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COVID-19, ce tournant pour la technologie
Le COVID-19 entraîne l’une des plus grandes poussées d’investissement technologique de l’histoire. Un tournant, assure KPMG et Harvey Nash (*).
Un tournant, pas moins. L’écart entre les organisations qui mènent leur stratégie grâce à la technologie et celles qui ne le font pas s’est sensiblement creusé. Le COVID-19 est passé par là. En Belgique, les investissements se sont concentrés sur les implémentations à petite échelle de l’AI et du ML (45 %), du SaaS (36 %) et de l’automatisation intelligente (27 %), sans oublier le cloud distribué (18 %).
Alors que les entreprises commençaient à ressentir l’effet du COVID-19, les responsables informatiques du monde ont dépensé plus que leur augmentation annuelle de budget en seulement trois mois, révèle l’enquête Harvey Nash / KPMG CIO 2020 -la plus grande enquête sur le leadership technologique au monde. En Belgique, aussi.
Le travail à distance… durera
Investir, plus que jamais. Le SaaS, en particulier, est le grand gagnant. Les implémentations à grande échelle en Belgique ont presque doublé depuis le début des mesures COVID-19. Un vrai tournant, elles sont passées de 17 % en mars 2020 à 29 % en août 2020. Mais est-ce vraiment une surprise ?
Cette évolution s’inscrit dans l’explosion du travail à distance. Lequel, on l’a compris, est là pour durer. 95 % des responsables informatiques ont transféré une partie importante de leur personnel vers le travail à distance. Significatif : 47 % s’attendent à ce que plus de la moitié de leurs employés travaillent dorénavant à domicile !
Qui dit SaaS, dit cloud. Après l’investissement dans la sécurité et la confidentialité (51 %), l’expérience et l’engagement client (49 %), l’infrastructure et le cloud ont été les deuxième et troisième investissements technologiques les plus importants pendant la pandémie.
Un tournant dans les priorités
Pour 51 % des leaders informatiques belges, le COVID-19 a accéléré la transformation numérique et l’adoption des technologies émergentes.
Avant les mesures COVID-19 en Belgique, les priorités du conseil d’administration étaient, respectivement, l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, l’amélioration de l’engagement client, le développement de nouveaux produits et services, l’obtention d’informations exploitables à partir des données et la fourniture des performances informatiques stables et cohérentes.
Après les mesures COVID-19 en Belgique, l’ordre a changé. Désormais : amélioration de l’engagement client, amélioration de l’efficacité opérationnelle, amélioration de l’agilité et de la rapidité de mise sur le marché. Suivent la quête de performances informatiques stables et cohérentes.
Plus l’habilitation de la main-d’œuvre. Au cours des années précédentes, c’était une priorité intermédiaire pour les leaders technologiques. Aujourd’hui, elle figure dans le top cinq, poussée, il est vrai, par le passage en masse au travail à distance.
Le manque -criant- de compétences
Mais comment faire, comment réaliser ? Avant le COVID-19, les pénuries de compétences en 2020 restaient proches d’un niveau record. Aujourd’hui, outre l’architecture d’entreprise (26 %), les compétences technologiques les plus rares sont la cybersécurité (23 %), l’architecture technique (23 %), la stratégie informatique (20 %) et l’analyse avancée (14 %).
Notons ici l’importance de la cybersécurité. En Belgique, a chiffré KPMG, la cybersécurité est désormais la deuxième compétence technologique la plus «demandée» (11 %) après l’architecture d’entreprise (12 %), alors qu’elle est la première compétence demandée au niveau mondial dans un contexte de pénurie de professionnels qualifiés.
25 % des responsables informatiques rapportent que leur entreprise a subi plus de cyber-attaques. Plus d’un tiers de ces attaques provenaient du phishing (42 %) et près d’un quart des logiciels malveillants (23 %), ce qui suggère que le passage massif au travail à domicile a accru l’exposition des employés.
Faire plus avec moins
Les budgets suivront-ils ? La question gêne. Bien que les dépenses en technologie aient augmenté de façon spectaculaire pendant la pandémie, l’enquête a révélé que les budgets technologiques seront plus sollicités au cours de l’année à venir. Avant les mesures COVID-19, près de la moitié (45 %) des responsables informatiques s’attendaient à une augmentation du budget au cours des 12 prochains mois, mais pendant la pandémie, ce nombre est tombé à 38 %.
Il faudra donc se résoudre à faire plus avec moins. On n’est proche de la quadrature du cercle, selon Anthony Van De Ven, Partner-Technology Advisory, KPMG Belgium. «La pandémie a mis en évidence une fracture numérique croissante et accéléré davantage la transformation numérique. Pendant ce temps, les priorités du conseil d’administration sont restées les mêmes : l’amélioration de l’efficacité opérationnelle et de l’engagement client est toujours une priorité pour tous les leaders technologiques.»
Guerre des talents
Le problème est humain. «Dans un monde où l’emplacement s’est dissous, où le bureau comprend désormais la table de la cuisine et où plus de 80 % des responsables informatiques sont préoccupés par la santé mentale de leurs équipes, les organisations devront reformuler l’offre de leurs employés pour attirer et retenir les talents pour les soutenir pendant la pandémie et au-delà», avance Ronny Lommelen, General Manager, Harvey Nash Belgium.
La guerre des talents n’en sera que plus dure. Le lieu de travail et le travail à distance est devenu l’un des quatre facteurs les plus importants pour engager et retenir les talents technologiques clés. Les dirigeants doivent repenser la façon dont ils attirent et engagent leurs employés dans un monde où l’emplacement physique n’est plus un atout majeur. Un tournant, c’est sûr.
(*) Dans sa 22e année, l’enquête Harvey Nash / KPMG CIO 2020 est la plus grande enquête sur le leadership informatique au monde en termes de nombre de répondants. L’enquête auprès de plus de 4.200 CIO et chefs de file technologiques dans les organisations avec une dépense technologique combinée de plus de 250 milliards USD, a eu lieu en deux impulsions -une avant COVID-19 (commençant le 17 décembre 2019) et une durant la pandémie (5 juin – 10 août 2020)- à travers 108 pays. L’étude complète : www.hnkpmgciosurvey.com