Prises de participations et, surtout, maintien des fondateurs en place contre une garantie d’autonomie de gestion. Pour Jean-Louis Bouchard, fondateur d’Econocom, acquérir 100% du capital d’une entreprise ne fait plus sens. Mieux vaut fédérer les entreprises autour d’un projet commun. Et de prôner le modèle de la galaxie et de ses satellites.

C’est ce qu’Econocom vient de réaliser en rachetant 66% d’Alter Way, 70% de Bizmatica et 45% d’Helis. En ce sens, plus qu’un investisseur, le groupe franco-belge se veut être un partenaire industriel capable d’ouvrir la porte des grands comptes.

Changement de cap. «L’ensemble de ces acquisitions ne visent pas à modifier la structure interne du groupe, mais à le doter de satellites qui gravitent autour de lui», explique Bruno Grossi, directeur exécutif stratégie, acquisition et communication d’Econocom. Concrètement, les entreprises qui forment cette galaxie gardent leur indépendance vis-à-vis de leur maison mère, mais bénéficient de son appui, tant sur le plan financier que commercial. Elles-mêmes, par exemple, peuvent réaliser des prises de participations dans leur domaine d’activité.

Après ECS en 2010 et Osiatis en 2013, on pouvait penser que le groupe franco-belge allait se contenter de maintenir son niveau de croisière. Il n’en est rien. Jamais, d’ailleurs, Econocom n’aura réalisé autant d’acquisitions. A titre indicatif, les six opérations menées au cours du premier semestre représentent un chiffre d’affaires additionnel de près de 60 millions EUR pour 400 collaborateurs supplémentaires.

«Nous voulons anticiper les changements que vont engendrer le tsunami numérique que nous connaissons aujourd’hui, explique Jean-Louis Bouchard, fondateur du groupe et président. Les grands groupes réalisent des acquisitions et voient les fondateurs de ces start-ups partir, ce n’est donc plus un modèle d’avenir…»

Pour limiter les risques, Jean-Louis Bouchard privilégie les entreprises qui sont profitables, d’une taille moyenne de 10 millions EUR de chiffres d’affaires -soit des entreprises qui ont passé la phase start-up et sont donc déjà bien structurées.

Pour ce faire, Econocom va regrouper ses acquisitions et filiales autour de quatre grands axes. La sécurité sera ainsi portée par Digital Security, nouvelle entité; l’axe application web et mobile reposera sur Alter Way et Bizmatica; Digital Dimension sera le pilier dans le domaine des solutions digitales. Enfin, les services de conseil et transformation seront soutenus par les compétences d’Helis et d’Interadapt (Brésil). En outre, le groupe a annoncé qu’il allait également s’atteler à la création d’une filiale orientée vers l’e-santé. Sur le même principe que Digital Dimension, elle se constituera par le biais d’opérations de croissance externe.

Pour financer ses investissements, Econocom compte sur sa trésorerie (106 millions EUR à fin 2014) et sur l’émission d’obligations, opération finalisée fin mai 2015. Le groupe prévoit de dépenser encore entre 150 et 200 millions EUR en rachats d’ici à 2017, échéance de son plan Mutation. Ce dernier prévoit d’amener le groupe franco-belge à 3 milliards EUR de chiffre d’affaires, pour un résultat opérationnel de 150 millions EUR.

Summary
Econocom évolue sur le modèle de la galaxie et ses satellites
Article Name
Econocom évolue sur le modèle de la galaxie et ses satellites
Description
Pour Econocom, acquérir 100% du capital d'une entreprise ne fait plus sens : mieux vaut fédérer des entreprises autour d'un projet commun
Author