Plus de 1 300 participants, 351 abstracts présentés par 163 organisations… Le succès de l’édition 2015 du Hadoop Summit Brussels -salon organisé conjointement par Hortonworks et Yahoo (15-16 avril)- traduit à lui seul l’intérêt de nos entreprises pour le petit éléphant jaune !
Hadoop est aujourd’hui incontournable par ses atouts de flexibilité, adaptabilité et capacité. «Le schéma traditionnel du monde des données en termes d’applications et de stockage des données est loin d’être exempt de défauts. Il est lié aux contraintes spécifiques des applications; il n’offre pas de vue à travers toutes les données; il est construit pour des données structurées et n’est pas évolutif», explique Rob Bearden, Chief Executive Officer, Hortonworks.
Une belle manière de plaider en faveur de Hadoop, nouveau paradigme dont le challenge débouche sur l’opportunité de transformer chaque secteur grâce à la fidélité des données et de leur analyse. Comment ? Par l’expérience individuelle en temps réel pour le mass branding; la surveillance en temps réel grâce à l’analyse quotidienne; le traitement de masse pour les soins de santé personnalisés; les silos clients comme base de la qualité de services personnalisés.
Hadoop, une obligation !
On le voit, Hodoop entend transformer le business model de l’entreprise en valeur ajoutée. Head of Big Data Solutions, Strategic Systems, British Gas, Dee Mitra note qu’avec Hadoop sa société «offre davantage de personnalisation à chaque client par une meilleure compréhension de la consommation.» Que «réunir les anciennes technologies au sein de Hadoop est un ticket gagnant/gagnant.» Sur base de cette conclusion, Rob Bearden estime qu’Hadoop est devenu «une obligation pour toutes les grandes entreprises». Et de vanter ici le plate-forme d’Hortoworks qui consolide toutes les données; procure une vue en temps réel; s’intègre au centre de données et est adaptable, le tout à des coûts abordables. Cette solution est aussi construite sur une architecture centralisée de services partagés.
Des atouts que confirme Anjul Bhambrhri, Vice President Big Data and Streams, IBM en expliquant que «l’intégration des données dans les centres d’appels automatisés permet de voir le client sous un autre éclairage. Ce qui prenait des jours se règle maintenant en quelques minutes, offrant de la sorte un meilleur service à celui-ci, peu importe la manière dont il est entré en contact avec le centre : appel téléphonique, courriel ou réseau social.» Deux cas qui permettent à Rob Bearden de dire que la collaboration et la compatibilité sont ancrées dans l’Open Source et que l’innovation n’est jamais le fruit de l’isolement mais bien celui de la collaboration !
Forrester prédit une conversion totale
Nous nous souvenons tous de la montée en puissance des données, note Mike Gualtieri, Principal Analyst chez Forrester Research qui voit pour 2015 trois vagues Hadoop : Hadoop distribution, Hadoop dans le cloud et Hadoop comme système moteur. D’où son message : «rassembler et stocker des données coûte des fortunes aussi le Hodooponomics est une obligation pour les entreprises». Optimiste dans ses déclarations, Forrester estime que 100% des entreprises se convertiront à Hadoop ! Parce qu’Hadoop facilite la démocratisation, la globalisation et la collaboration. Ce qui permettra de nouveaux progrès sociétaux en santé par la découverte plus rapide de nouveaux traitements, de nouvelles performances agricoles grâce à l’accélération des prévisions météorologiques, etc.
«Relations personnelles, production de masse, CRM et aujourd’hui analyse des données de masse, telle a été notre progression en un siècle», souligne Mike Gualtieri. Qui pointe que «si le temps réel et les modèles prédictifs sont aujourd’hui incontournables, de nombreuses entreprises n’y recourent toujours pas ! Mais l’évolution est favorable…» De fait, pour la bonne marche de nos affaires, nous avons intérêt à utiliser les outils qui prévoient des événements, des comportements, de nouvelles caractéristiques, des recommandations, des évolutions de groupes, etc.
Un domaine sur lequel Hadoop accélère la construction des modèles donc la récolte des résultats. Aujourd’hui, nous devons décider maintenant ! D’où l’idée de démocratiser le concept par des applications lambda. «De former et graduer les personnels en Hadoop au lieu de Cobol», ose Mike Gualtier. Qui étaye sa remarque en disant avoir entendu dans les couloirs de Hadoop 2015, un participant dire «il est impossible de trouver des développeurs Hadoop !»
