Data Center
Infrastructure, Servers, Network, Storage
Energie, « minuit moins une ! »
Sans décision politique, l’industrie se retrouve dos au mur, prévient Agoria. Les prix élevés de l’énergie nous mettent en grande difficulté. Nos entreprises technologiques sont menacées.
Nous devons éviter que les entreprises réduisent leur production. Agoria, soutenue par les entreprises technologiques, lance un cri d’alarme..
« Il est minuit moins une, déclare Bart Steukers, CEO, Agoria. L’activité et la compétitivité de nos entreprises sont soumises à une forte pression en Belgique. Nous subissions tout à la fois la hausse des coûts énergétiques et de l’augmentation des coûts salariaux. Notre centre d’études a calculé que les entreprises du secteur technologique devront supporter une charge supplémentaire de 10 milliards d’euros en 2023 par rapport à 2020. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés ! » C’est pourquoi Agoria, en collaboration avec la FEB, a élaboré une proposition de mesures. Elles sont entre les mains du Premier ministre et des participants du Comité de concertation.
Intervenir sur le calcul des coûts de production de l’électricité
Pour Agoria, l’essentiel du problème réside dans l’énorme hausse des prix sur le marché du gaz naturel et dans la répercussion de celle-ci, via le mécanisme de fixation des prix, sur le prix de l’électricité. Les mesures visant à réduire le prix du gaz naturel sont une première étape logique pour Agoria. La Norvège, qui vend son gaz presque exclusivement par gazoduc à un nombre limité de pays de l’UE, est le choix le plus évident.
Deuxièmement, afin de limiter l’effet de contagion du marché du gaz au marché de l’électricité, l’Espagne et le Portugal ont déjà reçu l’approbation de la Commission européenne pour intervenir sur les coûts de production des centrales à gaz. Agoria propose d’introduire un tel système, temporairement. Et de l’étendre à une plus grande échelle géographique. De préférence à l’échelle européenne. Et ,si cela ne semble pas réalisable, au moins avec les pays avec lesquels nous sommes interconnectés.
Revoir les coût des émissions
Autre constat, l’envol du prix de l’émission d’une tonne de CO2 sur le marché ETS récemment. Le seuil des 100 EUR/tonne de CO2 a été franchi. Il y a un an et demi, il était trois fois moins élevé. Le coût de ces droits d’émission de CO2 est répercuté dans la méthode de calcul du prix de l’électricité. Il atteint donc aussi indirectement le consommateur.
« On pourrait temporairement exempter le secteur de l’électricité au niveau européen, qui est un acteur important du système ETS, de l’achat des droits d’émission. Ou, plaide encore Agoria, pousser davantage de droits sur le marché ETS via le mécanisme de stabilité du marché. »
En outre, une compensation maximale des coûts d’émission indirects est une mesure à respecter.
A la guerre comme à la guerre
Utilisons le cadre européen d’appui temporaire, conseille encore Agoria. Le 23 mars 2022, la Commission européenne a déjà adopté un encadrement des aides d’État, qui a encore été modifié en juillet 2022. Ce cadre permet, selon certaines modalités, d’indemniser les entreprises touchées. Plusieurs États membres de l’UE l’ont déjà mis en œuvre au niveau national. La Belgique pourrait en faire de même de manière ciblée.
« Ce sont des mesures non conventionnelles, mais à la guerre comme à la guerre. Aucune des mesures proposées ne sera exempte de critiques ou facile à mettre en œuvre. Mais ne rien faire en Belgique n’est plus une option. Il est temps de prendre des mesures qui préserveront la compétitivité de nos entreprises », souligne Bart Steukers.
Dans une perspective à long terme, il est également utile de se concentrer davantage sur l’efficacité énergétique. Et là, la numérisation peut jouer un rôle majeur. Examiner sans tabou, aussi, toutes les options du mix énergétique belge, une politique d’octroi de licences qui facilite la transition et la mise en place des communautés d’énergie.