Collecter les données des satellites, faciliter leur traitement
ACRI-ST, acteur spécialisé dans le domaine de l’observation de la Terre, développe des projets d’hébergement et de valorisation des données transmises par satellites depuis les infrastructures d’EBRC au Luxembourg.
L’observation de la planète au moyen de satellites doit nous permettre de mieux comprendre les phénomènes qui influent sur notre environnement. ACRI-ST, partenaire de l’ESA depuis de nombreuses années, a développé une expertise unique dans le domaine de la conservation des données transmises depuis l’espace en vue de permettre leur traitement futur. «Notre entité est membre du groupe ACRI qui, depuis près de 30 ans, contribue aux développements de missions d’observation de l’environnement terrestre depuis l’espace au moyen de satellites», explique le Dr. Odile Fanton d’Andon, une des quatre fondatrices et directrice générale d‘ACRI. Le groupe a développé les solutions et algorithmes permettant de rendre compte de la réalité terrestre au départ des mesures prises par les satellites. Le groupe a contribué à la mise en œuvre de plusieurs programmes dans le domaine, comme EnviSat ou encore Copernicus.
Parmi la constellation d’entités que compte le groupe ACRI, ACRI-ST a développé une expertise unique dans la conservation des données transmises par les satellites, pour en permettre le traitement et la valorisation grâce à de nouvelles applications. «A travers ces programmes d’observation, nous recevons sur terre des quantités de données massives, qu’il faut pouvoir récupérer et conserver. Ces données, qui témoignent chronologiquement de l’évolution de l’état de notre planète, sont particulièrement importantes pour l’humanité. Leur analyse dans le temps doit nous permettre, ainsi qu’aux générations futures, de mieux comprendre notre environnement et les changements qui s’y opèrent, poursuit Odile Fanton D’Andon. ACRI-ST a développé des approches et des technologies adaptées pour conserver un volume croissant de données et faciliter leur exploitation dans le temps.»
Un environnement de stockage performant
Cette société européenne à la pointe dans son domaine et ayant le monde comme terrain de jeu, a choisi le Luxembourg pour mener ses activités de conservation et de mise à disposition des données. La filiale du groupe ACRI a notamment développé un partenariat avec EBRC pour assurer l’hébergement et la sécurisation de ces données précieuses. «C’est un enjeu majeur et complexe à la fois dans la mesure où il faut pouvoir garantir l’accès à cette donnée. Luxembourg, qui peut se prévaloir d’être un des pays les plus neutres et stables à l’échelle de l’Union européenne, est extrêmement bien connecté à l’international. En outre, avec la présence de SES, mais aussi d’infrastructures IT de haut niveau opérées par EBRC, le pays présente un réel attrait pour développer ce genre d’activités», poursuit la dirigeante.
Auprès d’EBRC, ACRI-ST a trouvé un partenaire solide, qui présente le plus haut niveau de certification et apporte une réponse à ses besoins spécifiques en IT. «Il nous fallait un haut niveau de services, pour pouvoir accueillir 24h/7, d’importantes quantités de données dans un environnement sécurisé. Il est essentiel pour nous de pouvoir garantir l’intégrité de l’information récoltée. L’autre enjeu réside dans l’accès à ces données, dans le cadre de projets de recherche, par exemple. En accueillant notre technologie de conservation au sein de son environnement cloud, EBRC nous a permis de mettre en œuvre un environnement de stockage de la donnée particulièrement performant.»
2 PB de données en six mois !
Aujourd’hui, ACRI-ST et EBRC, à travers le programme EODAS (Earth Observation Data Archiving Services) de l’ESA, archivent au cœur d’un Data Centre situé à Betzdorf les volumes de données conséquents transmis par des satellites depuis maintenant quelques mois dans le cadre du programme Copernicus. «Ces données sont très variées et massives. Leur volume croit rapidement. En 6 mois, plus de 2 pétabytes de données ont déjà été collectés et archivés. Et ce chiffre va aller croissant, pour rapidement atteindre 8 pétabytes de données dans les mois à venir», assure Odile Fanton d’Andon. Si ces données servent les projets de recherche de l’Agence Spatiale Européenne, elles pourraient aussi être mises à disposition de parties tierces, désireuses de les valoriser.
Le projet européen DIAS (Data and Information Access Services), vise la mise à disposition de cette collection de données d’observation environnementale à des acteurs désireux de la valoriser. Un appel a été lancé. Bien positionnée, dans la mesure où elle dispose de la donnée et en maîtrisent le traitement, ACRI, en partenariat avec EBRC, espère pouvoir proposer ce service à l’avenir. «Il y a une belle opportunité pour le Luxembourg à travers ce projet, assure Odile Fanton d’Andon. En capitalisant sur ce qui existe, avec la donnée déjà présente et notre capacité à la restituer en fonction des besoins, nous pourrions renforcer la position du Luxembourg comme hub pour la gestion de l’information sensible.»
Vers un HPC européen
Au-delà, ACRI-ST et EBRC pensent qu’un tel projet au Luxembourg est de nature à attirer d’autres acteurs du domaine de l’Observation de la Terre. «Si la donnée peut être distribuée à travers l’Europe et le monde au départ du Luxembourg, ceux qui voudront traiter de grandes quantités de données auront tout intérêt à être proches de la source. Or, une grande partie des données de cette collection se constitue actuellement au Luxembourg», poursuit la dirigeante d’ACRI-ST. L’analyse de ces données donnera lieu à de nouveaux projets de recherche et, au-delà, à la naissance de nouvelles applications. Un nouvel écosystème pourrait naître autour de ces données et de leur valorisation. C’est du moins le pari que font ACRI-ST et EBRC. Demain, cet écosystème pourrait être encore renforcé avec la présence d’un HPC au Luxembourg.