Difficile de se risquer seul dans un projet IoT
L’IoT ouvre de nouvelles portes. De là, selon Fujitsu, l’importance à bien préparer le projet, d’autant qu’il fait intervenir de multiplies technologies.
Exploiter l’IoT peut amener à redéfinir les modèles de gestion internes et intersectoriels, révéler de nouveaux niveaux d’informations exploitables, en rendant l’innovation en matière de produits et de services possible et en améliorant l’efficacité des processus opérationnels. L’IoT ouvre de nouvelles portes. De là, l’importance à bien mener le projet.
«Avec, au départ, le besoin d’unifier un ensemble disparate d’appareils, de flux de données et de processus, les projets IoT entraînent les entreprises à explorer des horizons inconnus, à acquérir des nouvelles compétences et à changer leurs méthodologies pour procéder étape par étape. Est-ce de leur ressort ?», questionne Ronan Trébaol, Business Development Director Europe, IoT & Innovation, Fujitsu.
S’y risquer seul ? Difficile. Une offre technologique IoT comprend le matériel, les applications de périphérie et le cloud, l’intégration système, la gestion des réseaux et de la connectivité, le stockage et l’analyse des données, la sécurité, la logique métier et les applications relatives aux interactions. C’est beaucoup ! «Prêt-à-porter ou haute couture, questionne Ronan Trébaol. Pour nos clients, nous préconisons les solutions pré-packagées, réalistes en termes de ressources et de timing.»
De quoi parle-t-on exactement ? S’agit-il d’optimiser la production, de faire des économies sur les process en traçant mieux les flux, faire de la maintenance prédictive ou de construire de nouveaux services pour les clients finaux à partir de la donné collectée ? Le spectre est large.
«Le point de départ, c’est le métier, pas la technologie, assène Ronan Trébaol. Le projet doit être inscrit dans le cadre d’une transformation numérique, pas sous le prisme technologique. Intéressons-nous prioritairement aux données à valoriser -orientées par les métiers. Quand l’IT porte le projet, c’est plus compliqué…»
L’IoT repose sur une longue chaîne de valeur. Laquelle débute avec des composants, tels que des processeurs, modules, systèmes d’exploitation et logiciels de sécurité. Ces composants vont permettre de créer des cartes qui, au final, équipent les objets commercialisés. Place, ensuite, à l’intégrateur qui va transformer ces objets en solutions répondant aux besoins spécifiques d’un secteur d’activité grâce à des applications et outils d’analyse des données. Les services réseau connectent les objets et les services cloud, qui utilisent ces logiciels d’analyse et applications pour transformer les données brutes en informations exploitables.
Données de vitesse, température, distance ou encore de pression : tout part du capteur. La connectivité suit. Une multitude de réseaux sont disponibles pour répondre aux différents usages : BLE, NFC, RFID, Wi-Fi, Bluetooth… Avec LoRa et Sigfox, on passe à la vitesse supérieure : connectivité bas débit, faible fréquence, longue portée, peu consommatrice en énergie, bidirectionnel… Ces réseaux ont l’avantage d’être bien moins chers que les réseaux cellulaires. Mais remonter la donnée brute ne suffit pas. La vraie valeur est dans la transformation de cette donnée en information intelligente. De là, le recours aux algorithmes. «C’est clairement la qualité de l’analyse qui va être faite de cette donnée qui déterminera le degré de succès d’un projet IoT», insiste Ronan Trébaol.
Fort d’une longue expérience dans le M2M, Fujitsu emboite aujourd’hui sur l’IoT. Et opère à trois niveaux : conseil, dans la mise en place de business models adaptés, la formation et l’accompagnement au changement; technologie en proposant une expertise IoT (intelligence embarquée, capteurs, connectivité, plateformes) associée à tous les autres leviers de la transformation digitale; industrialisation, en apportant un savoir-faire et une organisation sur toutes les phases de réalisation d’un objet connecté (design, prototypage, pré-industrialisation et industrialisation).
«On pense conception et déploiement, en oubliant la gestion qui s’étalera au fil du temps, alors qu’une solution IoT est appelée à vivre dix ou quinze ans. Qui la fera évoluer ? Qui, aussi, la sécurisera ? Plus les appareils IoT déployés sont nombreux, plus les problèmes de sécurité latents se multiplieront», insiste encore Ronan Trébaol. «Latents» est ici le terme clé. Parfois, les vulnérabilités sont moins importantes, peu connues, voire très localisées, ce qui peut affecter aussi bien un démarreur de véhicule automobile qu’un dispositif de surveillance de domicile.
«Ce qui se profile à l’horizon surtout, c’est une vulnérabilité de sécurité globale, avec une vague de rappels produits sans précédent pouvant aller à la catastrophe économique pour les entreprises, prévient Ronan Trébaol. Celles qui seront dotées d’un cycle de vie de développement logiciel sécurisé, transparent, clair et facile à vérifier traverseront la tempête sans dommage. Les autres risquent fort de ne pas résister à la tourmente…»
Fujitsu propose un service complet, sur toute la chaîne de valeur
Les projets se multiplient. Ainsi, pour un hôpital des Pays-Bas, Fujitsu permet au personnel de suivre l’état de patients au départ de la collecte en temps réel, via des capteurs physiques et d’ambiance, les données de santé des patients (ECG, pression sanguine, données respiratoires et du sommeil…).
A travers son entité Ubiquitous IoT, Fujitsu travaille sur divers projets. Comme ce capteur qu’on vient accrocher à l’oreille pour détecter les états de somnolence, trahis par les variations de rythme cardiaque. Un dispositif dédié aux chauffeurs-routiers afin de prévenir les accidents. «Actuellement, nous menons trois projets de lutte contre la somnolence au volant avec des transporteurs afin de tester la pertinence de la solution, explique Ronan Trébaol. Ces capteurs peuvent être utilisés de façon autonome, une vibration avertissant le chauffeur quand il dépasse un seuil d’alerte attestant de l’entrée dans une phase de somnolence ou couplés à de la transmission de données. Dans ce cas, on peut associer l’alerte des chauffeurs à une approche big data.»
D’autres dispositifs sont en cours de tests, comme un boîtier de sécurité des travailleurs, un tag de localisation par exemple pour des lits médicalisés ou un casque de réalité augmentée adapté aux environnements industriels, notamment pour du mentorat. Autant de capteurs qui exploitent les technologies que le Japonais a mis au point pour ses smartphones ainsi que des travaux sortant de ses laboratoires. «La détection de somnolence à partir des variations du rythme cardiaque est ainsi le fruit de cinq années de travaux dans nos laboratoires, démarrant par de la recherche fondamentale. C’est un bon exemple de synergie entre le travail de nos labs et les entités commerciales du groupe», observe Ronan Trébaol.
Fujitsu propose un service complet, sur toute la chaîne de valeur. «Nous proposons l’algorithmie, la plate-forme cloud via un partenariat avec Microsoft Azure ou notre offre Fujitsu MetaArc, les capteurs, chipset y compris, et le prototype de l’application. L’intégration dans le système d’information du client peut ensuite être prise en charge par nos équipes services. Nous pouvons intervenir sur toute la chaîne de valeur.
Pour Ronan Trébaol, il faut distinguer deux types de projets : les projets exclusifs, généralement pour les très grands comptes, et le pré-packagé au départ de scénarios d’usage préintégrés. Fujitsu s’investit essentiellement dans les seconds. De fait, prévient Ronan Trébaol, «le principal obstacle au déploiement à grande échelle de l’IoT reste la construction des modèles technico-économiques justifiant son utilisation.»