Bitcoin… encore de nombreux obstacles à surmonter !

Le bitcoin ne mobilise toujours pas le consommateur. Il doute. Et, jusqu’ici, il a raison, estime Frederik Mennes, Senior Market & Security Strategy, Vasco Data Security.

A 15 000 USD, le bitcoin suscite des convoitises. La plateforme NiceHash qui fournit un logiciel pour miner des bitcoins a été piratée. C’est le plus récent incident d’une longue série de braquages numériques. Deux piratages en novembre 2017, un autre en septembre. A un cours aussi élevé, rien d’étonnant à ce que les tentatives de braquages numériques se multiplient… Le vol le plus important : 65 millions USD dérobés !

«Aujourd’hui, on peut légitimement se demander si le bitcoin peut devenir à terme un moyen de paiement accepté par tous», questionne Frederik Mennes, Senior Market & Security Strategy, Vasco Data Security. 

En théorie, le bitcoin est un beau système : les paiements électroniques sont effectués sans contrôle central et l’anonymat des utilisateurs est toujours garanti, les achats sont exonérés de taxes, les coûts de transaction sont faibles et les paiements peuvent être effectués de façon mobile. «Toutefois, le bitcoin ne s’est pas développé aussi vite que prévu, poursuit Frederik Mennes. Oui, il y a une dizaine de millions d’utilisateurs dans le monde ! Oui, les volumes de transactions augmentent chaque jour ! Mais le bitcoin aura encore de nombreux obstacles à surmonter avant d’être adopté par le grand public. La question est de savoir si cela se produira un jour.»

Couverture médiatique négative

Le bitcoin fait les gros titres tous les jours, mais souvent de façon négative. Non seulement à cause de son cours imprévisible et de l’investissement potentiellement risqué qu’il représente, mais aussi en raison de son parfum d’illégalité. Le piratage qui a causé la fermeture du site NiceHash pendant 24 heures suite au vol potentiel de 65 millions USD en bitcoins, a accru la méfiance générale. En outre, les attaques de ransomware -dont les victimes doivent payer une rançon en bitcoin- ou les achats sur le marché noir réglés en bitcoin n’améliorent pas la réputation de la crypto-monnaie.

D’ailleurs, cette monnaie est impropre à la plupart des achats légaux car les magasins en ligne comme Bol.com ou Coolblue ne l’acceptent pas. Elle n’est donc pas près d’être adoptée par le commun des mortels, alors même que la compétition fait rage. Les systèmes établis tels que Visa ou MasterCard, mais aussi les systèmes émergents comme Payconiq, Android Pay et Apple Pay, inspirent plus confiance qu’une crypto-monnaie vague pour beaucoup.

Obstacles technologiques

«Le bitcoin n’a pas encore atteint le point d’équilibre entre le confort et la sécurité, estime Frederik Mennes. Par exemple, il n’est pas facile d’obtenir un portefeuille de bitcoins ou d’échanger de l’argent contre des bitcoins. La facilité d’utilisation est cruciale en ligne, car une meilleure alternative est à un clic de souris.»

Autre obstacle pour les consommateurs : la sécurité. Si un paiement erroné a été effectué avec votre carte de crédit -par exemple à cause d’une fraude- votre banque peut l’annuler ou le rembourser. En revanche, une transaction en bitcoin est irrévocable…

Pas offert, pas utilisé

Bien sûr, chaque success story potentielle a de multiples facettes et il ne faut pas regarder les choses sous un seul angle. Et si les commerçants adoptaient massivement le bitcoin ? Dans ce cas, le consommateur suivrait-il, interroge Frederik Mennes. C’est une possibilité, car les avantages du système sont innombrables. Mais si le bitcoin n’est pas offert, il ne peut évidemment pas être utilisé. Presque tous les magasins (en ligne) acceptent MasterCard et Visa, mais les fonctionnalités bitcoin ne sont pas encore disponibles.

«Pour que le bitcoin entre réellement dans notre vie quotidienne, il doit encore relever de nombreux défis dans les domaines de la sécurité, de la technologie et du marketing, conclut Frederik Mennes. N’empêche : le prix du bitcoin vient de dépasser les 15 000 USD. Pour les investisseurs, c’est déjà une mine d’or -non sans risque. Mais le consommateur moyen attendra encore…»