Une dizaine d’opérateurs, dont Proximus Group, tirent la sonnette d’alarme

Les câbles sous-marins jouent un rôle essentiel dans la connectivité, la compétitivité, la préparation à la défense et la stabilité économique de l’Europe. Or, ils n’ont jamais été aussi menacés. Sans investissements nouveaux, nous courrons un vrai danger.

Dans une lettre ouverte, une dizaine d’opérateurs, dont Proximus Global, recommandent aux autorités de l’Union européenne et du Royaume-Uni, ainsi qu’à l’OTAN, de renouveler leur collaboration afin de faire face aux menaces hybrides, notamment les incidents affectant les câbles sous-marins en mer Baltique et en mer du Nord.  

On se rappelle du dernier sabotage en date, les dommages causés en décembre 2024 au câble électrique Estlink-2 reliant la Finlande et l’Estonie. Plus tôt dans l’année, trois câbles sous-marins ont été endommagés en mer Rouge lors d’attaques menées par les Houthis dans la région. Ces câbles s’étendent aujourd’hui sur environ 1,1 million de kilomètres sous l’eau. Et ils assurent environ 95 % des transferts de données et de voix dans le monde, selon la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis.

Plan d’action

Les signataires de la lettre ouverte se disent fermement engagés à contribuer à un dialogue avec la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’OTAN. L’objectif est de mettre en place le plus rapidement un véritable plan d’action pour déployer des technologies de surveillance et de protection.

L’enjeu consiste désormais à garantir un niveau élevé de sécurité et de résilience dans toute l’Europe, en s’appuyant sur les cadres existants tels que la Directive NIS2 et en promouvant les meilleures pratiques, peut-on lire dans la lettre ouverte. « L’ensemble de l’écosystème des câbles sous-marins doit être considéré comme une infrastructure critique ! »

Pour cela, il est essentiel de garantir collectivement le niveau approprié de contrôle de sécurité, de protection et d’investissements dans la résilience. Selon les signataires, les répercussions des dommages causés aux câbles sous-marins s’étendent bien au-delà de l’Europe, affectant potentiellement les infrastructures Internet et électriques mondiales, les communications internationales, les transactions financières et les services critiques dans le monde entier.

Coopération public-privé

« Des approches harmonisées doivent être élaborées pour l’écosystème des câbles sous-marins, visant à aligner les objectifs de sécurité sur la faisabilité opérationnelle ainsi que sur un modèle économique viable, et fondées sur des pratiques exemplaires proportionnées et axées sur les risques, élaborées en étroite concertation avec l’industrie, suggèrent les signataires. Ces pratiques exemplaires en matière de sécurité pourraient être diffusées par le biais des marchés publics, et pourraient être reproduites auprès de partenaires partageant les mêmes valeurs et des alliés de l’OTAN. »

Une coopération public-privé renforcée avec des partenaires de confiance est essentielle pour notre efficacité à gérer les menaces et à développer des stratégies de résilience partagées.