Cybersecurity
Governance, Resilience, IAM, PAM, DLP, SIEM, SOC
Cyber, des métiers mal perçus
Des métiers fort demandés, mais… Il existe de nombreux préjugés sur la cybersécurité et les perceptions sont différentes entre les professionnels du domaine et les étudiants en formation.
Forte demande, des métiers en situation de pénurie… Derrière l’attractivité – qui ne se dément pas – des postes à pourvoir et des missions proposées, les retours du « terrain » sont cependant un peu moins enthousiastes. Dans la dernière version de son Observatoire des métiers « L’attractivité et la représentation des métiers de la cybersécurité vues par les professionnels », l’ANSSI (France) tente d’apporter un regard sans concession, s’éloigner des stéréotypes.
Premier constat, une forte demande. Plus de 95 % des professionnels de la cybersécurité ayant répondu à cette enquête déclarent (en sélectionnant « plutôt d’accord » ou « tout à fait d’accord » avec les propositions suivantes) que le domaine est d’importance majeure, créateur d’emploi, en évolution permanente, et qu’il propose des métiers d’avenir.
Les réponses sont cependant légèrement plus mitigées lorsqu’on se concentre uniquement sur les professionnels « tout à fait d’accord » avec ces propositions. Ils sont 82 % à affirmer avec une certitude totale que le domaine est d’importance majeure. 63 % d’entre eux sont « tout à fait d’accord » pour déclarer que le domaine est en évolution permanente. Les chiffres tombent à 54 % lorsqu’il s’agit d’affirmer que le secteur offre de réelles opportunités de carrière. Et ils ne sont plus que 50 % à être complètement convaincus qu’il propose une large diversité de métiers.
Des problèmes de reconnaissance sociale
Concernant la reconnaissance sociale et les conditions de travail, les résultats sont beaucoup moins enthousiastes : les professionnels ne sont que 88 % à affirmer (42 % seulement le disent « tout à fait ») que la cybersécurité propose des salaires attractifs, que 63 % (21 % le disent « tout à fait ») à déclarer que le domaine est reconnu ou valorisé socialement et que 41 % (seulement 9 % sélectionnent « tout à fait ») à penser qu’il permet de concilier la vie professionnelle et la vie privée.
Ces résultats suggèrent donc un chemin encore important à faire sur ces sujets dans ce domaine : valoriser les métiers de la cybersécurité et mieux permettre aux professionnels exerçant ces métiers de concilier leur vie professionnelle et leur vie privée.
Côté étudiants, si 66 % d’entre eux estiment que le secteur est valorisé et reconnu socialement (pour les étudiants en cursus informatique et cybersécurité), ils ne sont que 52 % en cursus autres qu’informatique et cybersécurité à le penser. Les étudiants en cybersécurité ont par ailleurs une vision plus « positive » de la réalité que les professionnels concernant la conciliation entre vie privée et vie professionnelle.
Cybersécurité et stéréotypes
Il existe de nombreux préjugés sur la cybersécurité et les perceptions sont différentes entre les professionnels du domaine et les étudiants en formation. À titre d’exemple, 30 % des professionnels déclarent que le qualificatif « solitaire » s’associe bien aux métiers de la cybersécurité, contre 44 % des étudiants en cursus informatique et près de 66 % des étudiants en cursus « hors numérique ». De même, si 80 % des professionnels estiment que l’exercice des métiers requière un fort relationnel, ils ne sont que 62 % des jeunes en formation « cyber » à le penser, que 48 % pour les jeunes en formation « informatique » et seulement 24 % pour ceux suivant un cursus « hors numérique ».
Si les publics en formation pensent que la cybersécurité n’est exercée majoritairement que par des personnels très qualifiés dans ce domaine (à plus de 83 % toutes disciplines de formations confondues), les professionnels ne sont d’accord avec cette proposition qu’à 65 %. De même s’ils sont plus de 60 % des publics en formation à penser que les métiers de ce domaine sont majoritairement exercés par des jeunes, ils ne sont que 36 % parmi les professionnels à le déclarer. Le même type de décalage est notable entre les professionnels déclarant que le domaine est ouvert à la reconversion professionnelle (64 %) et les publics en formation (autour de 48% pour les cursus non numériques).
Développer l’attractivité des métiers de la cybersécurité…
Si on demande aux professionnels s’ils conseilleraient à une personne de se diriger vers les métiers de la cybersécurité, la réponse est sans appel : oui, à 95 % ! Ce résultat est un signal fort de la part des personnes en activité dans ce secteur. Il montre en effet que les professionnels sont épanouis et satisfaits de leur cadre de travail ainsi que des missions dans lesquelles ils s’investissent. Parmi l’ensemble des répondants à l’enquête, 5 % d’entre eux ne conseilleraient pas de se diriger vers la cybersécurité. Les raisons évoquées sont les suivantes : manque de moyens pour mener à bien ses missions, travail trop stressant, ou encore travail peu valorisé au sein de l’entreprise.
Enfin, à la question ouverte de quelles actions mettre en place pour attirer les jeunes vers le domaine de la cybersécurité, les professionnels ont fait près de 1500 propositions, structurées autour de trois axes : améliorer la communication autour de ce secteur, mieux structurer la filière métier et améliorer les conditions de travail.