Recours important au commerce local et, surtout, à l’e-commerce. La Banque Nationale de Belgique y voit un véritable défi pour notre économie.

Recours important à l’e-commerce. Près de neuf personnes sur dix déclarent avoir changé leurs habitudes de consommation depuis le confinement. Ainsi, près de 50 % des Belges renseignent avoir eu recours de manière plus fréquente à des achats en ligne. Ou encore, pour environ un tiers d’entre eux, à des acquisitions plus locales.

Cela confirme l’analyse de la Banque Nationale de Belgique selon laquelle des mesures générales de soutien du pouvoir d’achat n’auraient probablement qu’un impact limité sur la consommation des ménages. Des changements d’habitudes de consommation, notamment un recours plus important qu’auparavant à l’e-commerce, semblent également avoir été adoptés durant la période de confinement avec une intention de poursuivre ces nouvelles habitudes, au moins durant les prochaines semaines.

68 % des Belges disent se rendre moins fréquemment dans les commerces

C’est, en tout cas, ce qui ressort d’une enquête réalisée du 14 au 21 juillet par la BNB, en collaboration avec le Microsoft Innovation Center, soit avant le rebond enregistré de nouveaux cas d’infection et au renforcement des mesures sanitaires récemment adoptées. Au total, 3.036 personnes y ont répondu.  

Premier constat : la fréquentation des commerces non‑alimentaires depuis leur réouverture progressive a fortement diminué par rapport à la situation d’avant confinement. En effet, 68 % des répondants à l’enquête ont renseigné se rendre moins fréquemment dans les commerces. Et 20 % ont déclaré ne plus s’y rendre. Cette situation semble être particulièrement vraie pour les personnes âgées de plus de 65 ans.

Au niveau des dépenses réalisées, près de la moitié des répondants à l’enquête indiquent avoir procédé à une diminution de celles-ci par rapport à la situation d’avant confinement. Seule une personne sur trois signale les avoir augmentées.

La ventilation des résultats par classes d’âge montre que ce sont les plus jeunes qui ont davantage réduit leur consommation, tandis que les plus âgés procéderaient à des dépenses plus importantes.

Plus de dépenses alimentaires

Second constat : les catégories de dépenses en baisse par rapport à la période d’avant confinement sont principalement enregistrées au niveau des activités récréatives -cinéma, théâtre, restaurants et habillement. Viennent ensuite les dépenses liées à la personne -coiffeur, esthétique, etc. Plus les activités sportives.

À l’inverse, les dépenses alimentaires sont de loin celles pour lesquelles les répondants à l’enquête ont rapporté avoir constaté une augmentation. En effet, plus d’une personne sur deux signale faire face à des dépenses de ce type plus importantes. L’explication ? L’importance accordée au télétravail, les restaurants d’entreprise nétant plus fréquentés.

Dépenser plus, mais autrement. Via l’e-commerce

La réduction d’achats considérés comme non essentiels est également rapportée par plus de la moitié des répondants comme relevant d’un changement d’habitude. Ce ne serait pas la conséquence d’une perte de revenus, mais le reflet de éléments de restriction durant et après la période de confinement.

Selon la BNB, ces nouvelles habitudes de consommation devraient se maintenir à l’avenir pour plus de trois quarts des répondants. Si cette évolution devait effectivement se matérialiser de manière durable dans le mode de consommation, le recours plus important à l’e-commerce constituera un véritable enjeu pour l’économie belge du fait que ces achats en ligne proviennent à l’heure actuelle majoritairement de l’étranger.