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FedEx, zéro mainframe, zéro data center !
En 2024, FedEx aura débranché ses derniers mainframes et fonctionnera en mode cloud -avec Oracle Cloud et Microsoft Azure. 400 millions USD d’économies annuelles à la clé.
FedEx aura mis pratiquement dix ans pour rationaliser et simplifier processus et systèmes. Et trois ans pour éliminer progressivement les applications monolithiques les unes après les autres… La multinationale de logistique veut se débarrasser de ses ordinateurs centraux d’ici à deux ans. L’objectif est double : économiser 400 millions USD par an et atteindre la neutralité carbone d’ici 2040 en effectuant la moitié de ses calculs dans des installations de colocation et l’autre moitié dans le cloud.
Le plus gros du plan de retrait des ordinateurs centraux a débuté en 2021. « 90% des applications de FedEx sont déjà retirées des ordinateurs centraux de l’entreprise », précise Ken Spangler, Executive VP, Global Information Technology, FedEx. « Les 10% restantes sont liées à des problèmes d’intégration liés à des couches d’interdépendances… »
Une approche méthodique est essentielle, estime Mike Chuba, VP Research, Gartner, qui explique la démarche par une analogie. « Si vous êtes propriétaire d’une maison et que vous n’avez pas entrepris de travaux élémentaires pendant dix à quinze ans, vous risquez d’avoir des décisions difficiles à prendre. Ce qui se traduira, plus que probablement, par des investissements substantiels pour rattraper le retard… ou chercher à déménager ! »
Un plan précis, des mises à jour
De son côté, Ken Spangler conseille aux responsables IT d’adopter une vision économique de ce qu’il convient de migrer. « Etablissez un plan précis, mettez-le à jour en permanence ». C’est ce que fait FedEx. Tous les coûts sont examinés. Les économies -hypothétiques ou réelles- sont vérifiées dans la réalité. « Chaque semaine, chaque trimestre et chaque année, nous en savons davantage ! »
Dans cette démarche, il ne s’agit pas seulement de vérifier le coût de la modernisation des opérations et des applications du mainframe. Encore faut-il réfléchir à la valeur de la disponibilité, de la sécurité, de la résilience et de l’intégrité transactionnelle, qui sont souvent difficiles à quantifier, conseille Mike Chuba. « Si une application critique est migrée et tombe en panne, l’entreprise peut frôler la faillite ». Et d’ajouter : « Les entreprises ont besoin d’une analyse de rentabilité solide, de l’assurance que la transition sera transparente et que leurs applications fonctionneront avec le même niveau de performance, de résilience, d’intégrité transactionnelle et de sécurité dans le cloud que dans les mainframes. »
Un équilibre est à trouver dans le degré de risque à prendre. Un projet de migration mainframe, estime-t-on chez Gartner, peut s’étendre de trois à douze ans, avec des responsables IT qui peuvent s’essouffler et le projet s’enliser tandis que les coûts gonflent.
Une vision économique
Selon Ken Spangler, quel que soit l’environnement informatique décomissionné, toute l’entreprise doit rester engagée. « Vous devez diriger et mener le projet à bien car ce type de technologies est très intégré. Et vous devez rester concentré. C’est la partie la plus difficile. »
Dans l’ensemble, le travail de désinvestissement de FedEx a été effectué par une combinaison d’équipes internes et externes. L’important, selon Ken Spangler, est d’« avoir une vision économique » de ce qu’il faut migrer étant donné qu’il peut encore y avoir des « capacités technologiques considérables » sur le mainframe. « Cela ne peut être à un choix philosophique. Il faut du sens, il faut des chiffres ! »
Et donc garder à l’esprit les principes d’ingénierie et d’architecture. « N’en faites pas une question de principes ! » Dès le départ, il s’agit de miser sur une ingénierie et une architecture solides ; construire quelque chose de moderne, de classe mondiale, extensible, sécurisé et modifiable.