Dans deux ans, à compter du 1er janvier 2018, tous les médecins généralistes pourront transmettre l’attestation des soins donnés à la mutualité du patient par voie électronique. Objectif : moins de paperasse possible. Et ce n’est qu’un des vingt points d’actions concrets du programme e-Santé des Affaires sociales et de la Santé publique…
Près de deux millions de Belges ont déjà donné leur consentement pour l’échange électronique sécurisé de leurs données médicales entre prestataires de soins. Un beau début. «L’e-Santé a démarré comme un TGV. On n’arrêtera plus l’utilisation des technologies numériques dans le cadre des soins de santé, estime la ministre fédérale des Affaires sociales et de la Santé publique Maggie De Block. Les choses vont même à une vitesse telle que nous avons déjà dû actualiser le premier Plan d’action e-Santé 2013-2018 !»
L’e-Santé est un levier d’évolution vers des soins utilisant peu de papier pour tous : les patients, les prestataires de soins, les mutualités et les pouvoirs publics. A terme, les prestataires de soins ne devront plus enregistrer les données médicales qu’une seule fois (principe only once).
Avant le 1er janvier 2018, toutes les prescriptions de médicaments seront chargées électroniquement dans un espace sécurisé, d’où les pharmaciens pourront les télécharger. Et d’ici 2017, l’attestation d’incapacité de travail au format électronique sera la norme.
«Dans un premier temps, cette digitalisation de l’administration demandera du temps et des efforts de la part des intéressés, j’en ai conscience, déclare la ministre De Block, mais ces efforts paieront : la charge administrative des prestataires de soins sera réduite, ce qui leur laissera plus de temps à consacrer à leurs patients. Les patients et les mutualités auront aussi moins de paperasse.»
Le bon fonctionnement des e-applications est une autre préoccupation des prestataires de soins. Les acteurs sont nombreux (mutualités, fournisseurs de logiciels, plate-forme eHealth …) au sein de l’e-santé. Une panne chez l’un d’eux peut avoir des conséquences sur l’ensemble du système. C’est pourquoi l’eHealth encourage et stimule l’e-santé, analyse chaque problème et cherche des alternatives qui pourraient être activées si l’un des systèmes habituels ne fonctionnait pas bien.
La plateforme eHealth peut déjà compter plusieurs médecins «antennes», experts en ICT. Ils avertissent immédiatement la plate-forme lorsqu’un problème apparaît dans leur cabinet médical. De nombreux problèmes ont ainsi pu être résolus très rapidement.
Dans ce schéma, le patient agit comme copilote. À partir du 1er janvier 2018, les citoyens pourront consulter leurs propres données médicales en ligne grâce au personal health record. Au moyen d’appareils mobiles et d’applis validés, ils pourront suivre personnellement des paramètres de santé (comme le pouls et la pression artérielle). Les patients chroniques pourront communiquer à distance avec leurs prestataires de soins. Les prestataires de soins auront la possibilité de transmettre à leurs patients des informations digitales, etc. De cette manière, les patients pourront participer encore plus activement à leurs soins et ils deviendront de véritables copilotes de leur propre santé.
Pilier de cette réussite, l’échange d’information rapide. Première étape, le «consentement éclairé» des patients aux prestataires de soins pour qu’ils puissent partager leurs données médicales. Le patient a, quant à lui, la certitude qu’il sera toujours traité sur la base des informations les plus récentes de son dossier médical. Même lors d’une excursion à la Côte ou dans les Ardennes, par exemple, chez un prestataire de soins qu’il n’a encore jamais consulté.
De plus, les doubles examens superflus sont évités grâce à un échange électronique aisé des données médicales. Le patient en séjour à la Côte ou dans les Ardennes ne devra donc pas faire de prise de sang supplémentaire si un médecin en a déjà fait une la semaine précédente près de chez lui.
Le Plan d’action accorde une attention particulière à la sécurisation et au respect de la vie privée en matière de données médicales lors du partage d’information. Les données de santé sur un patient sont systématiquement cryptées. Il revient au patient de décider si ces données peuvent être partagées électroniquement et de manière sécurisée et, le cas échéant, entre quels prestataires de soins.