Quelles compétences pour la quatrième révolution industrielle ?
La quatrième révolution industrielle sacrifiera-t-elle de nombreux emplois… remplacés par des robots ou l’intelligence artificielle ? Pour Philippe Dullaert, CFO, Hays Belgium, l’inverse pourrait tout aussi être vrai.
Quelles compétences pour la quatrième révolution industrielle ? Les progrès technologiques changent et façonnent sans cesse le monde actuel. Ce constat nous amène à envisager leurs retombées potentielles sur les travailleurs, à l’heure où l’automatisation de la main-d’œuvre semble toucher certaines fonctions. Mais face à l’émergence de nouvelles technologies qui modifient nos modes de travail, de nouvelles opportunités intéressantes pourraient s’ouvrir à ceux qui ont des compétences en technologie numérique, une branche dont certaines fonctions évoluent également.
«Lors de chaque nouvelle révolution industrielle, on observe un changement des types d’emplois au sein des secteurs concernés, commente Philippe Dullaert, CFO, Hays Belgium. On peut s’attendre à ce que certaines fonctions disparaissent… mais, d’un autre côté, il y aura une demande de nouveaux rôles indispensables à la gestion de la technologie récente. Et ceux qui ont des compétences en technologie numérique seront très demandés et pourraient bien cueillir les fruits de cette révolution !»
Philippe Dullaert expose quelques implications possibles pour le secteur du recrutement numérique :
> Les développeurs qui maîtrisent l’IA seront très demandés – «Les entreprises voudront des développeurs à la fois compétents pour le volet technique de leur fonction et capables de repérer les opportunités commerciales au sens large. Les candidats les plus recherchés seront donc ceux qui sauront concevoir sur mesure des applications d’IA, au bénéfice des entreprises et de leurs processus.»
> Une demande croissante de collaborateurs de projets numériques –
«Les Product Owners/Managers, Channel Managers et autres collaborateurs hautement qualifiés de ce genre seront eux aussi très demandés. Les projets d’IA seront très probablement exécutés selon la méthodologie Agile, ce qui augmentera la demande de collaborateurs disposant de l’expérience requise à cet effet.»
> L’industrie technologique recourt de plus en plus à l’IA et à l’automatisation – «Les entreprises technologiques profitent déjà des avantages de l’IA et de l’automatisation, surtout celles qui opèrent dans des secteurs comme l’IoT (Internet des objets), le big data et la Fintech. Ici aussi, le résultat en est un accroissement de la demande de candidats qui maîtrisent ces technologies.»
> Une industrie technologique fortement sollicitée pour la fourniture de solutions directement exploitables – «Les entreprises cherchant à améliorer leur efficacité par l’IA ou l’apprentissage automatique attendront de l’industrie technologique qu’elle apporte des solutions adaptées activement et rapidement. Une demande qui créera un terrain propice au développement.»
> Le défi de la recherche et de la rétention des grands talents – «Sur ce marché à court de compétences, les entreprises ont déjà du mal à attirer et retenir les meilleurs talents. Pour cette quatrième révolution industrielle, il faudra redoubler d’efforts pour recruter les futures générations et s’assurer un vivier de talents à l’avenir.»
> La naissance de nouvelles branches – «Beaucoup de métiers qui n’existaient pas dix, voire cinq ans auparavant sont aujourd’hui une réalité. La marche du progrès technologique étant continue, nous devons nous préparer à la création de nouveaux rôles et même de nouvelles branches, et veiller à avoir des talents dotés des compétences requises.»
> La cybersécurité deviendra un axe majeur – «Dans le contexte de la numérisation croissante du lieu de travail, les entreprises devront s’assurer que leur cybersécurité est capable de faire face à la moindre attaque potentielle. Disposer des compétences et de l’expérience nécessaires à cet effet sera donc incontournable.»
> Une augmentation du recrutement du côté des start-up – «Toutes les start-up à croissance exponentielle auront besoin de collaborateurs hautement qualifiés. Et elles devront les recruter rapidement, à mesure qu’elles envisagent de capitaliser sur leur croissance. Une bonne nouvelle pour les fournisseurs dont la flexibilité sera attrayante.»
Le CFO de Hays Belgium termine sur ces mots : «Il importe que les entreprises suivent le rythme de la demande qu’entraînera la quatrième révolution industrielle sans que cela n’impacte négativement leurs ressources humaines existantes. Cela implique dès lors d’améliorer les compétences des collaborateurs en place et d’explorer une réglementation potentielle afin de protéger les travailleurs.»