3 milliards EUR sur cinq ans ! Carrefour accélère sa transformation digitale, qui passera notamment par un partenariat majeur avec Meta. La Belgique parmi les pays élus.

Carrefour développera son digital via Meta, anciennement Facebook. «Le partenariat couvrira de nombreux aspects de l’activité de Carrefour, de la communication interne à l’expérience des employés, en passant par la relation client, la publicité numérique et la digitalisation des prospectus, la communication locale et le social commerce», a indiqué le distributeur dans un communiqué. Lequel précise encore : «Meta aidera Carrefour à construire le futur de son environnement mobile.»

Avec la France, la Belgique sera un des neuf pays à profiter rapidement du partenariat.

Tous les services de Meta mis en oeuvre

Dans ce vaste projet -Carrefour investira 3 milliards EUR dans ses activités numériques au cours des cinq prochaines années- WhatsApp et Messenger seront utilisés pour améliorer l’expérience client. Les directeurs de magasin pourront accéder à des outils leur permettant de communiquer auprès de leur zone de chalandise. Les plateformes de Meta seront également utilisées pour la digitalisation des prospectus et l’offre de catalogue en ligne.  

Une «offre commune de ciblage et de mesure des campagnes» sera élaborée par les deux partenaires au sein de Carrefour Links, la plateforme qui gère les publicités des annonceurs tiers sur les sites d’e-commerce de Carrefour.

En outre, Carrefour prévoit de déployer Workplace, la plateforme de travail collaboratif de Meta pour les entreprises, auprès de ses 320 000 employés.

Objectif : tripler ses ventes en ligne d’ici à 2026, pour atteindre 10 milliards EUR. Pour cela, Carrefour mise notamment sur l’essor de la livraison en moins de 15 minutes.Le groupe a déjà noué des partenariats, notamment avec Cajoo et Uber Eats. Enfin, il mise sur le développement du non-alimentaire via les places de marché.

Retail media, l’avenir du marketing

Le géant français veut faire passer la part de clients «omnicanaux» à 30%, contre 11% aujourd’hui. Le défi est stratégique : ces derniers consomment davantage que les clients des seuls magasins physiques. Un client qui achète à la fois en ligne et en magasin recèle une valeur supérieure aux autres, défend Carrefour. Ce qui justifie d’apprécier autrement la rentabilité du commerce en ligne. Aujourd’hui, il consomme 22 % de plus dans tous les canaux de distribution du groupe. Et même 27 % au bout de deux ans. «C’est un élément majeur de transformation de notre business model», se félicite Alexandre Bompard, CEO, Carrefour.

Cet investissement renforcera Carrefour Links. «Le retail media est l’avenir du marketing», estime encore Alexandre Bompard. Ce marché devrait peser 30 milliards EUR dans le monde en 2024.

La digitalisation de cette activité permettra de gagner des clients, d’étendre la palette des services proposés, tandis que l’exploitation des données bancaires permettra de minimiser les risques financiers. Autant de données qui viendront par ailleurs alimenter le «lac de données» de Carrefour.