Le remote comme issue à la crise sanitaire du moment ? Beelance en est persuadé. Sous conditions, toutefois. Explications de Laurent-Philipe Ham, CEO.

° Le 16 mars, notre pays entrait en phase de confinement. Comment, concrètement, avez-vous abordé cette crise inédite ?

Sereinement… tout en prenant conscience d’un changement profond ! A travers Beelance, la plate-forme qui connecte les entreprises aux freelances du monde digital, nous sommes aux premières loges.

Premier constat quasi immédiat : une baisse du nombre de missions de l’ordre de 10 %… Rien de grave, notre secteur est préservé. Ce sont, selon les observations recueillies sur la plate-forme, les entreprises de services qui freinent. Ce qui n’est pas une surprise : elles sont en première ligne. Le marché a peur. Et, part conséquent, se rétracte. Les clients de ces sociétés de services se replient sur l’essentiel, capitalisant sur leurs propres ressources.

° Moins de missions, moins de freelances aussi ?

Non, de nouvelles tendances se profilent. Tout aussi vite, d’ailleurs. Beelance accueille d’autres entreprises, tous secteurs confondus, majoritairement de petites taille, en quête elles aussi de ressources qu’elles n’ont pas. Et de se tourner naturellement vers le remote. Sans, toutefois, en connaitre tous les ressorts…

Tout le monde en remote !

Parallèlement, et c’est très positif pour nous, Beelance enregistre un doublement des demandes de freelances, au rythme d’une soixantaine d’inscriptions par jour. Nous les sentons plus déterminés que jamais. Leurs profils sont exhaustifs; ils cherchent à se rendre plus visibles.

° Comment s’opère ce regain d’intérêt ? Qu’est-ce qui le caractérise ?

D’une manière générale, nous enregistrons davantage de questions sur la plateforme, tant des entreprises que des freelances, lesquelles traduisent des signes d’inquiétude. Oui au remote, bien sûr. Mais comment faire ? Comment le mettre en pratique ? Comment motiver les équipes ? Autant de questions légitimes. Qui sont aussi les nôtres, chez Beelance. Tout le monde, aujourd’hui, est en remote !

Finalement, toutes les entreprises se retrouvent confrontées aux mêmes réalités. Plus encore à la même urgence… Beelance n’y échappe pas. Il a fallu repenser l’organisation du travail. Rompre avec les habitudes, adopter de nouveaux outils. C’est ainsi que nous avons mis en oeuvre Clubhouse, une plate-forme de planification et de travail en équipe. Il est fondamental, aujourd’hui, de voir comment assigner des tâches, gérer et mesurer l’efficacité des équipes en temps réel, mais aussi vérifier les objectifs…

Anxiogène

° N’est-ce pas là une nouvelle forme de stress ?

Potentiellement, oui. Il y a danger à ne voir que le travail. Le confinement impose de nouveaux modes relationnels. Apéro, séances de gym… Il n’y a pas que le travail ! A nous de créer ces moments de détente, de partage. C’est même indispensable dans le contexte quelque peu anxiogène que vous vivons.

C’est pourquoi nous organisons un webinar (https://bit.ly/39sqrGu )sur cette thématique. Et invitons, vendredi 3 avril à 13:30, tant nos clients que toutes les organisations intéressées à réfléchir autour d’une question on ne peut plus d’actualité : ‘100% Remote, une opportunité pour le travail d’équipe ?’

Une culture de résultat

° Pourquoi ce point d’interrogation ?

Le remote pose de vraies questions, il conduit au management par objectifs, basé sur la confiance et le contrôle a posteriori. Autrement dit, c’est l’occasion de passer d’une culture du présentéisme à une culture du résultat. Plutôt que surveiller le temps passé, l’idée est de poser des objectifs et de travailler sur des attendus… La façon de diriger, aussi, va changer. Les plus organisés seront les mieux lotis. Moi, qui suis plutôt intuitif, je dois faire un effort : clarifier davantage. J’apprends beaucoup sur moi-même en cette période !