Big data, IoT et IA… L’optimisation énergétique se nourrit de technologie
Dapesco, cabinet de conseils spécialisé en optimisation énergétique, exploite tout le potentiel du big data et de l’IoT et d’algorithmes innovants. Absolument nécessaire pour relever le défi énergétique que nous allons vivre…
Le big data est devenu un aspect clef de la stratégie de lutte contre les déperditions d’énergie au sein d’un cycle d’exploitation, en ce sens qu’il permet la collecte instantanée des données de consommation, leur stockage et leur traitement statistique pour identifier les comportements à optimiser. Son rôle, estime-t-on chez Dapesco, est d’autant plus puissant que la donnée prise seule doit encore être organisée -collectée, filtrée, transformée- et analysée dans un rapport au temps et à l’espace.
Quant à l’IoT, il permet de mesurer précisément la consommation énergétique grâce à l’ensemble des capteurs déployés. Le contrôle à distance des objets connectés permet aussi d’en adapter le fonctionnement afin d’éviter le gaspillage des ressources. «C’est l’exemple du thermostat connecté et des systèmes de régulation de chauffage à l’échelle du foyer mais déployé cette fois pour des organisation devant superviser plusieurs centaines de sites, illustre Jean-François Potelle, Managing Director, Dapesco. Demain, nous irons plus loin… Déjà, nous imaginons de nouveaux usages au départ de supports comme les Google Glass, l’idée étant toujours la même : obtenir une information détaillée quasi en temps réel, le logiciel constituant une aide aux décisionnaires et aux techniciens de terrains afin d’avoir une gestion efficiente.»
Tout se tient. Des algorithmes big data permettent d’optimiser en temps réel le fonctionnement d’un objet, en analysant notamment les données temps réel et historiques en fonction de son usage et de son environnement.
Au niveau d’un système complet, les objets communiquent et interagissent; ils sont ainsi capables d’adapter de façon optimale et autonome leur consommation d’énergie.
Premier outil en 2007 pour Delhaize
Dapesco est une société de conseil spécialisée dans la gestion et l’optimisation de l’énergie. L’entreprise, fondée en 2002 par Tanguy Detroz à Louvain-La-Neuve, contribue à l’efficacité financière et environnementale des clients (organisations ou de ses clients) en leur fournissant des experts énergétiques expérimentés et des solutions avancées de gestion de données.
Premier client historique, voici dix ans, le groupe Delhaize. «Comme la gestion de l’énergie pour un tel groupe nécessite de rassembler plusieurs centaines de milliers de données, nous sommes rapidement arrivés aux limites d’Excel, explique Jean-François Potelle. Nous avons donc développé un outil pour aider nos energy managers. Cet outil a rapidement intéressé le monde des gestionnaires en énergie et nous l’avons fait évoluer en produit, proposé en mode SaaS. Aujourd’hui, nos clients peuvent utiliser cette plateforme pour gérer de manière autonome leur gestion énergétique. Ils peuvent aussi faire appel aux experts de Dapesco afin de bénéficier d’un accompagnement sur un ou plusieurs aspects des métiers de la gestion énergétique.
Aujourd’hui, Dapesco accompagne des clients dans une quarantaine de pays. L’entreprise est active sur le marché de l’énergie (électricité, gaz, fuel, froid, chaleur) ainsi que sur celui de l’eau ou de tout autre élément mesurable (déchet, par exemple). Ses experts sont spécialisés dans trois domaines : financier, afin de mettre en place des stratégies d’achats innovantes; technique, afin d’accompagner le client dans l’exploitation efficient de ses installations et managériales afin de définir des KPI adaptés à chaque activité et de construire les outils décisionnels adaptés. Si le core business de Dapesco est aujourd’hui l’optimisation énergétique pour le compte de grands groupes, l’entreprise de Louvain-La-Neuve continue également à jouer un rôle plus classique d’audit énergétique. En rappelant que EMIS, son logiciel, réalise un audit permanent et à distance. «Notre objectif vise à collecter des données et analyser le comportement des machines et des personnes et éviter ainsi les gaspillages, enchaine Jean-François Potelle. En réalisant des économies, on dégage un volant financier qui va permettre à l’entreprise de réinvestir dans ses activités.»
Des sources d’économies variables d’une entreprise à l’autre
Outre Delhaize, la société compte parmi ses clients quelques grands acteurs comme Ores, Sibelga, Cofinimmo ou, en France, les groupes Auchan, Casino, Engie et Vinci. «Dans un accompagnement classique, la première chose qu’on fait est de vérifier les factures. On identifie les erreurs d’application des contrats, ce qui permet de libérer des budgets pour aller plus loin», explique encore Jean-François Potelle.
Deuxième étape : établir un monitoring des consommations avec, à la clé, un système de gestion plus rationnel. Travailler sur la seule chaîne de froid dans des groupes de distribution permet déjà de générer chaque année des dizaines de milliers d’euros d’économies. Même démarche chez les exploitants d’immeubles, en travaillant sur les systèmes de ventilation…
Pour le groupe Auchan, Dapesco supervise et optimise la consommation d’énergie de ses 125 hypermarchés, 65 galeries marchandes et 16 entrepôts en France -l’ensemble des sites est suivi en temps réel ! «Les sources d’économies varient d’une organisation à l’autre, complète Jean-François Potelle. Pour Auchan, par exemple, nous les avons aidé à profiter des opportunités de la flexibilité attendue sur le marché de l’énergie en leur permettant de délester les réseaux de distribution à certains moments afin de bénéficier de ristournes importantes.»
