Hôtel Daniel : chinoiseries **** aux Champs-Elysées
Hôtel Daniel à Paris, entre épopée fabuleuse en et route de la soie, croisé d’influences orientales. Un 4 étoiles exotique affilié à Relais & Châteaux. A dix mille lieues des enseignes aseptisées.
Hôtel Daniel, à Paris. A priori, un lieu de rendez-vous pour amoureux. A deux pas des Champs-Elysées, rue Frédéric Bastiat, le Daniel attire par son côté bonbonnière aux touches pastels et extrême-orientales dans la tradition des chinoiseries rococo. A priori, seulement. Pour l’homme d’affaires, le Daniel se distingue des autres 4 étoiles parisiens, incitant au repos mérité avant ou après une négociation. D’emblée, on s’y sent bien dans cet immeuble haussmannien, comme rassuré.
On n’y entre pas, on s’y laisse guider. Tout, dans la décoration, invite au voyage. Un boudoir orientaliste façon XVIIIe d’autant plus réconfortant lorsqu’on arrive l’après-midi et que l’on croise des clients venus tester les goûters qui font la renommée de l’endroit : un tea-time revisité mêlant mini-sandwiches, scones, clotted cream, cake et autres pâtisseries sans oublier une fort belle carte de thés. Un voyage, donc. A moins que ce ne soit, déjà, une forme d’abandon, un lâcher-prise.
Et si vous venez prendre possession de votre clé, prenez le temps de vous poser dans le salon. Vous imprégner. Tara Salam, la décoratrice britannique, a délibérément choisi le style français du XVIII siècle dans l’esprit des chinoiseries. Disons-le tout net : ça plait… ou pas. Mais si on aime, on adore les papiers peints en fleurs, les tapis Khotan. Dans la ville empressée, vous êtes ici dans une oasis; il manque juste le bruit de l’eau qui ruisselle, le chant des oiseaux. Alors, poussez la curiosité jusqu’au bar et au restaurant : un mur de vitrines abrite une somptueuse collection de verrerie d’art; des papillons nacrés dessinent des arabesques sous un lampadaire en cuivre échappé du Lotus bleu.
Fatigués des hôtels aseptisés, des salons uniformes et des chambres impersonnelles ? Laissez-vous aller. Laissez-vous transporter. Le Daniel ce pourrait être le point de départ d’une expédition, le temps du séjour, même si ce n’est qu’une nuit. La toile de Jouy au mur des chambres est une invitation : ici Kipling raconte une chasse à dos d’éléphant, là des musiciens mongols font résonner leur luth, là encore une demoiselle se laisse conter fleurette…
Il flotte comme un air de maison de famille au Daniel. Vite, on vous on vous reconnait. Le savoir-recevoir, ici, a tout son sens. Le site s’y prête : 19 chambres et 7 suites, pas plus. Préférez, si possible, les chambres des cinquième et sixième étages, avec terrasse. Dans chaque chambre, une atmosphère particulière avec des couleurs, des tissus et des meubles différents : boites chinoises, bureaux et tables de nuit incrustés de nacre, coffres en bois précieux… Tout est dans le détail. Les placards, par exemple ont des allures de meuble de famille avec leurs portes vitrées, grillagées, recouvertes de petits rideaux. Exotisme jusqu’au bout. Les salles de bains sont habillées de zelliges du Maroc et de marbre italien aux couleurs claires -certaines, même, ont des fenêtres avec lumière du jour tamisée par des voilages de lin de Russie. Un écrin dans l’écrin. Encore une fois, on aime ou pas. Mais si on aime, on adore.
Hôtel Daniel
8 rue Frédéric Bastiat (Champs-Elysées)
75008 Paris
0033 1 42 56 17 00
www.hoteldanielparis.com