L’IA ouvre la voie à une nouvelle ère pour les cadres intermédiaires
D’un rôle de copilote à celui de co-penseur. A mesure que l’IA générative s’implante dans les entreprises, la structure des organisations va inévitablement se transformer, en particulier au niveau des couches de management, assure Capgemini Invent.
« Les outils d’IA générative sont de plus en plus capables d’aider à accomplir des tâches managériales complexes, ce qui pourrait faire évoluer les structures organisationnelles et les méthodes de travail actuelles, estime Roshan Gya, CEO, Capgemini Invent. L’IA générative a le potentiel de passer d’un rôle de copilote à celui de co-penseur, capable de collaboration stratégique, capable aussi d’offrir de nouvelles perspectives et de remettre en question les hypothèses. »
A l’entendre, cette évolution pourrait générer beaucoup de valeur lorsqu’elle est adaptée à des cas d’utilisation spécifiques de l’entreprise. Mais elle dépend de plusieurs facteurs. Notamment de la priorité accordée par les entreprises au renforcement des compétences et de la préparation de leurs collaborateurs.
Co-penseur… à condition de redéfinir le management
A lire le récent rapport « Gen AI at work: Shaping the future of organizations » , l’IA générative fait évoluer la vision des fonctions de direction et de management de demain vers des rôles plus stratégiques, plus concentrés sur la prise de décision et porteurs d’innovation.
En effet, de nombreux managers et cadres dirigeants estiment actuellement que les outils de l’IA générative pourraient leur servir de co-penseur. 65 % des cadres dirigeants et des managers interrogés considèrent que l’IA générative offre un fort potentiel pour les missions stratégiques complexes. Et plus de la moitié des cadres dirigeants pensent que les managers joueront un rôle essentiel de catalyseurs du changement provoqué par l’IA générative.
La GenAI bientôt « membre de l’équipe »
« Si l’IA générative a le potentiel d’amplifier la dimension stratégique des fonctions de direction, force est de constater que les dirigeants consacrent plus d’un tiers de leur temps à des tâches administratives », observe Roshan Gya.
Autre paradoxe, l’écart entre le potentiel et l’utilisation réelle. Bien que 97 % des dirigeants et des managers déclarent avoir déjà testé des outils d’IA générative, seuls 15 % d’entre eux les utilisent au moins une fois par jour dans le cadre de leurs fonctions.
Aujourd’hui, dans près de la moitié (46 %) des équipes, l’IA est utilisée simplement comme un outil permettant d’améliorer les capacités et les processus de travail existants. Mais c’est en train de changer, constate Capgemini Invent. « Les partenariats homme-machine commencent à être adoptés. Une équipe sur trois utilise actuellement l’IA comme un ‘membre de l’équipe’, notamment pour améliorer les performances humaines ou pour utiliser des agents d’IA afin d’accomplir des tâches prédéfinies sans intervention humaine. »
Pérenniser l’avenir de l’IA générative au travail
Enfin, malgré le potentiel de l’IA générative à stimuler la productivité dans toutes les fonctions, son adoption reste balbutiante, constate Capgemini Invent. De fait, si près des deux tiers (64 %) des collaborateurs utilisent déjà des outils d’IA générative dans le cadre de leur travail, seuls 20 % d’entre eux s’en servent quotidiennement.
Les salariés ne maîtrisent pas non plus les compétences clés, conclut Capgemini Invent. A peine 16 % d’entre eux estiment qu’ils bénéficient du soutien nécessaire pour développer leurs compétences en matière d’IA générative. Ainsi, seuls 13 % des salariés déclarent bien maîtriser les compétences en matière de conversation avec les machines…