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Cyber-attaques, conflits physiques
Plus dur, demain, sera le monde, pronostique Gartner à travers ses dernières prévisions stratégiques. Et d’évoquer de possibles conflits physiques…
« La leçon de la pandémie a été de s’attendre à l’inattendu et d’être prêt à évoluer dans plusieurs directions stratégiques à la fois », observe Daryl Plummer, Distinguished Research VP, Gartner. A l’entendre, on se dirige vers un monde numérique plus dur. Avec des conflits physiques.
« La résilience, les opportunités et les risques ont toujours fait partie d’une bonne stratégie commerciale, mais aujourd’hui ces problèmes prennent un nouveau sens. Les prévisions de cette année illustrent comment la résilience doit être construite de manière non plus traditionnelle, tandis que les risques doivent être considérés avec un sentiment d’urgence plus grand que jamais. »
Vers des attaques physiques
Pour la première fois, Gartner parle de guerre. De guerre militaire, s’entend. D’ici 2024, prévoient ses analystes, une cyberattaque endommagera tellement les infrastructures critiques qu’un membre du G20 rendra la pareille par des conflits physiques.
Les cyberattaques ont historiquement été traitées par les nations comme un crime, non comme une guerre. Ce ne sera plus le cas, craint Daryl Plummer. Alors que les pertes produites par les récentes attaques à grande échelle visant les infrastructures critiques ont atteint des niveaux sans précédent, certains gouvernements se préparent à la cyber-guerre via des unités de cyberdéfense dédiées.
« À court terme, les entreprises continueront d’assumer la responsabilité première de se défendre contre les cyberattaques. Mais il est clair qu’elles ne pourront servir plus longtemps de ‘première ligne de défense’. Aussi, demain, les attaques -de plus en plus sévères- entraîneront une implication militaire, dissuadant finalement les acteurs non étatiques de cibler les infrastructures critiques. »
Riposte des consommateurs
D’ici 2024, 40 % des consommateurs tromperont les mesures de suivi des comportements pour dévaluer intentionnellement les données personnelles collectées à leur sujet, ce qui les rendra difficiles à monétiser.
Les consommateurs sont de plus en plus conscients de la valeur que les entreprises tirent de leurs données personnelles et de la puissance de ces données lorsqu’elles sont utilisées via des algorithmes de recommandation pour manipuler le comportement. En réponse, certains tentent de saper ces méthodes de suivi. Par exemple en partageant de faux détails ou en cliquant sur des publicités qui ne les intéressent pas, entre autres tactiques.
« En manipulant des algorithmes et en gâchant des bases de données, les consommateurs défient l’adage ‘si vous n’êtes pas un client, vous êtes le produit’, commente Daryl Plummer. Qu’ils soient motivés par des problèmes de confidentialité et de sécurité, l’exposition à la désinformation ou le désir de gain monétaire personnel, les consommateurs visent à dévaluer les données comportementales sur lesquelles les entreprises se sont fondées. »
Seuls, les bons clients…
D’ici 2025, 75 % des entreprises «romperont» avec les clients les moins bien adaptés, car le coût de leur fidélisation éclipse les coûts d’acquisition des bons clients.
Les organisations excluent souvent les clients mal adaptés des pipelines de vente, mais peu les identifient de manière proactive et leur disent au revoir après avoir acheté un produit ou un service. Pourtant, garder un client mal adapté peut être coûteux, à la fois en termes de temps passé à le satisfaire ainsi qu’en termes de coûts d’opportunité, de dégradation de la marque et d’érosion des bénéfices à long terme qui peuvent survenir.