Comment réagissez-vous face à la crise sanitaire du moment ? Pour Yves Colinet, de Micropole, les relations interpersonnelles feront la différence.

° Le 16 mars, notre pays entrait en phase de confinement. Depuis, comment gérez-vous cette conséquence inédite à la crise sanitaire ?

Je la gère depuis une chambre au premier étage de la maison, petit bureau aménagé voici huit ans ! Et là, télétravail généralisé pour l’ensemble du personnel de Micropole Belgique. Pour ma part, en tant que Managing Director, cela réclame plus de suivi, plus d’anticipation surtout. Chaque réunion en vidéoconférence, en particulier, requiert en effet plus de préparation. En revanche, et c’est là le bénéfice, l’équipe est plus facile à joindre, plus disponible. Les journées sont mieux rythmées, globalement plus efficaces.

° Le confinement ne serait donc pas contraignant ?

Pour le moment, on s’adapte à la situation. Qu’en sera-t-il plus tard, à supposer que cette séquence de confinement s’éternise ? Je n’en sais rien. Et, pour tout dire, je ne m’en préoccupe pas. L’activité a été préservée, les projets suivent leur cours. Que ce soit avec mes collaborateurs ou avec les clients, j’ai la sensation d’aller plus rapidement à l’essentiel. L’engagement est plus grand. D’un point de vue purement opérationnel, c’est bien. Ceci dit, je conçois que l’opérationnel n’est pas tout, il a ses limites. Le contact personnel va certainement nous manquer à un moment ou un autre…

Un véritable partage, plus de confiance

° Les relations humaines ont-elles déjà changé ?

Oui. Je ressens plus d’écoute, plus de bienveillance. Sans nécessairement entrer dans l’intimité de l’autre, en particulier des clients, il y a un véritable partage. On s’inquiète de leur santé, de leurs contraintes, de l’organisation de la vie dans le confinement… Cet événement touche à notre intégrité physique, on ressent nettement le besoin de se serrer les coudes. De s’entraider.

Plus de compréhension aussi. Plus de confiance, surtout. Cette dernière valeur revient au sommet. On est en train de renouer avec l’essentiel… On s’appelle, on se dit les choses. On ne tergiverse pas, on avance. Jamais les relations interpersonnelles n’ont été aussi importantes.

Le télétravail ne sera plus l’exception

° Concrètement, comment cela se passe-t-il ?

J’ai eu, c’est un exemple parmi d’autres, une mission approuvée et menée à bien pour un client sans avoir pu présenter le consultant, en l’occurrence un britannique, travaillant de chez lui à Birmingham. Le contact a été établi par Skype. Très vite, la confiance s’est installée au bout de quelques discussions en ligne. J’ai ressenti, de part et d’autre, la volonté de rapidement passer à l’action. Et délivrer. C’est aujourd’hui chose faite, pour la plus grande satisfaction du client. Avant, on n’aurait jamais osé…

On va garder des traces de ça. Et c’est très bien. Potentiellement, le télétravail ne va plus être l’exception, mais une ressource de base. Une réunion physique qui prenait deux bonnes heures est désormais réduite de moitié, on va tout de suite à l’essentiel, l’agenda est suivi scrupuleusement.

° Et sur le plan émotionnel, comment réagissent les équipes ?

Nous sommes plus à l’écoute des uns et des autres. Un groupe WhatsApp a été créé. L’ambition est d’entretenir notre unité, cela à travers des commentaires, les anecdotes, les blagues. Cette page est une invitation à dire, à s’exprimer. A montrer, aussi, comment on vit désormais… Au regard de cette première semaine de confinement, je suis impressionné par notre capacité d’adaptation. Elle est insoupçonnable !