Ziosk, saveur Hadoop
Chez Microsoft, les données portent aux rêves. 0u, du moins, à leur matérialisation. «Meilleurs soins de santé, personnalisation des services, maintenance prédictive, meilleurs transports, meilleur éducation, etc.» sont les domaines sur lesquels l’analyse des données bouleversera le monde de demain, note T.K. Ranga Rengarajan, Corporate Vice Président de Microsoft. Un mouvement déjà bien lancé. Avec les graphs, Just Giving a pu booster la récolte de ses campagnes caritatives. Grâce à une meilleure vue sur les performances de ses cultures et de ses enzymes, CHR Hanson ouvre les portes sur de futures innovations. Enfin, Ziosk, chaîne de 1 500 restaurants, servant mensuellement quelque 30 millions de repas, a, grâce, à l’analyse sensiblement amélioré ses relations avec la clientèle au point de faire de chaque repas une expérience ‘enjoyable’ ! Mais, estime Ranga Rengarajan, «le progrès ne doit pas se limiter seulement aux machines ou aux chiffres d’affaires, il doit aussi être humain, servir l’Homme au niveau de sa santé, de son alimentation, de son éducation, de son style de vie, de ses travaux de recherche et développement, de ses actions caritatives, etc.» Concluant logiquement par un ‘What’s your data dream !’»
Hier, et selon la méthode UNIX, on faisait compliqué par facilité car il est plus facile de lire un système complexe qu’une logique complexe !», affirme Arun Murphy, Apache Hadoop PMC, membre fondateur de Hortonworks. Une approche aujourd’hui révolue, notamment grâce au data operating system grâce auquel les données et applications sont mieux partagées, plus visibles. Le data operating system est une nouvelle manière de penser. Avec l’acquisition de SequenceIQ, Hortonworks fait un pas de plus dans la simplification de la démarche Cloud, ouvrant Hadoop à n’importe quel Cloud pour n’importe quelle application. Baptisée Cloudbreak, la procédure tient en trois clics : avoir un blueprint,choisir un cloud et lancer Hadoop. «Avoir Hadoop partout, c’est accélérer la vitesse du business !»
«Nous avons toujours pris l’Open Source au sérieux, Hadoop est ainsi la clé de voûte de nos développements Open Source et nous avons plus de 100 projets Open Source», explique Irfan Khan, Chief Technology Officer SAP Global Customer Operation. Simplifier le paysage des données, c’est maximaliser la valeur. 10,2% des 237 milliards USD perdus par les 200 premières entreprises globales est à porter au compte du coût des complexités cachées ! Données éparpillées, limites technologiques, orientation batch, etc. Et Irfan Khan de militer en faveur de la standardisation en citant le container, boîte qui a rendu la globalisation des affaires entre les continents opérationnelles à des coûts abordable. Raison pour laquelle la politique de SAP repose sur une chaîne bout en bout, notamment avec le ticket : SAP HANNA platform/Hadoop/NoSQL.
Analyser pour partir gagnant
Vingt-cinq ans dans le sport automobile, dont les 18 dernières années en Formule 1, John Iley, Performance and Technical Director, Formula One Racing, est l’invité atypique du Hodoop Summit 2015. Un choix judicieux. Sport, technologie, show et business résument aujourd’hui la Formule 1 dont de nouvelles règles de motorisation sont entrées en application depuis le Grand Prix 2015 d’Australie. «La technologie, c’est la bataille derrière la scène. De l’épée d’hier à la roquette d’aujourd’hui, cela change tout. L’arme employée fait la bataille ! La compétition, c’est du Darwinisme. S’adapter pour durer ! L’environnement crée les produits», constate John Iley. Qui ajoute, que «la maxime qui veut qu’une course se gagne à l’usine et qu’elle ne se perd que sur le circuit est vrai à… 90%.
Le parallèle avec Hodoop saute aux yeux. Analyser pour partir gagnant. Sprinter pour rester en pole position. Sur la foule des points importants dans le développement d’une Formule 1, John Iley s’est focalisé sur l’aérodynamique et la production. Tunnel aérodynamique et simulations fournissent des tas de données à analyser au plus vite et surtout avant les concurrents. Grâce aux outils d’analyses et aux modèles prédictifs, John Iley estime qu’un développement qui, il y a quinze ans, demandait dix semaines, prend aujourd’hui trois jours ! Et note que l’environnement crée les comportements, que donner la priorité aux capacités accélère la vitesse de développement et qu’outils et réalité doivent être en adéquation. Une excellente chute en faveur d’Hadoop !
Jean-Claude Quintart