Electricité… les prix peuvent être négatifs !
Le marché de l’énergie aborde sa révolution, analyse Jean-François Potelle. Sur les marchés de gros, les prix de l’électricité sont conduits par l’offre et la demande qui à leur tour sont déterminés par plusieurs facteurs, tels que les conditions climatiques, les facteurs saisonniers et le comportement du consommateur. Les prix chutent en cas de demande faible combinée à une production abondante (par exemple des week-end venteux et ensoleillés). «Aujourd’hui, dans certaines circonstances et dans certains pays, le prix peut être… négatif ! Aujourd’hui, ces opportunités sont exploitées par certains industriels gros consommateurs d’énergie. En Allemagne, grâce à la stratégie d’une industrie 4.0, les industriels peuvent réduire leurs prix de revient en s’adaptant à une telle flexibilité. C’est un exemple d’une flexibilité qui se répercutera probablement dans les années à venir vers de plus petits consommateurs, y compris vers les ménages.»
L’électricité présente des caractéristiques physiques qui déterminent sa commercialisation. L’offre et la demande doivent être équilibrées à tout moment de la journée pour garantir la stabilité du réseau. De fait, l’électricité est un produit difficile à stocker. Enfin, la demande est en règle générale peu flexible, tandis que l’offre provenant de sources d’énergies renouvelables devient de plus en plus variable. Le marché de l’électricité est un reflet de ces réalités et s’organise en différents sous-marchés qui se différencient en premier lieu par leurs délais de livraison.
Notre façon de consommer l’énergie est appelée à changer
La rencontre entre révolution numérique et secteur énergétique ne conduit donc pas à une rupture entre logique verticale et logique horizontale, mais bel et bien à une hybridation qui profite aux parties prenantes. Ainsi, chez Sibelga. «Leur application NRClick repose sur notre technologie, précise Jean-François Potelle. Sibelga la propose aux communes comme outil de surveillance de leur consommation énergétique. En clair, NRClick récolte toutes les données de consommation d’électricité, de gaz mais aussi d’eau des bâtiments communaux -administrations, écoles, centres sportifs ou culturels, salles des fêtes, etc.»
L’outil NRClick a largement démontré son efficacité. Les économies réalisées varient de 5 à 30% pour un investissement qui peut être quasi nul, par exemple dans le cas d’une simple reprogrammation du chauffage. Ces résultats ont valu à Sibelga l’attribution d’un Ethias Premium Award aux Belgian Environment & Energy Awards en 2014.
Globalement, notre façon de consommer l’énergie est appelée à changer -dans les entreprises, mais aussi à domicile. La mise en place de dispositifs intelligents permettra à la longue de définir des options de consommation selon les heures creuses et des heures de pointes en fonction des sollicitations d’effacement. On parle d’effacement diffus, qui consiste en fait à réduire la consommation générale en interrompant simultanément un grand nombre de postes de consommation. Cela peut concerner les appareils de chauffage ou de climatisation qui seront interrompus durant un laps de temps suffisamment long pour rééquilibrer l’offre par rapport à la demande, mais aussi suffisamment court pour n’engendrer aucune gêne pour le consommateur. L’opération pourrait même passer totalement inaperçue, vu qu’elle prend en compte les données disponibles sur les habitudes de consommation afin d’affecter le moins possible l’habitant.
Première valeur, le conseil
Pilier technologique, EMIS (Energy Management Information System). La plate-forme de Dapesco en est à sa version 4. Elle est multi-énergie (électricité,
gaz, eau, fioul), multi-sites et multi-sources (fournisseurs, compteurs, factures, etc.). EMIS permet de suivre l’évolution des coûts énergétiques par site et globalement. Et, sur base de modules, d’obtenir des résultats plus fins. Ainsi, un module spécifique aide l’entreprise à structurer son réseau en fonction de son organisation interne, et ainsi d’accéder à une arborescence aux coûts de tous les sites regroupés selon les besoins, leurs types d’activités, leurs surfaces, etc. Et si EMIS permet de calculer les budgets détaillés en fonction des prévisions de croissance, le logiciel permet aussi -et c’est plus important- de simuler différents scénarii lors de la renégociation des contrats avec les fournisseurs…
EMIS n’est évidemment pas le seul EMS (Energy Management Software). Mais il s’est solidement imposé sur le marché. «A la différence d’autres acteurs, qui s’intéressent davantage à la valeur des données en vue de les commercialiser, nous restons fidèles à notre mission originelle : accompagner nos clients dans l’optimisation énergétique, contribuant ainsi à leur efficacité financière et environnementale, conclut Jean-François Potelle. En ce sens, EMIS est et reste un support, notre véritable valeur étant toujours le conseil de nos experts énergétiques. Dans un marché aussi sensible, aussi changeant, le conseil fera toujours la différence.»