Cybersecurity
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Arnaud Bacros : « La cybersécurité, clé de la reprise économique »
La reprise économique sera conditionnelle à notre niveau de cybersécurité, estime Arnaud Bacros. Une approche qui engage autant les Etats nations que les entreprises.
« La reprise économique ne sera équitable que si ces outils sont accessibles à toutes les organisations et entreprises, estime Arnaud Bacros, General Manager de Dell Technologies Belux. Pour concrétiser cette vision, la coopération entre les secteurs public et privé est cruciale… »
Les citoyens, les gouvernements et les entreprises dépendent chaque jour davantage de la connectivité numérique. La cybersécurité est donc un des défis les plus pressants de la décennie. « Ce problème bien connu n’est pas nouveau, mais la perception de l’urgence varie : si les cadres sont positifs et satisfaits de leur cyber résilience, les responsables de la sécurité ne partagent pas cet avis. La réalité est que la cybercriminalité ne diminuera pas, ce qui présente un risque pour la société. » En 2021, le nombre d’attaques par ransomware a augmenté de 150 %. Et plus de 80 % des experts affirment que cette hausse menace la sécurité publique. Ces pourcentages révèlent la gravité de la menace constante que la cybercriminalité fait peser aujourd’hui. « Alors que nous travaillons à la reprise mondiale et à la croissance économique, une question essentielle se pose : comment nous protéger des cybermenaces ? »
Plus de coopération entre les secteurs public et privé
Ces derniers mois, les gouvernements ont mesuré l’importance des cyberattaques et de la résilience numérique. Celles-ci ont été au cœur du Global Risk Report 2022 du WEF. De son côté, le G7 a convenu que « les gouvernements doivent continuer à collaborer pour partager leur expertise et minimiser les cyber risques ». La cyber résilience est un élément clé et un catalyseur pour atteindre dans le monde entier des objectifs ambitieux dans les domaines de l’inclusion numérique, de la durabilité, de la santé, de la défense et de nombreux autres sujets décisifs pour les économies du futur.
Les dégâts financiers causés par la cybercriminalité sont énormes. Et nos économies ne peuvent pas continuer à les absorber, observe Arnaud Bacros. « Tout le monde sait que les technologies de pointe telles que l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique et l’IoT sont des moteurs du progrès. Mais, ironiquement, ces mêmes technologies peuvent aussi offrir de nouvelles opportunités aux cybercriminels. Le défi consiste à sécuriser ces technologies et à mettre en œuvre des solutions à long terme plus résilientes et mieux à même de résister aux cybercriminels. » La reprise économique ne sera équitable que si ces outils sont accessibles à toutes les organisations et entreprises. Pour concrétiser cette vision, la coopération entre les secteurs public et privé est cruciale.
Les PME, premières cibles
Les PME sont l’épine dorsale des économies locales et sont en grand danger. Les PME constituent un élément important du commerce et de la logistique, des réseaux de partenaires et des écosystèmes numériques, mais sont de plus en plus souvent la cible de cyberattaques. Une étude révèle que 43 % des cyberattaques visent les petites entreprises, contre 18 % seulement il y a quelques années. Les derniers rapports du WEF montrent que 88 % des sondés sont préoccupés par la cyber résilience des PME dans leur écosystème.
« Il est indispensable de soutenir et protéger ces entreprises, d’autant plus que nous nous efforçons de rendre les sociétés plus résilientes, invite Arnaud Bacros. Les PME, contrairement aux autres organisations, ont souvent besoin et méritent davantage de soutien de la part des pouvoirs publics. Les pays qui reconnaissent que les PME font partie intégrante d’une société prospère sont plus performants économiquement. » Dans les mois et années à venir, aider ces entreprises à se protéger des cybermenaces toujours plus nombreuses doit être une priorité des stratégies de relance des États. « Il est désormais impératif pour les organisations, les entreprises et les secteurs de combiner des stratégies de résilience numérique proactives et réactives, car il ne suffit plus de se défendre contre les cybermenaces. Les organisations doivent intégrer la résilience dans tous les aspects de leurs plans et activités de transformation numérique. »
L’étude prouve qu’il est nécessaire de disposer de réglementations claires et productives qui garantissent le partage d’informations et facilitent la collaboration au sein de l’écosystème numérique. Dans le rapport Global Cyber Security Outlook du WEF publié plus tôt cette année, plus de 90 % des sondés ont déclaré avoir reçu des informations exploitables de la part de groupes et/ou de partenaires externes.
Le secteur public doit renforcer la résilience du privé
La valeur de la collaboration est évidente, mais peu d’entreprises partagent des informations de cybersécurité par crainte de perdre la confiance de leurs clients ou d’exposer leurs faiblesses. « Pour progresser, il faut changer les mentalités et encourager une approche collaborative basée sur le partage, la confiance et la responsabilité conjointe », insiste Arnaud Bacros.
Il est aujourd’hui plus important que jamais que l’infrastructure du secteur public renforce la résilience des entreprises et les aide à identifier, protéger, répondre et se remettre d’une cyberattaque, afin que ces dernières puissent rapidement reprendre leurs activités. Même avec une bonne cybersécurité, les entreprises ne peuvent pas prévenir toutes les cyberattaques -et leurs effets néfastes sur les données, la vie privée et la confiance. « Il est donc indispensable d’élaborer une stratégie de cyber résilience qui permette d’anticiper et de se rétablir rapidement en cas de perturbation majeure. Un bon test doit montrer avec quelle rapidité et quelle souplesse les organisations peuvent revenir à la normale. Un élément essentiel de cette résilience consiste à former les employés de manière approfondie à la cybersécurité. Non seulement ils pourront ainsi identifier les risques et les leurres en matière de sécurité, mais ils seront aussi sensibilisés aux menaces. Cela renforcera la nécessité du travail d’équipe, des compétences et de la collaboration au sein de l’organisation. »
Les entreprises, mais aussi les Etats…
Les solutions technologiques sont le moteur de la transformation numérique. Elles préparent un avenir numérique brillant et passionnant. Cependant, les capacités avancées posent aussi de nouveaux défis en matière de cybersécurité. Par exemple, les cybercriminels ont davantage de possibilités de perturber les infrastructures critiques et de semer la panique dans la société. La cybersécurité doit être au cœur des préoccupations des États comme des entreprises. Pour Arnaud Bacros, une stratégie globale de cybersécurité, avec des gouvernements et des secteurs privés alignés, est un élément important de la reprise après la pandémie pour les entreprises, les économies nationales et les citoyens du monde entier.
« La cybersécurité est bien plus qu’une simple assurance contre les attaques. La cyber résilience, si elle est mise en œuvre efficacement, peut stimuler la prospérité économique et l’innovation à long terme, et fournir les défenses numériques qui sont essentielles à notre monde moderne. »