les technologies, mais également les modèles économiques et organisationnels comme l’illustre parfaitement le cloud.
«Dimension Data a mis en oeuvre un ensemble de services pour déterminer la faisabilité actuelle du SDN, à quantifier sa valeur ajoutée et son retour sur investissement et, enfin, à identifier les exigences de l’environnement cible, de façon à renforcer les arguments financiers et fonctionnels de l’analyse de rentabilité de nos clients. Actuellement, nous accompagnons de nombreux clients, en Belgique comme au Luxembourg; des PoC sont déjà opérationnels.»
(*) Alain Dumont, Business Development Manager Networking & Security, Dimension Data
