L’ERP est mûr pour une transformation majeure grâce à la genAI. Une association parfaite pour dégager d’importants gains de productivité. Mais comment y arriver ? Liz Herbert, VP Analyst, Forrester, avance quelques pistes de réflexion.
La genAI a le potentiel d’améliorer les déploiements ERP et les processus de modernisation. Pour y parvenir efficacement, il faudra réfléchir à la manière dont la technologie s’intègre dans la pile technologique, estime Liz Herbert, VP Analyst, Forrester. En gardant à l’esprit les coûts et les risques. Etes-vous prêt ?
Sur le papier, tout est simple. La genAI libérera les employés des finances et des opérations de tâches fastidieuses telles que les rapports narratifs, les e-mails de collecte des clients et la synthèse des comptes. Au lieu d’effectuer eux-mêmes ces tâches de manière monotone et manuelle, les employés agiront en tant que réviseurs humains du travail généré par l’IA. A la clé, plus de temps à consacrer à d’autres tâches, plus innovantes, plus productives.
Toujours des yeux humains…
Globalement, les cas d’utilisation émergents incluent les organisations qui rédigent des récits financiers pour les appels de revenus, rédigent des communications pour les e-mails de paiement ou de collecte et synthétisent les informations pour les utilisateurs d’ERP, selon les recherches d’Herbert. La création de scripts de test est également devenue un des premiers cas d’utilisation que les entreprises explorent à mesure que les capacités de codage basées sur l’IA se multiplient.
Mais comment y arriver ? C’est une des questions abordées dans l’étude How Generative AI Will Transform ERP, que vient de présenter Forrester. « Prenez du recul, invite Liz Herbert. Réfléchissez à l’IA que vous utilisez déjà dans un ERP, peut-être sans même vous en rendre compte. Examinez l’écosystème ERP au sens large, y compris les hyperscalers et les spécialistes de l’IA. Plus important encore, portez une attention particulière à l’atténuation des risques et à la gouvernance. Les lois et réglementations autour de l’IA sont encore en train d’être élaborées. Assurez-vous de rester à jour à leur sujet et que vos employés comprennent également clairement les risques et les directives. » En fin de compte, des yeux humains sont toujours nécessaires pour jauger le travail produit par l’IA, reconnait l’analyste.
Etes-vous prêt ?
Près de la moitié des dirigeants ont déclaré qu’ils ne se sentaient pas préparés à utiliser l’accès aux données en temps réel, la visualisation des données et l’analyse prédictive, selon une enquête menée par Affirma Consulting auprès de 500 chefs d’entreprise l’été dernier pour Microsoft. C’est là qu’on risque de bloquer.
« Tout processus où une décision est prise est une cible potentielle pour l’IA, note Liz Herbert. Cela dit, l’essentiel devrait se trouver dans les décisions qui occasionnent un goulet d’étranglement dans les processus de l’entreprise et pour lesquelles les données existantes peuvent permettre d’obtenir un meilleur résultat. » Cependant, l’IA n’est pas le bon choix pour tous les processus. Elle doit être réservée aux processus pour lesquels il n’existe pas de réponse claire et pour lesquels un certain taux d’erreur est acceptable. « Tant que l’IA peut fournir une prédiction plus précise qu’un humain, l’adopter s’avère facile. »
Dans cette ruée vers l’or qu’occasionne le boom de l’IA, la tentation est grande de commencer à jouer avec la technologie et de la déployer là où elle ne convient pas, avertit Liz Herbert. Danger !
« Commencez par étudier ce que l’IA peut faire pour votre ERP. Ensuite, comme vous le feriez pour un stagiaire débutant, confiez-lui des tâches à faible risque. Par exemple l’écriture de rapports de routine ou la saisie de données. Voire des tâches où les erreurs ont un impact minimal. Surveillez de près les résultats. Et, si vous êtes satisfait, élargissez progressivement son rôle dans votre ERP. »