Les opportunités de business sont là, mais la majorité des entreprises se disent freinées dans leur transformation digitale en raison de la lenteur de leurs infrastructures. Dans des domaines comme la mobilité ou l’analyse big data, les serveurs bare-metal installés en interne ou hébergés ne suffisent pas. Via son projet Synergy, HP propose de transformer le hardware existant en pools de traitement, de stockage et de réseau, à charge pour les logiciels d’utiliser ces capacités communes en fonction des besoins de l’application ou de la de charge de travail.
Via OneView, technologie déjà existante, les clients pourront demain communiquer avec une interface de programmation «unifiée», Composable Infrastructure, annoncée au cours de Discover 2015. «Il ne sera plus nécessaire d’écrire un code pour chaque type de hardware, d’équipements de stockage et de réseau… un travail long et, surtout, très complexe, donc sensible», déclare Paul Miller, Vice-President Marketing, HP Enterprise.
Dans les grandes lignes, HP veut offrir à ses clients une expérience similaire à celle que propose Amazon Web Services pour le déploiement d’applications, mais à partir d’équipements d’infrastructure existants qui ne peuvent être virtualisés. En ce sens, OneView fera office de système d’assemblage, gérant les files d’attentes de ressources en fonction de la demande des développeurs d’applications.
Ce projet de «composabilité» s’articule autour de trois couches : les processus métiers, la pile logicielle et l’infrastructure composable sur laquelle s’appuient les autres couches. «Plutôt que de s’atteler à une application from scratch, vous récupérez un ensemble de ces micro-services pour composer votre application, indique Martin Fink, Chief Technology Officer, HP. Nous sommes les seuls à pouvoir fournir un environnement véritablement composable à chacun des trois niveaux.»
Les applications devront être adaptées pour supporter le modèle. Selon un blog de HP, l’entreprise collabore déjà avec Puppet, Docker, Chef Software et Ansible pour ajouter le support de l’API «composable» à ces solutions. Les clients pourront ajouter une ligne de code à des applications internes pour décrire le niveau de hardware et de service souhaité pour l’application et réutiliser ce code comme modèle pour de futures applications.
Dans un premier temps, les clients devront utiliser l’un des systèmes convergents de HP, qui relient les unités de traitement, de stockage et de réseau dans un système unique. Mais l’objectif est de faire en sorte que Synergy fonctionne aussi avec des îlots d’infrastructure autonomes. Il pourrait alors devenir le modèle de programmation de The Machine de HP, le système futuriste que le constructeur est en train de mettre sur pied, lequel ambitionne de se passer définitivement des disques durs puisqu’il est censé stocker toutes les données dans un nouveau type de mémoire non volatile appelée memristors. Mais, The Machine ne devrait pas être prête avant une décennie, même si HP affirme qu’un premier prototype construit avec de la DRAM sera disponible l’année prochaine.