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Après le shadow IT, le shadow AI ! Vive ChatGPT !
A mesure que les budgets se resserrent, les entreprises gagnent peu à peu du terrain dans leur lutte continue pour contrôler l’expansion du SaaS. C’est sans compter le shadow AI s’impose.
Sans ChatGPT, sans doute ne parlerait-on pas de shadow AI. Mais voilà, ChatGPT est le phénomène de l’année… Globalement, a chiffré Productiv, le nombre d’outils SaaS identifiés comme non autorisés est tombé à 48 % de l’ensemble de la suite d’applications d’entreprise, en baisse par rapport au sommet de 53 % de l’année précédente. En revanche, l’IA est devenue le vilain petit canard, le nouvel axe de désobéissance aux doctrines de la direction IT. Et ChatGPT en est l’étendard.
Dans son compte-rendu, la plateforme de gestion des dépenses introduit -pour la première fois- la notion de Shadow AI ! En l’absence de formation, de règles d’usage et de stratégie d’entreprise bien définie, les collaborateurs utilisent de plus en plus les intelligences artificielles conversationnelles et génératives au nez et à la barbe de la direction IT sans se soucier des risques de confidentialité, d’hallucinations, de sécurité qui peuvent en découler.
Gouvernance mise à l’épreuve
« Il y a un ensemble d’applications dans le portefeuille qui sont considérées comme des applications gérées… et puis il y a tout le reste ! », résume Jody Shapiro, CEO & Founder, Productiv. A l’en croire, les outils basés sur LLM et les modules complémentaires d’IA générative aux applications existantes constituent désormais la plus grande menace en matière de gouvernance SaaS. Les fournisseurs ont intégré des capacités d’IA dans presque toutes les applications de shadow IT couramment suivies, notamment LinkedIn, Canva et Evernote.
Les employés ont adopté la nouvelle technologie à un rythme qui a mis à l’épreuve la capacité de la plupart des organisations à maintenir leur gouvernance, constate pour sa part le Conference Board. Mais les chefs d’entreprise sont impatients de rattraper leur retard.
« Ils ne disent pas ‘non’ à l’utilisation de ces outils, poursuit Jody Shapiro. Ils veulent simplement que leurs collaborateurs demandent formellement avant de commencer à adopter un outil ! »
Ne pas s’opposer aux usages, ce serait contre-productif
S’il est difficile de lutter contre la Shadow IT, il est encore plus difficile de s’opposer au Shadow IA. D’autant que de plus en plus d’applications SaaS vont embarquer des IA ou des fonctionnalités IA. Et les auteurs du rapport d’encourager les entreprises à développer une vraie stratégie IA cohérente et déployée à l’échelle de l’organisation. Ils rappellent, par exemple, que Coursera, l’une des applications du Top 5 Shadow IT, a enregistré en 2023 de nouvelles inscriptions toutes les minutes pour… ses formations IA !
Certes, tout ceci n’est pas très surprenant. Mais cette étude permet de mettre quelques chiffres et usages concrets autour de ces phénomènes que sont le Shadow IT et le Shadow IA. C’est aussi un rappel qu’il n’est jamais très productif pour les responsables IT d’aller contre les nouveaux usages. C’est oublier que ceux-ci répondent souvent à une évolution des besoins des collaborateurs. Et qu’il est plus utile de les accompagner pour mieux les encadrer. Pour bien des collaborateurs, la Shadow IA comme le Shadow IT sont une question d’agilité personnelle dans leur fonctionnement professionnel.