Fake news en mode as-a-service… Un phénomène qui s’industrialise !

par | Juin 14, 2017 | Expérience | 0 commentaires

Fake news : Trend Micro a glané sur les sites underground des moyens pour fausser une élection, discréditer une personne, créer une célébrité… Sidérant ! Et pas nécessairement cher.

357.700 EUR pour influencer, pendant un an, les résultats électoraux. D’autres services, liés au phénomène des fake news, sont également proposés à la vente sur Internet. Discréditer un journaliste, par exemple, vous en coûtera 49.175 EUR. Il est par ailleurs possible d’acheter des sites Internet d’infos complets.

Les fake news sont devenues une arme électorale et Trend Micro s’est penché sur le phénomène en se demandant s’il était possible de créer une campagne de désinformation pendant un an en vue d’influencer un scrutin. Pour son expérience, l’éditeur de sécurité a fouillé sur plusieurs sites underground en langues russe, chinoise, arabe et anglaise pour trouver des places de marché susceptibles de fournir des solutions de déstabilisation. Les experts de Trend Micro ont compilé ces différentes techniques à travers des packages permettant différentes  actions : la «décrédibilisation des journalistes», la «promotion des manifestations de rue», «fausser les sondages» ou «aide à avoir une influence décisive sur les élections». Et chaque manipulation a un prix.

«On s’est par exemple rendu compte, la semaine dernière, que de fausses informations, diffusées après un piratage russe visant l’agence de presse qatari, a été à l’origine d’une nouvelle crise au Moyen-Orient, relate Albert Kramer, Technical Director Continental Europe, Trend Micro. Des motivations politiques ne sont pas toujours à la base de ce genre de fausses infos. La perspective de profits économiques est également un important mobile pour le déclenchement de ce genre de campagnes.»

D’innombrables sites clandestins…

Le rapport esquisse les mesures qui sont prises pour influencer l’opinion publique -depuis l’identification du groupe-cible et la préparation des faux messages d’actualités jusqu’à leur publication et exploitation via les médias sociaux et d’autres canaux. A la fin du cycle, l’attention du public est souvent intelligemment détournée en lançant un nouveau (faux) sujet. Le cycle peut alors reprendre.

L’enquête met en évidence d’innombrables sites clandestins qui proposent, contre paiement, des services dédiés aux fausses informations. Il s’agit, dans de nombreux cas, d’une extension d’autres pratiques frauduleuses pré-existantes, telles que du SEO black hat, de la fraude au clic et du trafic généré par un réseau de zombies. Ces sites procurent une plate-forme anonyme à quiconque (individus, entreprises, Etats) veut influencer l’opinion publique. Il est par exemple possible d’acheter une campagne appelant à des manifestations populaires pour la somme dérisoire de 178.825 EUR. Il est même possible de créer un faux Belge célèbre, doté de 300.000 «followers», pour la modique somme de 2.325 EUR. Ces services, proposés via Internet, incluent notamment la création de faux profils, la récolte de «like», la chasse aux «re-tweets» afin de favoriser la diffusion du faux message, et même la création d’un site Internet d’information ressemblant à s’y méprendre à un vrai.

Marchés noirs clandestins chinois, russes, arabes et anglophones

En payant un peu plus, il est également possible d’acheter plusieurs sites d’informations qui pointent et se connectent les uns aux autres. De quoi renforcer l’authenticité à la campagne. L’enquête révèle par ailleurs les différences entre de fausses informations provenant des marchés noirs clandestins chinois, russes, arabes et anglophones. Il est par exemple possible d’acheter de faux publireportages chinois à partir de 100 yuans (soit 12,50 EUR) tandis que débourser 35.000 roubles (547 EUR) vous permettra de figurer pendant deux minutes avec votre vidéo sur la page d’accueil de YouTube.

Le rapport aborde également la diffusion de fausses informations par des individus, comme ce fut le cas via une campagne de trolls concernant les victimes de l’attentat à la bombe de Manchester, via laquelle plusieurs personnes ont posté de fausses photos de fausses victimes sur les réseaux sociaux.

 

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