Ford accélère ses investissements dans le véhicule autonome. Il va doubler ses équipes dédiées dans la Silicon Valley et à Palo Alto et investit dans quatre start-up.
Ford ambitionne de livrer en grande quantité à horizon 2021 des véhicules totalement autonomes pour des services commerciaux de voitures partagées ou de réservation de taxis, a-t-il annoncé. «Ford produira en série des véhicules capables de circuler de manière totalement autonome d’ici cinq ans. Pas de volant. Pas de pédale d’accélération. Pas de pédale de frein. Un conducteur ne sera pas requis», a commenté le patron de Ford, Mark Fields, dans un message sur le site de blogs Medium.
Ford veut produire sa prochaine génération de véhicules à grande échelle, mais pas pour les vendre directement aux consommateurs. Il souhaite créer une vaste flotte de voitures sans conducteur destinées au marché de l’autopartage (taxi sans conducteur, navettes à la demande…). On voit bien des services tels qu’Uber ou Lyft devenir les premiers clients de ce Ford nouvelle génération… A moins que le constructeur ne lance lui-même un service de mobilité à la demande, comme General Motors avec sa marque Maven.
Il reste du travail avant de voir débarquer cette berline autonome sur nos routes. Ford en est conscient et amplifie ses efforts. Le constructeur va agrandir son centre de recherche à Palo Alto, avec deux nouveaux bâtiments de 14 000 m² qui sortiront de terre mi 2017. Il a l’intention de doubler son équipe dédiée au projet d’ici fin 2017. Le centre de recherche et d’innovation, ouvert en janvier 2015, compte aujourd’hui 130 scientifiques, ingénieurs et chercheurs. Il est l’un des dix campus de recherche du constructeur dans le monde.
Ford mise aussi sur la collaboration avec les start-up. Il travaille aujourd’hui avec 40 jeunes pousses. Quatre nouvelles s’ajoutent à la liste. A commencer par Velodyne, dans lequel l’américain a investi avec le chinois Baidu. Velodyne est spécialisé dans les capteurs laser dits Lidar (light, detection and ranging), qui permettent de créer des images numériques en 3D utilisées pour cartographier l’environnement, localiser et identifier des objets, et éviter des collisions. L’entreprise dit pouvoir recueillir des données exactes au centimètre près dans un rayon de 200 mètres.
L’américain mise également sur son compatriote Civil Maps, spécialiste de la cartographie 3D, et a acquis la start-up israélienne SAIPS, spécialisée dans l’intelligence artificielle en particulier quand elle permet à un ordinateur de «voir» et d’identifier des choses autour de lui.
Le groupe évoque par ailleurs un accord exclusif de licence avec Nirenberg Neuroscience, une autre société spécialisée sur l’intelligence artificielle et la vision, qui doit l’aider à «apporter une intelligence similaire à celle des humains aux modules d’apprentissage informatique du conducteur virtuel de ses véhicules autonomes».