Huawei, les opérateurs belges dans l’expectative
Depuis la décision de Washington de placer Huawei sur liste noire, c’est l’effet domino : plusieurs opérateurs renoncent aux équipements du géant chinois.
Après Washington, Tokyo a réagi hier. Les opérateurs KDDI et SoftBank Corp ont choisi de reporter le lancement de nouveaux modèles de smartphones Huawei pour évaluer l’impact des sanctions américaines. Au Royaume-Uni aussi, le groupe fondé en 1987 a subi une déconvenue mercredi : les opérateurs EE et Vodafone ont exclu les smartphones Huawei compatibles 5G de leurs pré-commandes en amont du lancement de leurs réseaux respectifs dans les semaines à venir.
Ces annonces représentent de nouveaux coups durs pour le géant chinois après l’annonce dimanche de Google : le groupe américain d’internet a fait savoir que son système Android, qui équipe l’immense majorité des téléphones dans le monde, n’équiperait plus les futurs smartphones de Huawei !
Depuis début mai, l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, Taiwan et les États-Unis ont banni les produits Huawei de leur réseaux mobiles. Pour le géant chinois, la sanction est lourde : les pays ayant banni des produits Huawei de leur territoire représentent environ un tiers du PIB mondial, a chiffré Bloomberg. Pour leur part, les opérateurs belges sont dans l’expectative. Et rares sont les pays qui ont pris position pour le chinois : en Europe, seules l’Italie et la France maintiennent le feu au vert.
Huawei, qui se présente comme le leader incontesté de la 5G, na jamais été aussi menacé. Le pire serait à terme une coupure totale de l’accès à la technologie américaine. Dans ce cas, les opérateurs européens pourraient massivement privilégier ses concurrents, en particulier Ericsson et Nokia… Selon plusieurs experts, c’est la survie même de Huawei qui est désormais en jeu. Le cabinet Eurasia Group juge qu’«en cas de coupure totale de l’accès à la technologie américaine, Huawei ne survivrait probablement pas sous sa forme actuelle…».
